La soirée de clôture des 26èmes Rencontres Cinématographiques de Cannes s’est déroulée dans un Théâtre Croisette archicomble. Le film de clôture, Lulu, femme nue, a été présenté sans la présence de la réalisatrice Solveig Anspach, cette dernière n’ayant pu, finalement, se déplacer.
Palmarès
Deux Prix sont décernés lors de chaque RCC. Cette année, le Prix du Jury est allé au film vénézuélien Pelo Malo, le Prix du Public allant à Viva la liberta. D’une vie à l’autre, Le Grand Cahier et Mère et Fils ont également été particulièrement bien reçus par le public.
Lulu, femme nue
Lulu, femme nue, qui sortira en salles le 22 janvier 2014, est une adaptation très libre des 2 tomes de la bande dessinée homonyme d’Etienne Davodeau. Lulu, jouée ici par Karin Viard, est une femme d’une quarantaine d’années qui, suite à un entretien d’embauche qui n’a pas débouché et sans l’avoir cherché au départ, va vivre une courte période de liberté loin de son mari et de ses 3 enfants. Durant ces quelques jours, elle va rencontrer 3 personnes qui vont changer sa vie en lui permettant de s’affirmer, de passer de l’ombre à la lumière, de quitter une enveloppe très terne pour une nouvelle peau beaucoup plus ferme. Il faut reconnaître que ce film, qui mélange humour, tendresse et émotion, met un certain temps à décoller : est-ce la responsabilité de Solveig Anspach ou celle de sa monteuse Anne Riegel, déjà présente sur Back Soon et Queen of Montreuil, les 2 films précédents de Solveig, toujours est-il que le côté souvent mollasson du montage représente toujours la faiblesse principale de la plupart des films de la réalisatrice. C’est donc ici particulièrement vrai dans la première moitié du film au cours de laquelle l’ennui arrive à gagner le spectateur. Heureusement, la deuxième moitié s’avère beaucoup plus tonique, grâce, surtout, à la prestation pleine d’énergie de Claude Gensac. Heureusement bis, cette tonicité ne se met pas du tout en travers du trio humour, tendresse, émotion, toujours bien présent. Concernant l’interprétation, Karin Viard est pratiquement de tous les plans : elle aussi est beaucoup plus convaincante dans la deuxième moitié, où elle interprète un personnage qui, enfin, s’est affirmé, que dans la première, où elle doit jouer ce qu’elle n’est pas dans la vie, un personnage totalement transparent. A ses côtés, on retrouve donc Claude Gensac, un Bouli Lanners très attachant, Pascal Demolon et Philippe Rebbot jouant des personnages genre pieds nickelés de façon un peu forcée, Nina Meurisse qui, malgré ses 24 ans à l’époque du tournage, arrive à êtretrès crédible dans le rôle d’une adolescente de 17 ans, Corinne Masiero égale à elle-même et une excellente Marie Payen, dans le rôle de la sœur de Lulu.