Rude journée pour la reine
France, Suisse : 1973
Titre original : Rude journée pour la reine
Réalisateur : René Allio
Scénario : René Allio
Acteurs : Simone Signoret, Jacques Debary, Olivier Perrier
Distribution : Jupiter Communications
Durée : 1h30
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : 1973
Globale : [rating:3][five-star-rating]
Louise Wimmer de Cyril Mennegun vient de nous offrir un beau portrait de femme en souffrance sociale. En 1973, Simone Signoret interprétait elle un rôle en phase avec l’époque.
Synopsis : Une femme de ménage quinquagénaire, Jeanne, est engluée dans une vie familiale morne et tracassière : Albert, son mari vieillissant, n’a trouvé qu’un petit boulot, Julien, le beau-fils, est en prison et Catherine, la belle-mère, est franchement casse-pieds. Mais Jeanne a une échappatoire : elle rêve grâce aux magazines et au cinéma.
Une femme sans liberté
Simone Signoret interprète Jeanne une modeste femme de ménage, usée par le travail, le manque d’argent et d’espérance, coincée entre ses multiples employeurs et sa famille qui cohabite toutes générations confondues dans un pavillon de banlieue entre les HLM. Elle réinvente sa vie au fil des évènements réels et de ses rêves puisés dans les images de la presse et des affiches du cinéma de quartier.
Loin de son quotidien noyé entre les travaux dans les familles bourgeoises, les récriminations de sa belle-mère, les vieux 78 tours de son père, la sortie de prison de son beau-fils Julien, les émois sentimentaux de sa sœur et l’autoritarisme d’un mari peu amène, elle s’imagine aristocrate s’élevant contre la mésalliance de son fils, accueillant le retour du même fils prodigue, amante diabolique perpétrant des crimes, ou présidente de la république dans un remake de l’assassinat de Kennedy à Dallas…….tout en passant ses journées à tenter de remettre une lettre à la jeune maitresse mineure de son Julien (dont elle a eu un bébé) étroitement surveillée par ses parents.
Une femme qui à sa manière bouscule l’ordre
Chronique sociale de la vie d’une classe modeste des années 70, chronique des mœurs, chronique aussi des rapports familiaux où la femme plus vraiment au foyer mais pas encore autonome doit faire coexister toutes les vies de la famille, toutes ses vies, toutes les contradictions d’une société qui bouge.
René Allio, fidèle à son engagement dresse le portait d’une femme face à la société, face à un monde régi par un ordre étouffant et dont finalement elle commence à secouer les codes, d’une femme dont les rêves de ciel bleu de son enfance continuent d’illuminer l’existence, une femme qui au moins un temps arrive à se libérer de ses carcans.