Pushing Daisies

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Pushing Daisies

USA: 2007
Titre original: Pushing Daisies
Réalisateur: Barry Sonnenfeld, Bruce Cohen
Scénario: Bryan Fuller
Acteurs: Lee Pace, Anna Friel, Chi McBride, Kristin Chenoweth
Production: Warner Bros. Television, Jinks/Cohen Company
Durée: 2 saisons, 22 épisodes
Genre: Policier, Romance
Date de sortie: 2008

Réalisation :    [rating:4.5]
Scénario :         [rating:5.0]
Acteurs :           [rating:3.5]
Musique :          [rating:4.0]
Globale :            [rating:4.5]
[five-star-rating]

Pushing Daisies est une série romantico policière créée par Bryan Fuller en 2007. Avez-vous déjà rêvé de vivre dans le monde de Tim Burton ? De manger des bonbons acidulés ou des glaces et des tartes tellement parfaites qu’elles vous sembleraient tout droit sorties d’un dessin animé ? Vous pouvez alors entrer dans le monde de Ned “The Pie Maker” (Le pâtissier). Aux Etats-Unis les audiences pour la première saison ne sont pas déscendues en-dessous des 10 millions de téléspectateurs. Bryan Fuller voit sa création nominée 20 fois entre 2007 et 2008 et remporte 6 récompenses, entre autre Meilleure nouvelle série, Meilleure comédie, Meilleure réalisation et j’en passe. Bryan Fuller vient de découvrir comment séduire son public avec une ambiance rose bonbon. Un mélange gagnant Tim Burton vs Walt Disney.

Synopsis: Dans la petite ville de Couer d’Couer, un jeune garçon, Ned, découvre qu’il n’est pas tout à fait un jeune garçon ordinaire. Alors que tous ses petits camarades prennent leurs parents dans leurs bras ou embrassent leurs petites amies, Ned lui, ne doit en aucun cas toucher qui que ce soit. Pourquoi donc? Ned a le pouvoir de vie ou de mort dans ses mains.
Il touche un humain, une plante ou un animal, ils meurent. A la seconde où il les touche à nouveau, ils vivent. Mais attention, il ne peut redonner la vie qu’une seule fois, sinon au prochain touché c’est la mort définitive. Et s’il décide de laisser vivre la personne, y a t-il des effets secondaires?
Charlotte “Chuck” Charles, son premier amour d’école va être la première personne victime des retombées du pouvoir de Ned.
19 ans, 34 semaines, 1 jour et 59 minutes plus tard, Ned est un pâtissier tout ce qu’il n’y a pas d’ordinaire dans sa façon de faire, qui vient en aide à ses heures perdues à un détective privé, Emerson Cod. Un beau jour, lors d’une enquête, Ned va tomber sur son amie d’enfance, “Chuck”. Qu’ont-ils à se dire après 19 ans de séparation?.

Je dois dire que j’ai détesté la première fois où je suis tombée sur un épisode de “Pushing Daisies”. Je me suis demandé pour qui se prenait Bryan Fuller (Heroes, Dead Like Me) pour usurper les idées talentueuses de Tim Burton et en faire une pâle copie des paysages de “Big Fish” mélangé à la naïveté que Jean Pierre Jeunet a utilisé pour ”Amelie Poulain”. J’ai vite fait ravalé mes mots et viré mes pensées pour me plonger corps et âme dans les deux saisons de “Pushing Daisies”. La chaîne ABC présente LA série originale de l’automne 2007. Un univers onirique comme on ne l’avait jamais vu en série télé. Des détails soignés et une réalisation artistique à vous replonger en enfance. Nous sommes tout de suite aspiré dans un monde merveilleux et semi-magique, tout a été travaillé de manière a ce que rien ne soit laissé au hasard.

Tout d’abord, on le remarque dans la manière de s’habiller, jupes à volants et petites robes fleuries pour Madame, costume rose ou jaune ou vert à pois pour Monsieur. Le choix des noms et prénoms est aussi extraordinairement bien pensé, Betty Bee (travaille dans le miel, Bee=Abeille), Jimmy Neptune (Présentateur de natation synchronisée, Neptune=Dieu de la mer), Nils Nilsen, Napoleon LeNez et bien d’autres encore. La dernière chose qu’il faut remarquer d’inhabituel, ce sont les maisons, les immeubles, le style de construction. Une entreprise qui fabrique des produits à base de miel est logée dans un immense essaim d’abeilles avec des fenêtres faites de milliers d’hexagones. La célèbre patisserie de Ned est surmontée d’une tarte géante. Le monde merveilleux de Ned n’en finira pas de vous surprendre. Bryan Fuller a bien mérité les 6 récompenses qui lui ont été attribuées:

Family TV Awards 2007 : Meilleure nouvelle série
Satellite Awards 2007 : Meilleure comédie
DGA Awards 2008 : Meilleure réalisation à la télévision
Rencontres internationales de télévision de Reims 2008 : Meilleure série
Emmy Awards 2008 : Meilleure réalisation pour une série comique pour Barry Sonnenfeld dans l’épisode Mise en bouche
Emmy Awards 2009 : Meilleure actrice dans un second rôle dans une série comique pour Kristin Chenoweth alias Olive Snook dans la série.

Remarquons que la série a été récompensée plus pour la réalisation et les idées que pour les acteurs. Y aurait-il une erreur de casting?

Commençons par Ned, personnage incarné par Lee Pace (Wonderfalls, Twilight – chapitre 4). C’est la première fois que je vois Lee Pace jouer et j’adhère à son style. Dans la série, il ne se fait pas remarquer, n’hésite pas à se faire marcher dessus par la concurrence pour ne pas mal agir, timide et ultra réservé, on lui donnerait le Bon Dieu sans confession.
Ned doit faire en sorte que son secret soit bien gardé, il ne doit donc rien toucher de vivant, humain, faune ou flore. Lee Pace arrive à jouer le garçon perturbé avec brio. Il donne à Ned un surplus de mimiques dont on ne peut plus se passer dans les épisodes. Sa tête qui dit “j’ai une idée” ou celle qui dit “là j’ai fait une erreur” et encore celle qui fait “si seulement je pouvais lui dire”. Ce que Bryan Fuller voulait nous faire ressentir c’est le fait que Ned n’a pas grandit comme un enfant normal et à partir du moment où il a compris qu’il ne pourrait jamais serrer quelqu’un dans ses bras, il s’est renfermé dans une coquille qui l’a empêchée d’évoluer comme ses camarades. Chaque sensation est interprétée par une expression du visage lorsque l’on est enfant. On a tous fait la tête d’innocent après une bêtise. Toutes les mimiques de Ned nous rappelle cet enfant qui est resté en lui.
Il faut préciser que Lee Pace est un acteur fétiche de Bryan Fuller, qui lui a déjà laissé un rôle dans la petite soeur de “Pushing Daisies”, “Dead Like Me”. Aurait-il trouvé son Johnny Depp… Nous ne pouvons que souhaiter la même carrière pour Lee.

 

Anna Friel (Pile Poil, Le Songe d’une Nuit d’été) alias Charlotte “Chuck” Charles ne m’a pas réellement passionnée. Sans révéler le pourquoi du comment et le mystère de la série, elle doit cacher son existence à sa famille et àses proches.
Elle doit donc éviter de se montrer en public ou de dévoiler sa réelle identité à ses nouveaux amis de la pâtisserie. Aurait-elle alors autant de choses à cacher que Ned?
Ces deux là vont représenter à eux seuls 80% des intrigues des deux saisons.
Avec leurs secrets respectifs, Bryan Fuller arrive a créer des histoires qui se réinventent à chaque épisode.
Chuck a grandit avec ses tantes, les soeurs inséparables de son père. Elles lui interdisaient de sortir pour découvrir le monde, considéré comme dangereux d’après elles. Chuck va donc apprendre à se distraire avec ce qu’elle possède, elle apprendra plusieurs langue via la lecture et va se passionner pour les romans plutôt que de créer des relations sociales avec l’extérieur. Arrivée à l’âge adulte, elle devient la même personne que Ned, une adulte qui n’aura pas grandi comme les autres. Anna Friel n’est pas convaincante dans son rôle. J’aurais, à mon goût, préféré une Leelee Sobieski (King Rising – Au nom du Roi, Public Enemies). Je veux bien admettre que le côté innocent et naïf d’Anna étaient essentiel pour jouer Chuck, mais sa manière de donner vie au personnage n’est pas assez approfondie. Elle aurait du donner beaucoup plus de valeur à son scénario.

 

Les 80% de la série que représentent Chuck et Ned sont complétés par 5% de joie de vivre et de fraîcheur, 5% de charisme imposant et 5% de dépression accompagnés de 5% de phobie sociale.
Pour incarner la joie de vivre et la fraîcheur, je vous présente Olive Snook, fidèle employée de Ned à la pâtisserie, la belle blonde plantureuse en pince pour son patron et se laisse rêver d’un avenir commun. Olive est interprétée par Kristin Chenoweth (Glee, You Again), la sublime Kristin. Elle est tout simplement éblouissante et extraordinaire dans son rôle de serveuse curieuse et à moitié gaffeuse. Elle va participer aux enquêtes policières et son amour pour Ned n’ira qu’en grandissant. Elle deviendra indispensable dans la deuxième saison.
Les 5% de charisme sont attribués à Chi McBride (Boston Public, Dr House) qui joue le rôle d’Emerson Cod, un détective privé qui est au courant du secret de Ned et qui va lui donner une chance de mettre son don au service de la communauté. Chi McBride est mon coup de coeur du casting, il peut être sensible, émotif, dur à cuir, méchant et timide à la fois. C’est un excellent choix de la part de Bryan Fuller.

 

Il nous reste donc, si mes calculs sont bons, 10%. Le fil rouge d’une série n’a pas lieu d’être si il n’est pas perturbé par des rebondissements extérieurs, c’est ce que représentent les deux tantes de Chuck, Vivian et Lily, respectivement interprétées par Ellen Greene (Heroes, Susan) et Swoosie Kurtz (Heroes, Menteur Menteur). Un grand merci pour ces deux actrices qui interprètent la dépression post succès d’un duo de natation synchronisée et l’auto dérision à merveille. Leurs personnages ne sont pas particulièrement présents dans la première saison mais dans la deuxième beaucoup plus, amenant avec elles la clé de certaines intrigues. Elles sont incroyables et talentueuses.

 

Je ne sais pas comment vous convaincre de regarder “Pushing Daisies” si ce n’est de ne pas se contenter d’un seul épisode comme j’aurais pu en faire l’erreur. Regarder cette série ce n’est pas simplement suivre des enquêtes et découvrir les secrets des personnages, c’est aussi voyager et découvrir le monde merveilleux et chimérique des aventures de Ned “The Pie Maker”.

Je vous conseille cependant de regarder la série en VOST, les voix françaises sont toujours un peu mal choisies. Si vous voulez apprécier tous les personnages et plus particulièrement Olive Snook et la tante Lily, privilégiez la version originale, sinon vous serez vite agacés par les voix de crecelles. Par contre, si vous visionnez la version française, vous aurez le privilège d’avoir la voix de Bruce Willis en guise de narrateur, la version américaine est interprétée par Jim Dale (Peter et Elliot le dragon, The Boys) ainsi que d’apercevoir quelques Guest star comme David Arquette ou Josh Hopkins.

La série ne donnera pas naissance à une troisième saison, il aurait peut-être été bon de savoir ce que Bryan Fuller aurait pu rajouter de personnel à la série après ses inspirations Burtonniennes.
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4 Commentaires

  1. Ta critique m’a donné envie de regarder cette série, je n’en avais jamais entendu parler mais ça à l’air trop génial !!!

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