Rizzoli & Isles
USA: 2010, TNT
Titre original: Rizzoli & Isles
Réalisateur: Michael M. Robin, Adam Arkin
Scénario: Janet Tamaro, Tess Gerritsen
Acteurs: Angie Harmon, Sasha Alexander, Bruce McGill, Lee T. Young
Production: Warner Horizon Television, Ostar Production
Durée: 3 saisons, 23 épisodes, en production
Genre: Drame, policier
Date de sortie: 2011 et sur France 2 en 2012
Réalisation : [rating:4.5]
Scénario : [rating:4.5]
Acteurs : [rating:4.5]
Musique : [rating:3.0]
Globale : [rating:4.5]
[five-star-rating]
« Rizzoli & Isles » est une série policière créée par Janet Tamaro en 2010. Librement adaptée des romans de Tess Gerritsen, cette série met sur le devant de la scène une femme flic et un médecin légiste. Au même titre que « The Good Wife », on assiste une fois encore à la vie de deux femmes plongées dans un milieu d’hommes. Le slogan connu des américains de la chaîne TNT est « We know drama » et elle le prouve encore avec cette série à la fois masculine et féminine qui brise le code des genres au sein de la police. Avec pas moins de 6 millions de téléspectateurs pour la première saison, les épisodes ont su s’imposés dans le quotidien américain. Après « The Closer » et « Saving Grace », la chaîne ne laisse pas tomber le filon girly des métiers à risques. Nous ne cessons de voir des productions policières qui tournent en rond et qui ne passionnent plus vraiment, mais ce duo de choc « lipstick & bullet » prend largement le dessus avec des épisodes qui ne se ressemblent pas et un fil rouge (saison 1) vraiment intéressant, qui ne serait sans rappeler « Le Silence des Agneaux ». La deuxième saison s’achève dans quelques épisodes et nous savons déjà qu’une troisième est en préparation, en gardant, espérons le, le punch naturel qui fait de cette série un plaisir à regarder.
Synopsis: Au sein de la police de Boston, Jane Rizzoli est une célèbre enquêtrice. Ancienne militaire au caractère trempé, elle n’hésite pas une seule seconde à se mettre au milieu de l’action. A ses côtés, son amie et médecin légiste, Maura Isles, féminine jusqu’au bout des talons aiguilles, la seconde dans les enquêtes. Rizzoli est issu d’une famille de flics aux habitudes de vie classique qui ne demande qu’à être acceptée en tant que femme-flic, quant à Isles, élève brillante et douée, issu d’un tout autre monde, le milieu huppé et bourgeois, elle apporte la réflexion qui manque à l’action de Rizzoli. Quand il s’agit de passer une bonne soirée l’une va préférer nettoyer son arme et l’autre déguster du bon vin. Malgré ces différences, les deux jeunes femmes sont inséparables, surtout quand il est question de retrouver un sociopathe sérial killer, ancien tortionnaire de Rizzoli, qui sème une nouvelle fois la pagaille en ville.
Bye Bye la testostérone
Janet Tamara (Bones, Les Experts) est une adepte des scénarios policiers. Mis à part qu’ici, le scénario est déjà tout écrit. Librement inspirée des romans de Tess Gerritsen, « Rizzoli & Isles » est merveilleusement mise à l’écran. Elle a su s’imposer en leader sur la chaîne TNT l’été dernier pour la première saison et s’impose de nouveau cette année, si bien que « Saving Grace » ne fait plus le poids face à cette double attaque de féminité.
On pourrait très bien se dire « oh non encore une série policière », et j’avoue que cette phrase m’a traversé l’esprit l’année dernière quand j’ai découvert « Rizzoli & Isles », mais j’ai vite ravalé mes paroles quand j’ai vu le premier épisode. La noirceur à la « Silence des Agneaux » et la mise en scène à la « Agatha Christie » rendent la série vraiment prenante. Il n’y a aucun artifice dans les décors, aucune mise en scène sur-jouée ou une certaine redondance des histoires. Les situations comiques, dramatiques et cocasses s’enchaînent à merveille.
Le premier épisode met directement le téléspectateur dans le bain, la dynamique féminine est bien présente et dès les premières minutes, l’association charme/action fonctionne. En ce qui concerne l’enchaînement des épisodes, il n’y a rien à redire, ceux-ci nous laissent en haleine à la fin et nous soulage à chaque reprise. Il n’y a pas de coupure superflues ou de mauvais montages, tout est réuni pour passer un bon moment à chaque fois. Le seul bémol que je pourrais attribuer à la série, c’est ce fil rouge de la première saison, totalement absent dans la deuxième. Je comprends qu’au bout d’un an on ai envie de voir autre chose, mais l’histoire est trop vite oubliée. Il aurait fallu, à mon goût, accentuer les pics de suspens de la deuxième saison, un ou deux épisodes auraient mérité un coupable sans l’inscription « je suis coupable » sur son front.
Un duo qui fonctionne
On se souvient tous de l’agent Abbie Carmichael dans « New York Police Judiciaire », oubliez tout de suite le tailleur cintré et le côté coincé et vous obtenez le détective Jane Rizzoli, alias Angie Harmon (New York Police Judiciaire, Women’s Murder Club). Angie Harmon est parfaite en garçon manqué, plus adepte des soirées bière/foot que des dîners galants. Une petite précision pour ceux qui n’auraient pas l’habitude des voix originales, celle de Angie Harmon est à la base assez roque et masculine, ce qui accentue encore plus son côté masculin.
Son personnage est montré comme quelqu’un de fort et sans peur, on voit avec le temps qu’elle a ses failles et que lorsque les limites sont franchies, on se rend compte qu’elle est tout autant sensible. La première saison tourne autour de son personnage, ce qui la met au centre de tous les épisodes. Ce n’est pas le cas pour la deuxième saison. Les épisodes se concentrent surtout sur les enquêtes et c’est là qu’on peut voir son personnage évoluer, notamment avec la gente masculine.
A ses côtés, on retrouve la séduisante Sasha Alexander (NCIS, Dawson) qui interprète le docteur Maura Isles. Cet expert médecin légiste est la meilleure amie de Rizzoli, mais aussi le meilleur médecin légiste de sa génération. Coquette, jolie et intelligente, elle représente, pour beaucoup, l’idéal féminin. Sasha Alexander nous avait habitué à son rôle dominant dans NCIS et incarne ici, LA tête pensante du duo, même si Rizzoli résout sans problème les enquêtes, Isles a un oeil qui ne laisse rien passer. Elle est douée dans son métier, méticuleuse et maniaque, ce qui fait d’elle un personnage indispensable.
Sasha Alexander est brillante dans son rôle de scientifique. Et ce qui la rend encore plus attachante c’est son côté à ne pas pouvoir émettre de théories, car une théorie est basée sur de l’abstrait et non sur du concret. Cela ferait d’elle une « menteuse » et si il y a une chose que Isles ne peut pas faire, c’est mentir. Dans la première saison, son personnage reste un peu à l’écart, mais dans la deuxième saison elle devient beaucoup plus présente et va à son tour devoir affronter quelques méchants. Elle n’en perd quand même jamais sa grâce ni ses talons.
En ce qui concerne le reste du casting, il n’y a aucune erreur, qu’il s’agisse de Bruce McGill (Fair Game, MacGyver) qui incarne le détective Korzak, « l’ancien » de l’équipe qui garde la tête sur les épaules pour encadrer ses cadets ou qu’il s’agisse de Lee Thompson Young (Scrubs, FlashForward) qui interprète le jeune détective Frost un peu maladroit mais qui respire la bonne humeur et partage son humour et ses taquineries quotidiennes avec ses collègues.
Le rôle de la mère Rizzoli, Angéla, mérite qu’on y prête une petite attention, Lorraine Bracco (Les Soprano, Les Affranchis). Son côté enfant et sensible met de la fraîcheur et de la bonne humeur dans la deuxième saison.
Une série qui cartonne
En bref, « Rizzoli & Isles » est LA série à ne pas louper. Une première saison de 10 épisode, qui se laisse regarder et qui nous emmène au coeur du suspens sans aucun détour ni impasse. Chaque intrigue est méticuleusement orchestrée, et aucun détail n’est laissé au hasard, même le plus insignifiant est relevé par le docteur Isles. C’est le point fort de cette série, 2 personnages principaux qui n’en font qu’un et qui rendent la série vraiment vivante. Ne vous dites surtout pas que c’est une série de nanas, pas du tout et loin de là.
Pour les plus patients rendez-vous en 2012 pour la diffusion en France, pour les autres, je vous conseille vivement la VO, qui, encore une fois, est essentielle au jeu de chaque acteur.
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