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Test DVD : Les marais de la haine
La figure du « plouc » américain ou « redneck » fait partie intégrante de la culture populaire. Selon la région des États-Unis d'où ils proviennent, on les appelle parfois « hillbillies », « crackers », « moonshiners » ou tout simplement « hicks ». Dans l'inconscient collectif, on a automatiquement en tête cette image du péquenaud abruti, nu sous sa salopette, chapeau de paille ou casquette vissés sur la tête. Une représentation pittoresque et globalement sympathique, popularisée par son omniprésence au cœur des dessins animés, comédies et autres séries TV durant les années 70/80 – tout le monde a vu Peter et Elliott le dragon ou la série Shérif fais moi peur, les rednecks sont « rigolos », et de nos jours, la tradition du gentil plouc se perpétue dans plusieurs genres artistiques, des comics (Redneck de Donny Cates et Lisandro Estherren) à la photo (Robert Alvarado) en passant par la musique (Steve 'n' Seagulls).
Test Blu-ray : Frayeurs
Il n’est point besoin d’être particulièrement érudit et/ou spécialiste en littérature anglo-saxonne pour deviner, dès les premières minutes de Frayeurs, que le scénario imaginé par Dardano Sacchetti et Lucio Fulci se veut un hommage appuyé à l’œuvre de Howard Phillips Lovecraft. En effet, dès le plan d’ouverture, le film emmène le spectateur dans le cimetière de Dunwich – ville imaginaire du Massachusetts créée par Lovecraft pour les besoins de la nouvelle « L’abomination de Dunwich » en 1929. De fait, les auteurs du film ont ainsi opté pour une façon habile de « préparer » le spectateur à ce qui va suivre, en le plaçant d’entrée de jeu au cœur d’un monde macabre, au cœur duquel il sait qu’il risque de perdre tout repère rationnel.
Test Blu-ray : Selle d’argent
Surtout connu auprès des amateurs de westerns spaghetti comme le dernier représentant du genre avec le très intéressant Adios California (Michele Lupo, 1977), Selle d’argent a une importance historique certaine, dans le sens où il marque véritablement la « fin d’une époque ». La fin d’une époque pour le western transalpin bien sûr, après une dizaine d’années de bons et loyaux services rendus au cinéma populaire italien ; mais ce western marque également un tournant dans la carrière de cinéaste de Lucio Fulci. En effet, Selle d’argent marque en quelque sorte la fin des « vaches maigres » pour le cinéaste : c’est à la suite de l’échec commercial de ce film qu’il se lancera à corps perdu dans le cinéma d’horreur « gore » avec L’enfer des zombies, film majeur qui lui apporterait la gloire et le succès un peu partout autour du monde.
Test Blu-ray : L’au-delà
Certains cinéastes ont réellement acquis leur statut ainsi que leurs lettres de noblesse non pas dans les salles de cinéma mais avec l'avènement de la VHS domestique. A force de bouffer de la K7 vidéo et de traîner leurs guêtres dans les vidéo-clubs les plus douteux au fil des années 80, une nouvelle race de cinéphages (âgés de quarante à cinquante ans aujourd'hui) a en effet érigé un culte ardent autour de certains réalisateurs généralement oubliés par la critique, et dont les films figuraient sur la liste des tristement célèbres « video nasties », cette fameuse liste gouvernementale anglaise recensant les films trop gore, obscènes, malsains ou dérangeants pour être exploités en vidéo de l'autre côté de la Manche. Dans la liste des 72 video nasties, le nom d'une poignée de cinéastes aujourd'hui « cultes » avait l'insigne honneur (horreur) d’apparaître plusieurs fois : on recensait en effet deux films de Dario Argento, de Tobe Hooper, d'Umberto Lenzi, de Joe D'Amato ou encore de Ruggero Deodato. Mais seulement deux metteurs en scène apparaissaient à TROIS reprises sur la liste : Jess Franco et Lucio Fulci.
Test Blu-ray : 3 films de Jess Franco chez Artus Films
Avec 60 ans de carrière et plus de 200 films répertoriés sur le site de référence IMDb, Jess Franco est un des artisans du « bis » les plus prolifiques des années 60/70. Régulièrement traitée avec la condescendance traditionnellement réservée au cinéma d’exploitation de l’époque, la filmographie de Jess Franco contient pourtant une véritable série de petits chefs d’œuvres, qui transcendent littéralement la notion de cinéma « bis ». Les éditeurs vidéo semblent d’ailleurs en être parfaitement conscients : comme pour fêter les cinq ans de la disparition du cinéaste, 2018 sera l’année Franco ! Après la sortie au mois d’avril chez Gaumont des Blu-ray de Cartes sur tables et du Diabolique docteur Z et Cartes sur table, le cinéaste est désormais à l’honneur chez Artus Films, avec la sortie début juin de La fille de Dracula (1972), Les démons (1973) et Les expériences érotiques de Frankenstein (1973), également en Haute Définition. Et en juillet, ce sera au tour du Journal intime d'une nymphomane (1973) et des Possédées du diable (1974) de débarquer dans de superbes éditions Blu-ray sous les couleurs du Chat qui fume…
Test Blu-ray : L’enfer des zombies
Après une première édition « collector » sortie il y a de nombreuses années sous les couleurs de Neo Publishing, L’enfer des zombies débarque aujourd’hui au sein d’un très beau coffret Combo Blu-ray + DVD édité par Artus Films, le tout s’imposant dans un superbe mediabook garni d’un livret de 80 pages intitulé « Fulci, zombies et opportunisme : Quand les morts-vivants ont envahi le cinéma italien », et proposant des textes signés David Didelot, Didier Lefèvre et Gilles Vannier, sous la direction de Lionel Grenier (du site luciofulci.fr), le tout étant naturellement accompagné de nombreuses photos. Si Artus n’a malheureusement pas été en mesure de nous fournir une copie du livret ni de version finalisée du mediabook, on fait confiance à l’éditeur à qui il tenait probablement à cœur de livrer une édition de référence s’imposant également comme un très bel objet de collection.
Test Blu-ray : Mortelles confessions
Après Flagellations (lire notre article) et Frightmare en 1974, le duo composé par Pete Walker et le scénariste David McGillivray poursuit sur sa brillante lancée en continuant d’explorer les arcanes du cinéma de « terreur » britannique en 1976, avec le brillant Mortelles confessions, plus connu sous ses titres anglais The confessional et House of mortal sin.
Test Blu-ray : Flagellations
Premier film né de la collaboration entre le réalisateur Pete Walker et le scénariste David McGillivray, Flagellations est un film d’exploitation horrifique aux influences hétérogènes. Refusant clairement le postulat ouvertement « fantastique » sur lequel se basaient nombre de ses contemporains britanniques (que l’on regarde du côté des productions Hammer autant que du cinéma de Norman J. Warren), le film s’ouvre sur deux séquences à l’ambiance trouble et malsaine, durant lesquelles le spectateur ne parvient pas réellement à se faire une idée précise de la direction dans laquelle le cinéaste va l’emmener. Porté par la prestation nimbée de mystère de Robert Tayman (dont la carrière fut fortement marquée par le rôle du Comte Mitterhaus dans Le cirque des vampires en 1972), ce premier quart d’heure fonctionne parfaitement, développant une série de questions dans l’esprit du public autour du personnage de Mark E. Desade : s’agit-il d’un vampire, ou juste d’un sadique manipulateur, comme le laisse suggérer son patronyme ?
Test DVD : Nom de code – Oies sauvages
Nom de code : Oies Sauvages fait partie de ces films de guerre décomplexés, enchainant séquences guerrières et explosions avec une belle et plaisante régularité et dans une ambiance badass et bon enfant, proche du comic-book. Affichant un casting international assez prestigieux (Lee Van Cleef , Ernest Borgnine , Klaus Kinski, Mimsy Farmer, une série de « gueules » mémorables), le film nous propose un scénario « prétexte » à toutes sorties de scènes d’action, dont la plus mémorable ne se situe pas dans la « jungle » mais au début du film, en ville, et met en scène une course-poursuite en voiture pas piquée des hannetons, tournée à base de maquettes et de modèles réduits et pour tout dire assez énorme et, il faut bien l’admettre, hilarante. Présenté en scope, s’avère un petit plaisir coupable, un divertissement généreux, pas crédible pour deux sous mais jouissif et très attachant.
Test DVD : La proie de l’autostop
Au regard de son parcours professionnel, l'inssaisissable Pasquale Festa Campanile semble avoir été un adepte du slalom, ou du grand écart artistique ; un coup d'oeil sur sa filmographie nous confirmera en effet que le lascar s'est avant tout aventuré sur l'ensemble de sa carrière dans la comédie graveleuse voire érotique, mais on trouvera son nom accolé de la même manière à Rocco et ses frères ou au Guépard de Luchino Visconti (pour lesquels il fut scénariste) qu'à Mon curé va en boite, qu'il a écrit et réalisé en 1980. Surtout connu en France pour Ma femme est un violon (1971) et La fille de Trieste (1982), Pasquale Festa Campanile a aussi contribué en 1977 aux glorieuses heures du bis en Italie avec La proie de l'autostop, un « rape and revenge » particulièrement scabreux et complaisant qu'Artus Films vient d'avoir la bonne idée de nous sortir en DVD.
Test DVD : La tour du diable
Réalisé en 1972 par Jim O’Connolly, La tour du diable s’inscrit pile au tournant de deux époques du cinéma d’épouvante anglais : l’âge d’or de la Hammer est passé, et le genre est doucement en train de passer d’une esthétique gothique sophistiquée à une ambiance et un style baroques et décomplexés. Les événements de mai 68 en Europe ont largement contribué à libérer les mœurs, la censure s’assouplit et on n’hésitera dorénavant plus à se vautrer dans les excès en tous genres : plus gore, plus sexy, le cinéma british se retire le balai du cul et trouve une liberté de ton que d’aucuns pourront forcément trouver vulgaire. Comme son quasi-contemporain Une messe pour Dracula (Peter Sasdy, 1970), La tour du diable est pile à la croisée de deux époques, et n’arrive réellement à se décider entre le classicisme d’une esthétique léchée et les dérives sexy et gore des films de l’époque, signés par exemple Herschell Gordon Lewis de l’autre côté de l’Atlantique (Blood feast, 2000 maniacs!). Qu’importe : il mélangera les deux !
Test DVD : La poupée diabolique
Malgré une réputation aussi catastrophique que clairement incompréhensible (doublée d’une note de 3,9 sur le site de référence IMDb), La poupée démoniaque débarque ce mois-ci en DVD sous les couleurs d’Artus Films, qui prend le pari de réhabiliter le film et d’en faire découvrir les qualités aux cinéphiles français. Comme son titre l’indique, le film de Lindsay Shonteff met en scène une poupée, ce qui en fait un lointain cousin de Chucky ou autres poupées maléfiques dont regorge littéralement le cinéma fantastique, mais le film s’avère rapidement très différent de ce à quoi on pouvait s’attendre.