Dimanche 12 Janvier 2014 était diffusé sur la chaine britannique BBC One le troisième et dernier épisode de la saison trois de Sherlock. Intitulé His Last Vow, il laissait présager une fin aussi extraordinaire que celle de la saison deux.
Réveillé un beau matin par la voisine en pleurs, le couple Watson apprend la disparition du fils de cette dernière. Il semblerait qu’il se soit réfugié dans un squat réputé pour abriter des drogués. Alors qu’il pénètre dans l’immeuble mal famé pour retrouver son jeune voisin, John y découvre son ami Sherlock, qui clame haut et fort qu’il n’est ici que pour résoudre une affaire. Mais connaissant l’addiction passée de son meilleur ami, John prend peur et l’emmène faire des tests. Parallèlement, une menace comme n’en a jamais connu le détective britannique se profile à l’horizon.
Fort en rebondissements, ce troisième épisode reprend un schéma narratif plus près de ceux des deux premières saisons. Nous retrouvons nos deux compères lancés à la poursuite de Charles Augustus Magnussen (Lars Mikkelsen), propriétaire d’un journal quotidien, qui semble en savoir beaucoup trop sur la vie privée d’hommes et de femmes politiques, et qui s’amuse à les faire chanter pour son propre intérêt. Recrutés par Lady Smallwood, elle-même menacée par le criminel, Sherlock et Watson se confronteront à cet homme dont la mémoire est phénoménale.
Mais ils ne seront pas les seuls dans cette affaire. Alors qu’il s’introduit dans le bureau de Magnussen grâce à Janine (la demoiselle d’honneur de Mary), Sherlock surprend Mary Watson, une arme à feu à la main, menaçant le maître chanteur. Cette dernière a en effet un passé plus que trouble, et Magnussen semble avoir en sa possession des documents compromettants sur l’ancienne vie de la jeune mariée. Bien décidée à ce que John n’en sache rien, elle préfèrera le tuer elle-même plutôt que de le laisser faire du chantage. Mais devenu témoin de l’agression, c’est Sherlock qui prendra la balle destinée à Magnussen. Mais que penser de ce retournement de situation ? Mary, cette jeune femme pleine de vie, si gentille et prévenante, se révèle être un ancien agent de la CIA. Si on ne connait pas tout de suite les raisons de ses agissements, l’idée que la jeune mariée soit une potentielle meurtrière (elle tire tout de même sur Sherlock), est difficile à soutenir. Nous découvrirons par la suite qu’étant une excellente tireuse, elle aura viser de sorte à ce que la blessure ne le tue pas sur le coup, et appellera immédiatement les secours avant de disparaitre. L’histoire de Mary est extrêmement bien ficelée, et tient le spectateur en haleine.
Le fait est que Mary aime réellement John, et que la révélation sur sa véritable identité froissera énormément son époux. Décidément, le pauvre Watson aura besoin d’une grosse dose de pardon dans cette troisième saison. Et c’est ce qui nous plait, car plus on avance dans l’histoire, plus l’on découvre un Watson généreux. Et si le pardon est difficile à donner, il n’en reste pas moins que Mary est désormais une cliente du détective, raison pour laquelle elle a d’abord abordé John, avant d’en tomber amoureuse.
Malgré cela, Magnussen est toujours dans la nature. Il proposera alors un deal à Sherlock Holmes. L’ordinateur portable de son frère Mycroft, qui contient des informations de la plus haute importance, contre celles sur Mary. Mais l’échange était un piège, destiné à faire croire au MI6 que Sherlock souhaitait donner des informations confidentielles à Magnussen. Celui-ci n’aura rien à offrir en contrepartie, puisque tout ce qu’il possède est stocké dans son Appledore, un palais mental semblable à celui du détective. Au pied du mur, Sherlock décidera d’abattre le criminel, plutôt que de risquer de voir Mary tomber, prouvant une fois de plus à quel point il est attaché au jeune couple.
C’est là qu’intervient tout le génie du scénario. Alors que nous pensions que cette saison trois prendrait fin comme la saison deux, sur une nouvelle séparation entre Watson et Holmes (ce dernier est envoyé en Europe de l’Est pour travailler sous couverture, afin de lui éviter la prison), un visage plus que familier s’affiche soudainement sur tous les écrans londoniens. Un visage qui a pour nom James Moriarty, et qui demande innocemment à toute l’Angleterre : «Vous ai-je manqué ?». Si le cliffhanger de cette saison trois est aussi époustouflant qu’inattendu, il crée toutefois une appréhension quant à la direction que prendra le récit de cette saison quatre. Faire revenir les morts, c’est du déjà vu. Alors, coup de maitre ou gag à répétition ? C’est assurément une affaire à suivre…