Dans Payback, Revenge clame haut et fort son appartenance à la catégorie des soap opera. Maladies mentales à la pelle, parents perdus de multiples fois retrouvés, mariages toujours ratés, meurtres facilement cachés, remises en question aussitôt balayés, toutes les composantes sont là. Ce n’est pas la première fois que ces ingrédients sont utilisés et le spectateur pourrait en avoir assez de déguster toujours la même recette.
Revenge tourne en rond, bloqué dans d’une étroite boite carrée et pique la curiosité aussi bien qu’un triangle émoussé. Les nouvelles idées se sont faites recaler à l’entrée pendant que les habitués font bruyamment la fête à l’intérieur. Ainsi, Emily (Emily VanCamp) et Aiden (Barry Sloane) jouent indéfiniment au chat et à la souris. Des géniteurs inconnus continuent d’arriver et de disparaitre auprès de divers personnages. Au fil des années, la quasi totalité des protagonistes aura donc eu droit à son parent retrouvé. Les nombreux mariages, et relations clandestines avortées, aident considérablement dans cette quête du recyclage éternel. Mais, ici, la réutilisation des matériaux n’apporte aucun bienfait pour la planète. A part si le but est de faire des économies d’énergie, en poussant le spectateur à éteindre sa télévision. Apparemment, ce qui est bon pour le plastique ne l’est pas forcément pour les idées.
Regarder Revenge, c’est accumuler les impressions de déjà vu. Pourtant, il n’y a pas que du négatif. Comme dans la vraie vie, ce sentiment d’avoir déjà vécu une situation est parfois agréable. Presque mystique. L’intrigue se pare d’attentes, d’espoir pour les semaines à venir. Ainsi, Charlotte (Christa B. Allen) se voit confier une mission qui pourrait signer son retour sur le devant de la scène. Pour notre grand plaisir. L’ancienne femme de Conrad pourrait également être un atout de taille dans la bataille du bien contre le mal. Il faut cependant utiliser le conditionnel, car rien n’est jamais définitif dans ce show. Les changements inopinés de personnalités sont monnaie courante.
En conclusion, chaque épisode réserve son lot de bonnes surprises mais aussi de déceptions concernant le traitement de l’histoire amorcée les semaines passées. Et Payback ne déroge pas à la règle. Le risque est d’épuiser la réserve d’espoir du public pour ne laisser que la désillusion. Mais un autre problème pointe le bout de son nez, la schizophrénie. Cette maladie guette les chroniqueurs séries forcés d’écrire une mauvaise critique une fois sur deux. Le devis, salé, du psychiatre est dans le fax, prêt à être envoyé aux scénaristes de Revenge. Cette note leur sera-t-elle envoyée ? La décision sera prise la semaine prochaine, avec l’épisode quinze, Struggle.
[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=WAohAJnTGEs[/youtube]