Tag: Mario Martone

Contrairement au cinéma français qui a tant bien que mal récupéré de la crise sanitaire, le cinéma italien traverse une crise économique profonde en ce moment. Avec une chute de la fréquentation des salles obscures transalpines de plus de 50 % entre le monde d'avant et le monde d'après et sans aucune production locale ayant atteint la barre du million d'entrées en 2022, l'industrie du cinéma italien n'a pas vraiment de quoi célébrer.

Se promenant dans le quartier dont il est originaire après 40 années d'exil, un homme s'efforce de retrouver son passé, un homme avec lequel on entre en empathie et qui est interprété par un immense acteur, Pierfrancesco Favino.

Pour paraphraser l’écrivain Emmanuel Carrère dans « Limonov », le roman que nous lisons en ce moment, nous sommes complètement bouchés à la poésie. Heureusement pour nous, le cinéma l’est aussi d’une certaine façon, mélangeant la plupart du temps l’art et le divertissement à taux variables et n’ayant trait à ce genre littéraire en particulier que par le biais d’un vocabulaire visuel plus accessible que les vers des poètes les plus exigeants. Cette biographie d’un grand auteur italien méconnu n’est certes pas un film facile d’accès. Elle sait toutefois garder les envolées purement poétiques au strict minimum, pour mieux explorer les démons personnels de Giacomo Leopardi. Le réalisateur Mario Martone façonne ainsi un poème filmique d’une beauté renversante sur les tourments de la création, vécus avec une peine immense par celui qui n’a jamais su en tirer un quelconque bénéfice au niveau le plus intime.

Les films de la compétition : Birdman d'Alejandro González Inárritu (Etats-Unis) en ouverture (bande-annonce et affiche) The Cut de Fatih Akin, avec Tahar Rahim (Allemagne) A Pigeon...