Room 237
Etats-Unis : 2012
Titre original : –
Réalisateur : Rodney Ascher
Scénario : –
Acteurs : Jay Weidner, Buffy Visick, Bill Blackmore, Geoffrey Cocks, Juli Kearns, John Fell Ryan
Distribution : Wild Bunch Distribution
Durée : 1h42
Genre : Documentaire
Date de sortie : 19 juin 2013
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Tout le monde a en mémoire cette scène culte, où Jack Nicholson détruit la porte à coups de hache. Tout le monde a en mémoire les plan-séquences du jeune Danny parcourant les couloirs de l’hôtel en tricycle. Tout le monde a en mémoire cette énigme avec l’étrange photo de fin. Tout les fans de Kubrick et de Shining ont lu les 4 pages d’une scène coupée au montage. Mais qui a vraiment pris le temps d’analyser le film en détail ? Rodney Ascher un réalisateur et chef-monteur obnibulé par l’oeuvre, qui s’associe avec le producteur Tim Kirk, pour réunir les témoignages de plusieurs fans et spécialistes du film. Sans aucune participation, ni de la famille, ni des proches de Kubrick, ni des personnes ayant participé au tournage, ni de la Warner.
Synopsis : En 1980, Stanley Kubrick signe Shining, qui deviendra un classique du cinéma d’horreur. A la fois admiré et vilipendé, le film est considéré comme une œuvre marquante du genre par de nombreux experts, tandis que d’autres estiment qu’il est le résultat du travail bâclé d’un cinéaste de légende se fourvoyant totalement. Entre ces deux extrêmes, on trouve cependant les théories du complot de fans acharnés du film, convaincus d’avoir décrypté les messages secrets de Shining.
Room 237 mêle les faits et la fiction à travers les interviews des fans et des experts qui adhèrent à ce type de théories, et propose sa relecture du film grâce à un montage très personnel. Room 237 ne parle pas seulement de fans d’un film mythique – il évoque les intentions de départ du réalisateur, l’analyse et la critique du film.
Les Théories du Complot Shining
Comme beaucoup de documentaires, Room 237 est là pour prétendre répondre à des questions, décrypter les énigmes, analyser les théories, révéler les secrets. Et l’art de la mise en scène des séquences montées au millimètre, pourrait nous faire perdre la tête. Le film se présente avec des images d’archives accompagné de voix off de 5 spécialistes. Tous fans incontestable de Shining. Evidemment ils parlent sans s’arrêter, et on subit des reconstituons puisant pas seulement dans Shining mais dans toute la filmographie de Stanley Kubrick. Sans jamais voir les visages de ces mystérieuses voix. Elles révèlent des choses plausibles, parfois un peu gros mais le principales c’est que ça reste attirant. Dans le film de Kubrick on sait que l’hôtel Overlook est fabriqué sur un cimetière indien. On sait également que le Maître exploite les profondeurs de champ et n’oubliait pas d’y placer des choses significatives. Serait-ce pour cela qu’on trouve des boîtes de conserves aux allusions de paix avec les indiens ? Ou pour imager le génocide… Et quel génocide ? Celui des amérindiens avec les tableaux et autres coiffes accochés dans l’hôtel, ou celui de la Seconde Guerre Mondiale ? En effet, d’après ces voix qui tourbillonnent dans le documentaire la machine à écrire de marque allemande utilisé par Jack, et les aigles sur les t-shirts, les bagages dans le hall seraient une métaphore direct à la Shoah. Difficile de croire que Kubrick voulait montrer tout ça dans un seul film, toutefois on entre volontier dans le délire. Qui ne cesse d’avancer.
La théorie est connut depuis très longtemps, mais Room 237 confirmerait la thèse et le film de Jay Weidner (Kubrick’s Odyssey) démontrant l’implication de Stanley Kubrick dans la mission d’Apollo 11. Le documentaire parle d’une même technique utilisée à la fois pour 2001 l’Odyssée de l’Espace et des images de l’alunissage (FSP). Les révélations de l’auteur seraient caché dans Shining. Ce fameux pull que porte Dany, avec une fusée de la même mission se dirigeant vers la porte ouverte de la « Room N° 237 » ou « Moon ? », sans y rentrer… Serait-ce une confession de Stanley Kubrick sur l’une des plus grande victoires de la guerre froide ? Encore une fois la mise en scène du montage est bluffante et passionnante tout comme celles sur l’assassinat de JFK.
Le film regorge de de petites histoires, chaque détail est une attraction à conspiration. Une chose est sûr Kubrick joue avec le spectateur, un peu comme un savant fou savourant ses moments avec ses cobayes pendant ses expériences. Il n’hésitait pas à insérer dans ses plans des références à ses œuvres, ses goûts, ses inspirations. Tout le monde a dû remarquer dans Orange Mécanique, dans le disquaire un vinyle avec écrit « 2001 Space Odyssey ». Ou même certains faux raccords dans la 2èmes scène de Full Metal Jacket, pendant le monologue du Sergent instructeur Hartman. On aperçoit l’engagé Baleine fermant le rang, puis après la fameuse réplique « Est-ce que c’est toi John Wayne… » à la même place on trouve l’engagé Guignol. Hasard ? Erreur ? Et si la chambre au style XVIIIieme siècle de 2001 l’Odyssée de l’espace serait un clin d’oeil ou un code envers Barry Lyndon ? Un génie qui entremêle plusieurs de ses œuvres ensembles c’est classiques. Mais Room 237 nous retourne le cerveau, en multipliant les anecdotes avec Shining. Jusqu’à projeter le film dans les deux sens. Le spectateur y décrouvre à la fois le film mais également se qui pourrait être l’inconscient de chaque plans.
Le remplaçement de couleur de la coccinelle des Torrance passant du rouge (dans le livre de King) au jaune (du film de Kubrick) impliciterai un bras d’honneur du réalisateur vers l’écrivain. Les voix confirment la destruction du livre dans la scène de la tempête de neige qui assemblent une coccinelle rouge sous la carosserie d’un poid lourd. Maison adapation peut-être, mais dans tout les cas un grand film, oui.
Résumé
Bien sur personne ne connaît vraiment la vérité, Room 237 nous fait spéculer sur certains choix de Kubrick. Mais à part lui qui peut confirmer ces théories ? Shining fait désormais partie des films qui font l’objet de film. Et pour son premier long-métrage Rodney Ascher s’en sort très bien, la magie du montage nous montre l’au-délà du divertissement. Et ça mérite bien ses 7 nominations. Mais les kubrickophile auront sans doute envie de revoir toute la filmographie pour découvrir plus, toujours plus sur l’un des meilleurs réalisateurs.
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