Malgré ses défauts, Exodus laissait Revenge dans un océan de possibilités. Mais Homecoming se noie dans un verre d’eau. En effet, le dernier épisode apportait son lot d’espoir concernant une avancée importante dans les intrigues profondes de la série. « Un renouveau pour le show« , espéraient les plus optimistes. Mais la série s’embourbe dans la mélodie dès les premières notes de sa nouvelle symphonie. Les invraisemblances parsèment le récit et gâchent le déroulement de l’histoire. L’éternel problème de la série fait son retour, la destination est plus importante que le chemin pour y arriver.
La liste serait longue tant l’épisode regorge de moments comiques ou irritants. On ne s’ennuie pas, c’est certain, mais les raisons ne sont pas les bonnes. Les impasses sont détruites à coup de bulldozer par les scénaristes et les personnages sont toujours aussi inconstants. Exemple. Au grand plaisir de Conrad, Victoria (Madeleine Stowe) était la seule suspecte des tirs. Daniel souhaitait donc se dénoncer. Mais les décisions des hommes Grayson sont aussi tenaces que celles des femmes selon Numéricâble. Ils changent complètement d’avis grâce à des clichés pris sur le yacht et censées influencer le destin des protagonistes. Dans la vraie vie, plusieurs suspects peuvent être envisagés mais, pour les autorités de Revenge, enquêter sur des pistes diverses est invraisemblable. Ainsi, l’implication de Lydia (Amber Valletta) dédouane Victoria et le vrai coupable, mystérieusement présent sur les photos, n’est pas importuné par la justice. Mais faisons appel à notre âme d’enfant. Les photos magiques existent et, en coulisse, Harry Potter a enseigné deux ou trois tours à Victoria. Les événements se teintent alors d’un peu de cohérence.
Homecoming dévoile également un duo comique insoupçonné, Aiden (Barry Sloane) et Nolan (Gabriel Mann), qui officient dans les couloirs de l’hôpital. Pour insuffler à l’intrigue une stature digne de l’indestructible Bruce Willis, Aiden accède aux lieux grâce à un code d’accès pianoté à distance par Nolan sur l’incroyablement moderne système de sécurité de l’hôpital. Finalement, le héros du jour se retrouve dans les couloirs que son ami, Nolan, avait librement emprunté avant d’être arrêté par les Grayson. Il aurait pu prendre l’ascenseur, le soucis aurait été moindre pour une destination identique. Cette entrée façon « Die Hard, petit budget » avait pour but d’éviter la puissante famille des Hamptons. En passant par les endroits qu’ils arpentent donc, bonne stratégie. John McClane ne te dit par Yippeekayay, Aiden, il te hue même allégrement.
Pour finir, Saint Jack fait son entrée. Il guérit la belle amnésique en lui murmurant simplement de retrouver ses souvenirs. Miracle, la canonisation s’impose. Inutile de décortiquer davantage l’épisode, de multiples détails sonnent faux. La forme est brouillonne, parfois risible, et empêche de se concentrer sur l’intrigue elle-même, qui n’est pas mauvaise puisque les mensonges d’Emily s’écroulent enfin. Même si les prochains épisodes clarifient certaines choses, le mal est fait. Les scénaristes usent de leurs baguettes magiques à tour de bras. La dose habituelle de Revenge est remplacée par un January Special, « Emily Thorne à l’école des sorciers ». Serons-nous à nouveau expédié à Poudlard la semaine prochaine ? Eléments de réponse dans le teaser du prochain épisode, Endurance.