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Test Blu-ray : La grande combine
Développant un ton et un humour aussi vachards qu’indéniablement modernes, efficaces et bien sentis, La grande combine s’avère un des films les plus agressifs du duo Billy Wilder / I. A. L. Diamond. Charge puissante à l’encontre des valeurs de l’hypocrisie entourant la notion de « bonne morale » prônée par les nombreuses ligues de vertu américaines, le film s’avère en effet un réjouissant jeu de massacre, où le rire côtoie toujours cela dit un certain malaise. De fait, en s’acharnant à livrer le film le plus violemment vindicatif possible, les deux auteurs de Certains l’aiment chaud ou La garçonnière en oublient quelque peu de s’attarder sur l’indispensable empathie que pourrait ressentir le spectateur vis-à-vis des personnages du film.
Test Blu-ray : La vie privée de Sherlock Holmes
Film maudit de Billy Wilder, dont la version longue depuis longtemps disparue alimente tous les fantasmes cinéphiles depuis de nombreuses années, La vie privée de Sherlock Holmes débarque enfin en édition « Collector » Blu-ray sous les couleurs de L’atelier d’images. Si les admirateurs les plus intégristes de l’univers des duettistes de Baker Street créé par Sir Arthur Conan Doyle affirmeront que le film est une trahison dans les grandes largeurs, on pourra au contraire trouver que les œuvres qui apportent le plus de fraicheur à une figure « mythique » de la littérature ou de la culture populaire sont celles qui osent prendre des distances avec les univers auxquels elles se confrontent. Décalage rigolard, outrances, anachronismes, transposition dans un autre « monde » diégétique… Tous les moyens, même les moins avouables, sont bons pour ne pas tomber dans la redite… Et à l’occasion dépoussiérer quelques figures par trop connues !
Test Blu-ray : Irma la douce
Unanimement considéré comme un film « mineur » dans la carrière de Billy Wilder, Irma la douce est pourtant une très sympathique comédie, bien menée malgré quelques longueurs et très habilement mise en scène. On pourra néanmoins expliquer le « désamour » que l’on retrouve de la part de la critique en remettant un peu le film dans son contexte historique. A la toute fin des années 50, Billy Wilder et ses complices I.A.L. Diamond (scénario) et Jack Lemmon (acteur) rencontrent deux immenses succès aux relents très provocateurs avec les formidables Certains l’aiment chaud (1959) et La garçonnière. Malheureusement, l’année suivante, patatras : avec le brillant et cynique Un, deux, trois tourné sans Jack Lemmon, le succès ne répond plus à l’appel. Le trio gagnant se reforme donc, allant même jusqu’au quatuor de La garçonnière, puisque Shirley MacLaine répond également présente, amenant toute sa gouaille et sa fantaisie pétillante au personnage-titre, Irma, la pute au grand cœur.
Test Blu-ray : La Garçonnière
Deuxième collaboration entre Billy Wilder et le scénariste I.A.L. Diamond, La garçonnière est un film construit en deux temps, divisés de façon quasi-égale. Durant la première moitié du récit (et la première heure de film) Wilder et Diamand s’échinent à développer une satire sociale féroce, brocardant sans pitié l’hypocrisie des mœurs de l’Amérique de la fin des années 50. Exploitant de façon habile le concept de départ (celui d’un appartement servant aux employés volages et devenant, pour le héros du film, la clé d’une inattendue réussite sociale), le film n’épargne rien ni personne, mettant tous les mâles à un même niveau de calcul et d’hypocrisie. Chacun use et abuse de sa position sociale et des faiblesses du système pour obtenir ce qu’il veut, et aucun des protagonistes de La garçonnière ne trouve réellement grâce aux yeux des auteurs du film. Aucun, sauf un – car au cœur de cet univers corrompu et veule décrit par Billy Wilder et I.A.L. Diamond avec le plus réjouissant des cynismes existe une oasis de fraicheur, d’humour et de spontanéité, se laissant uniquement guider par son cœur… pour le meilleur et pour le pire : il s’agit bien sûr du personnage de l’hôtesse d'ascenseur Miss Kubelik, incarné par une Shirley MacLaine alors âgée de 25 ans et trouvant ici l’un des meilleurs rôles de toute sa carrière.