L’épisode de la semaine dernière, Homecoming, dessinait un chemin scénaristique péniblement empruntable et flirtant avec un gouffre avoisinant. L’objectif était d’atteindre une destination encore inconnue, Endurance. Le trajet a rendu le spectateur fou, il a même cru assister à quelques tours de magies. Des photos étaient dotées de pouvoirs et les souvenirs se charmaient comme des cobras. Mais le voyage touche à sa fin, il est temps de reprendre ses esprits et de soigner sa folie.
Endurance ramène donc Revenge sur terre, après une énième envolée martienne. Plus de simplicité et quelques explications sur les incohérences de la semaine dernière. L’épisode est imparfait mais il se suit avec plaisir. Les personnages sont toujours aussi influençables et prompts à changer d’avis mais on arrive presque à comprendre leurs choix. La situation n’est pas risible ni horripilante, contrairement à la semaine passée.
Ainsi, Revenge confirme une nouvelle fois son problème principal. Si les idées sont bonnes, les scénaristes ne semblent pas savoir comment les amener de manière crédible. Par conséquent, la série souffre d’un manque de constance. Un bon épisode, un mauvais épisode, un bon épisode … Une saison en dent de scie qui lasse grandement. À croire que deux équipes de scénaristes se relaient, l’une ébrèche l’histoire tandis que l’autre répare. Ou alors la schizophrénie est contagieuse et on arrête immédiatement de partager donuts et tasses à café dans la writing room. C’est long, très long car il faut se débattre entre tous les éléments et personnages parsemés de-ci, de-là, pour leur donner une cohérence, même approximative.
Souhaitons que cette année soit la dernière pour Revenge car les découvertes de cette mi-saison changent incontestablement et durablement les relations entre les protagonistes. Le secret d’Emily est en partie dévoilé et la relation avec Daniel est enterrée. Dorénavant, il est impossible de faire encore « comme si », à moins de faire de nouveau appel aux pouvoirs magiques du premier magicien venu. Les cartes distribuées dans Endurance ont le potentiel pour permettre de terminer la série avec une dizaine d’épisodes d’une qualité égale, pour un adieu digne à Emily Thorne (Emily VanCamp).
Dans l’éventualité d’une fin proche, il faudrait concentrer l’attention du spectateur sur deux éléments essentiels du show : la conclusion de la vengeance d’Emily et son envie de construire une vie normale. Deux choses présentes depuis peu. Notre héroïne souhaite se construire un avenir ordinaire, l’accent est d’ailleurs mis sur Jack et Carl qui pourraient être des alliés de taille dans cette ultime quête. Elle est plus que jamais au pied du mur, même si des révélations restent à faire, et l’étau se resserre autour du noyau de base de la série. Les personnages secondaires s’effacent ou leurs intrigues se détachent de l’histoire principale. À l’image d’Aiden, occupé par Niko (Stephanie Jacobsen), ou de Margaux, très ponctuellement impliquée. Des indices prouvant que la troisième saison est la dernière ? Il faudra patienter encore un peu pour en être certain. En attendant, Hatred c’est la semaine prochaine.