Sortie DVD : Les Vétos

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Les Vétos

France : 2019
Titre original : –
Réalisation : Julie Manoukian
Scénario : Julie Manoukian
Interprètes : Noémie Schmidt, Clovis Cornillac, Carole Franck
Editeur : UGC
Durée : 1h32
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie cinéma : 1er janvier 2020
Date de sortie VOD : 1er mai 2020
Date de sortie DVD : 3 juin 2020

Au cœur du Morvan, Nico, dernier véto du coin, se démène pour sauver ses patients, sa clinique, et sa famille. Quand Michel, son associé et mentor, lui annonce son départ à la retraite, Nico sait que le plus dur est à venir. « T’en fais pas, j’ai trouvé la relève. » Sauf que… La relève c’est Alexandra, diplômée depuis 24 heures, brillante, misanthrope, et pas du tout d’accord pour revenir s’enterrer dans le village de son enfance. Nico parviendra-t-il à la faire rester ?

Le film

[3/5]

Peut-être saviez vous que l’auteur-compositeur et homme de radio et de télévision André Manoukian avait une fille prénommée Julie. Peut-être saviez vous que Julie Manoukian avait écrit un roman, « Anna : Chroniques de la débauche ordinaire », édité en 2009. Eh bien, il est bon, maintenant, que vous sachiez que Julie Manoukian a réalisé un premier long métrage, Les Vétos, sorti en salles le 1er janvier, en VOD le 1er mai et qui va sortir en DVD le 3 juin. Il est bon que vous le sachiez car ce film, même s’il n’est pas exempt de quelques défauts, entre quand même dans la catégorie des premiers films plutôt réussis et, si vous ne faites pas partie des 500 000 spectateurs à l’avoir vu dans ce qu’on espère pouvoir continuer à appeler une salle ce cinéma, il n’est pas trop tard pour rattraper le coup.

C’est le producteur Yves Marmion qui a lancé Julie Manoukian sur la piste des vétérinaires de campagne. Il avait ajouté que si elle arrivait à écrire le scénario, il lui en confierait la réalisation. Promesse tenue ! D’autant plus intéressant que, si, dans un passé récent, le cinéma français n’a pas été trop avare en ce qui concerne les films relatant la vie des médecins, il s’est montré beaucoup plus discret sur celle des vétérinaires, même si, de-ci de-là, la profession pouvait ponctuellement apparaître, par exemple dans les films centrés sur le monde paysan. En fait, le métier de vétérinaire de campagne est un métier très difficile, très contraignant, un métier qui exige une grande polyvalence, une très grande disponibilité et qui est loin d’être d’un très grand intérêt d’un point de vue financier. C’est tout cela que nous montre Julie Manoukian dans cette fiction attachante et très documentée. On y retrouve Nico, un véto expérimentée, établi depuis plusieurs années à Mhère, un petit village du Morvan, et qui voit Michel, son associé, celui qui l’a pris sous son aile lorsqu’il est arrivé sans expérience de terrain, le lâcher brutalement pour prendre sa retraite. Arrive Alex(andra), toute jeune diplômée de la prestigieuse Ecole Nationale Vétérinaire d’Alfort. Elle se destine à un travail de chercheuse en pathologie infectieuse mais Michel, son oncle qui l’a piégée en la faisant venir en catastrophe, la verrait bien le remplacer. Problèmes : à son arrivée dans cet environnement campagnard qu’elle connait pourtant bien, d’un côté, ses premiers mots sont « C’est « Delivrance » ici ! », de l’autre l’absence de Chocapic dans la supérette du coin semble bien être un motif suffisant pour fuir ce trou perdu. Quant au cinéma le plus proche, il est à des dizaines de minutes de route, surtout en hiver.

De fait, c’est la partie documentaire du film qui est la plus réussie, avec, en particulier, une scène particulièrement réussie de vêlage dans une étable. Une partie documentaire qui, « en passant », nous apprend, face à des remarques sexistes d’habitants du village, que les femmes représentent 80 % des étudiants dans les écoles vétérinaires ; que, bien souvent, les vétos de campagne hésitent à facturer leurs prestations aux prix « officiels », conscients qu’ils sont des problèmes financiers rencontrés par les petits exploitants agricoles ; que le taux de suicides chez les vétos est 4 fois plus élevé que la moyenne ; etc. En parallèle, c’est dans la partie de pure fiction, avec la petite Zelda qui s’incruste dans le travail d’Alex, avec les accrochages entre Alex et Philippe, le maire du village, entre Alex et  Florence, obsédée par la santé de son chien, avec les rapports entre Alex et Marco, l’assistant du cabinet vétérinaire, que se situent les quelques faiblesses du film : quelques scènes caricaturales de-ci de-là et un scénario un peu trop prévisible.

Pour interpréter le rôle de Nico, Julie Manoukian a très vite pensé à Clovis Cornillac, au point d’être prête à abandonner le projet s’il avait refusé. On le voit un peu moins qu’il y a 10 ans mais ce film prouve qu’à 52 ans, il n’a rien perdu de ses qualités. Même si elle avait déjà tourné dans des court-métrages et pour la télévision, c’est son rôle auprès de Claude Brasseur dans l’Etudiante et Monsieur Henry qui a véritablement lancé la carrière de la comédienne suisse Noémie Schmidt. A la vision du film, il apparaît évident que le rôle d’Alex était très délicat à interpréter car il est fait de plusieurs facettes dont certaines quasiment contradictoires : par exemple, apparaître très (trop ?) sûre d’elle à certains moments et pleine de doutes dans la scène suivante. Eh bien, Noémie Schmidt s’en sort vraiment avec les honneurs !  A leurs côtés, les seconds rôles sont parfaitement dirigés (même les rats, les chiens et les renards !) et on y retrouve un Michel Jonasz toujours aussi à l’aise dans son 2ème métier, celui de comédien. Quant au côté « amour des grands espaces » que donne le format 2.35 : 1 adopté pour le film, il est renforcé par la présence de 3 chansons très folk-rock du groupe Moriarty, mené par Rosemary Standley.

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