Star Trek Into Darkness
États-Unis : 2013
Titre original : –
Réalisateur : J.J. Abrams
Scénario : Roberto Orci, Alex Kurtzman, Damon Lindelof
Acteurs : Chris Pine, Zachary Quinto, Simon Pegg, Benedict Cumberbatch, Zoe Saldana, Karl Urban
Distribution : Paramount Pictures France
Durée : 2h09
Genre : Science fiction
Date de sortie : 12 juin 2013
Globale : [rating:3.5][five-star-rating]
Nous avons eu la chance vendredi 26 avril de découvrir en avant-première le nouveau film de J.J. Abrams en présence de son réalisateur, venu offrir pour l’occasion une masterclass à son public. Alors que le reboot de la franchise, initié par le précédent volet, était une bonne surprise, Into Darkness rate quelque peu la marche avec cette suite, malgré un fort potentiel visuel sublimé en IMAX 3D.
Synopsis : Alors qu’il rentre à sa base, l’équipage de l’Enterprise doit faire face à des forces terroristes implacables au sein même de son organisation. L’ennemi a fait exploser la flotte et tout ce qu’elle représentait, plongeant notre monde dans le chaos…
Dans un monde en guerre, le Capitaine Kirk, animé par la vengeance, se lance dans une véritable chasse à l’homme, pour neutraliser celui qui représente à lui seul une arme de destruction massive. Nos héros entrent dans un jeu d’échecs mortel. L’amour sera menacé, des amitiés seront brisées et des sacrifices devront être faits dans la seule famille qu’il reste à Kirk : son équipe.
Star Trek, 2e
En 2009 J.J. Abrams sortait le reboot d’une des plus vieilles franchises de science-fiction : un nouveau film Star Trek. En redéfinissant les codes de la série tout en l’assaisonnant de clins d’œil aux fans, le réalisateur offrait au spectateur un divertissement revigorant et profondément dans son époque. Les bases étaient posées, et même les néophytes qui n’avaient jamais entendu parler de Klingons, Vulcains et autres Romuliens ne s’en trouvaient pas dépaysés. Pour ce nouvel opus on prend les mêmes et on recommence. Le créateur de Lost était forcément attendu au tournant, le précédent servait à poser les bases, Into Darkness devait ancrer la mythologie avec une histoire originale. Même si l’armée de scénaristes peine à se renouveler et nous surprendre comme on va le voir par la suite, il faut avouer que le film recèle tout quand même quelques bonnes surprises. Déjà l’introduction, hyper rythmée devrait vous caler dans votre fauteuil spatial. Ensuite, le divertissement pop-corn est bel et bien présent : des scènes vraiment spectaculaires, que ce soit dans l’espace, à bord de l’Enterprise, sur Terre ou au fond d’un volcan, malgré des scènes gratuites ultra faciles (l’apparition furtive de Leonard « Spock » Nimoy). C’est vrai que dans certaines situations, la 3D et dans le cas présent l’IMAX 3D a une capacité d’immersion puissante : la profondeur est vertigineuse, on est happé sans problème par les images. Et on en prend également plein les oreilles même si le très doué Michael Giacchino renouvelle peu ses thèmes. Premier point faible : la cohésion des personnages. Benedict Cumberbatch est excellent et fait partie des points forts de cet opus mais écrase les autres par son charisme. Le groupe, qui avait un bon équilibre dans le premier – notamment dans le dosage des interventions de chacun – se trouve dispatché avec une présence minime pour certains, et des scènes qu’on sent un peu forcées (les échanges obligés entre Spock et Kirk). Into Darkness est plutôt déséquilibré entre le spectacle qu’il nous offre et le reste.
Scénario en mousse
Malheureusement si le spectacle est bien là, le scénario est confondant de simplicité. Déjà le fameux « Into Darkness » nous faisait espérer une vraie plongée dans l’abîme, un épisode intermédiaire extrêmement noir à la Star Wars V : L’Empire contre attaque. Et malgré une tentative d’aller dans ce sens dans le dernier quart du film, la pirouette scénariste offerte par l’équipe de Bad Robot est assez cliché. Les enjeux sont très égocentrés : à la base plutôt flous, on nous présente le personnage de Benedict Cumberbatch comme une sorte de terroriste qui poursuivra en fait un objectif bien personnel. Ce Into Darkness est en fait une bataille de personnalités à l’égo assez surdimensionné (nous n’irons pas plus loin pour ne pas spoiler). Les situations sont surtout des prétextes à des effusions orgasmiques d’idées visuelles plutôt que des vraies trouvailles scénaristiques. Et malheureusement il ne faudra pas compter sur ce nouvel épisode pour explorer la galaxie puisque le film est centré sur… la Terre ! Quand on vous disait que ces terriens sont narcissiques ! Tout le schéma traditionnel du blockbuster hollywoodien y passe, il y a donc peu de surprises : une intro sympa qui va remettre en question le héros, qui va vite prouver qu’il est maître de la situation, un méchant charismatique qui parvient à accomplir des exploits au début (où est la sécurité du quartier général ?) mais qui peine dans ses objectifs par la suite, un twist sur les personnalités, une scène de pseudo déchéance et hop c’est reparti. Star Trek : Into Darkness ressemble étrangement à un cas d’école et c’est plutôt frustrant. Pourquoi J.J. Abrams s’est-il embrigadé dans un épisode central – en supposant qu’il y en aura un troisième – avec des enjeux si faibles ou faussement sombres ? Toujours la Terre et surtout Londres qui en prend pour son grade. Vraiment dommage d’avoir de pareils outils narratifs (la technologie, impressionnante) au service d’un scénario fourre-tout. Malgré cette rancœur on passe globalement un bon moment c’est vrai.
Nota : la masterclass du réalisateur est à retrouver sur cette page.
Résumé
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