On avait prévu de toute façon d’évoquer la carrière hors pair de Marcello Mastroianni d’ici quelques jours. A condition de disposer du temps et du courage nécessaires afin de pondre notre chronique semi-régulière des centenaires de l’année à venir. Finalement, LaCinetek nous a devancés en annonçant la semaine dernière que l’acteur italien fera l’objet de sa nouvelle rétrospective, incluse dans l’abonnement. Pendant trois mois, jusqu’au mercredi 27 mars 2024, vous aurez donc tout loisir de vous plonger par le biais d’un échantillon plutôt représentatif d’une dizaine de films dans la carrière de celui que le public du monde entier connaissait par son prénom. Car depuis la séquence mythique du côté de la fontaine de Trevi dans La dolce vita de Federico Fellini – le seul film à ne rester disponible que pendant un mois, jusqu’au 21 janvier 2024 –, Marcello Mastroianni était devenu simplement Marcello.
Au cours des 35 années suivantes, Marcello Mastroianni (1924-1996) avait tourné avec les plus grands réalisateurs de son pays natal, voire européens. La rétrospective de LaCinetek en rend partiellement compte, puisqu’on l’y croise tour à tour chez Luchino Visconti, Mario Monicelli, Mauro Bolognini, Michelangelo Antonioni, Pietro Germi, Jacques Demy, Yves Robert et Raoul Ruiz. Ainsi que chez Fellini, bien évidemment, dans deux films qui avaient durablement fondé son mythe, La dolce vita donc et Huit et demi, ainsi qu’un autre où les compères se faisaient un malin plaisir de le décomposer avec beaucoup d’ironie, le sublime Ginger et Fred.
Si vous souhaitez pousser vos envies de découverte du divin Marcello encore plus loin, sachez que cinq autres de ses films sont actuellement disponibles en vidéo à la demande sur le site de LaCinetek. De quoi le voir également chez Louis Malle (Vie privée), Ettore Scola (Drame de la jalousie et Nous nous sommes tant aimés), Marco Ferreri (La Grande bouffe) ou encore Theo Angelopoulos (L’Apiculteur). Mais rien qu’avec les chefs-d’œuvre de cette deuxième rétrospective d’envergure depuis la mise à jour de l’abonnement, après celle consacrée à l’actrice et activiste Delphine Seyrig, vous aurez amplement de quoi faire. En effet, pour moins de cinq euros par mois, vous profiterez à la fois de celle-ci, ainsi que des cycles mensuels, logiquement au nombre de quatre d’ici la fin de la rétrospective.
La filmographie de Marcello Mastroianni est si abondante que, forcément, un cycle sur une plateforme en ligne, aussi soigné soit-il, ne pourra en venir à bout. Par conséquent, à vous de scruter les programmes des salles de répertoire et des chaînes cinéphiles pour le voir ou revoir, peut-être, dans Journal intime de Valerio Zurlini, Hier aujourd’hui et demain et Mariage à l’italienne de Vittorio De Sica, Casanova ’70 de Mario Monicelli, L’Étranger de Luchino Visconti, Léo le dernier de John Boorman, Une journée particulière de Ettore Scola, Les Yeux noirs de Nikita Mikhalkov, Le Pas suspendu de la cigogne de Theo Angelopoulos et Voyage au début du monde de Manoel De Oliveira. Tout ceci pour ne citer que ses rôles majeurs dans une filmographie décidément unique. Viva Marcello !
Les onze films inclus dans la rétrospective « Marcello ! » sur LaCinetek
Le Bel Antonio (Italie / 1960) de Mauro Bolognini, avec Marcello Mastroianni et Claudia Cardinale
Divorce à l’italienne (Italie / 1961) de Pietro Germi, avec Marcello Mastroianni et Stefania Sandrelli – Oscar du Meilleur scénario original en 1963
La dolce vita (Italie / 1960) de Federico Fellini, avec Marcello Mastroianni et Anita Ekberg – Palme d’or au Festival de Cannes en 1960 et Oscar des Meilleurs costumes noir et blanc en 1962
L’Événement le plus important depuis que l’homme a marché sur la lune (France / 1973) de Jacques Demy, avec Catherine Deneuve et Marcello Mastroianni
Ginger et Fred (Italie / 1986) de Federico Fellini, avec Giulietta Masina et Marcello Mastroianni
Huit et demi (Italie / 1963) de Federico Fellini, avec Marcello Mastroianni et Claudia Cardinale – Oscars du Meilleur Film étranger et des Meilleurs costumes noir et blanc en 1964
La Nuit (Italie / 1961) de Michelangelo Antonioni, avec Marcello Mastroianni et Jeanne Moreau – Ours d’or au Festival de Berlin en 1961
Les Nuits blanches (Italie / 1957) de Luchino Visconti, avec Maria Schell et Marcello Mastroianni – Lion d’argent au Festival de Venise en 1957
Le Pigeon (Italie / 1958) de Mario Monicelli, avec Vittorio Gassman et Renato Salvatori
Salut l’artiste (France / 1973) de Yves Robert, avec Marcello Mastroianni et Françoise Fabian
Trois vies et une seule mort (France / 1996) de Raoul Ruiz, avec Marcello Mastroianni et Marisa Paredes