Présumé coupable
France : 2011
Titre original : Présumé coupable
Réalisateur : Vincent Garenq
Scénario : Vincent Garenq
Acteurs : Philippe Torreton, Wladimir Yordanoff, Noémie Lvovsky
Distribution : Mars Distribution
Durée : 1h42
Genre : Drame
Date de sortie : 7 septembre 2011
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Présumé coupable est le deuxième long métrage de Vincent Garenq, après Comme les autres en 2008 et la saison 10 de Sous le soleil. Le réalisateur s’est emparé d’un fait réel, l’affaire d’Outreau, qui avait fortement marqué les français entre 2001 et 2005.
Synopsis : Le film raconte le calvaire d’Alain Marécaux – « l’huissier » de l’affaire d’Outreau – arrêté en 2001 ainsi que sa femme et 12 autres personnes pour d’horribles actes de pédophilies qu’ils n’ont jamais commis. C’est l’histoire de la descente en enfer d’un homme innocent face à un système judiciaire incroyablement injuste et inhumain, l’histoire de sa vie et de celle de ses proches broyée par une des plus importantes erreurs judiciaires de notre époque.
Une histoire puissante filmée avec brio
Le film s’appuie sur le livre Chronique de mon erreur judicaire, écrit par le vrai Alain Marécaux. Grace à un cadrage et des lumières souvent sombres, le réalisateur crée une véritable sensation d’enfermement à l’image, jouant avec les divers barreaux et autres grillages qui entourent cet homme. Peu de choses sont dites à l’oral mais tout y est (enfermement, détresse, incompréhension, injustice), de manière suggérée ou simplement au détour d’un regard, après la Xème lettre du tribunal. Vincent Garenq a su porter cette histoire affreuse par une réalisation qui n’en fait ni trop, ni trop peu. Si la petite larme n’est pas loin, elle n’est pas imposée par une mise en scène larmoyante ou encore portée par des envolées musicales. La touche du réalisateur est légère et appropriée au récit. Petit bémol, la narration souffre de quelques longueurs entre l’incarcération et le procès aux assises.
Philippe Torreton donc incarne ce personnage principal avec force et émotions. L’acteur a déjà une filmographie bien fournie mais reste encore trop rare sur les écrans français. Sa performance sur le film, du père de famille à l’homme suicidaire, est bouleversante, nuancée par une palette d’émotions larges et variées. On se prend vite d’affection pour cet homme, en marge de ses compagnons de cellule comme de sa propre vie.
I can’t believe the news today
La fin, comme dans tout film retraçant un fait réel, nous rappelle en quelques lignes ce qui est arrivé par la suite. Et ici, on ne peut s’empêcher d’être assailli par la sensation d’injustice et l’impact anéantissant d’une erreur judiciaire sur des vies innocentes. Cela rappelle nombreuses fins de films, et en particulier le générique final de Bloody Sunday de Paul Greengrass, où l’on apprend que les soldats ayant tiré sur les manifestants, pacifistes et non armés, ont été médaillés et récompensés. Présumé coupable ne sera certainement pas un grand film, mais a tout de même le mérite de faire ressentir au spectateur sa condition humaine et la fragilité de la vie.
Résumé
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