Persons Unknown

« Persons Unknown » peut être assimilé à “Lost, les disparus”, mais Christopher McQuarrie (The Tourist, Usual Suspects) et Remi Aubuchon (24h Chrono, Stargate Universe) vont plus loin dans la manipulation psychologique et touchent de près “Le prisonnier” série qui a fait un carton dans les années 60, et dont, je l’avoue, je suis une grande fan. La chaîne ABC, développe “Persons Unknow” dans ce même registre; comment l’esprit réagit face à l’inconnu et la privation des libertés. Le premier épisode récolte plus de 4 millions de téléspectateurs, puis c’est la chute. Les audiences ne cessent de baisser et ne remonteront à plus de 3 millions qu’au 10ème épisode. La saison ne comporte que 13 épisodes, d’où cette augmentation, on veut savoir ce qu’il se passe à la fin. NBC ne peut pas accepter de tels scores et décide d’annuler la suite de la saison. peut-être un mal pour un bien, après la fin de “Lost” dévoilée sur internet avant la sortie de l’épisode, on peut, avec Persons Unknown, laisser aller notre imagination; machination gouvernementale, hallucination du subconscient, alliance de psychologues en quête de thèses, ou tout ce que votre esprit cache encore.

Le premier point négatif de Persons Unknown, c’est trop avoir voulu expliquer le phénomène par diverses intrigues, dont, à mon avis, on aurait très bien pu se passer. Pour ne pas dévoiler les mystères, je vais parler de répétition d’action. McQuarrie et Aubuchon en ont peut-être fait un peu trop. Le deuxième point négatif c’est indéniablement le choix des personnages. Un militaire, un beau garçon qui n’est pas sans rappeler Jack de “Lost”, une mère qui s’inquiète tout le temps, la nunuche de service, la grosse brute et sans oublier, le personnage louche en qui, personne n’a confiance.

Dans ce casting qui laisse un peu perplexe, on retrouve Jason Wiles (The Stepfather, Beverly Hills) qui incarne, Joe Tucker, le mâle par excellence. Son personnage est un brin mollasson, tiraillé entre ses brides de souvenirs et son béguin secret pour une de ses camarades, il ne donne pas assez de caractère à son personnage. Là où réside toute l’importance de son rôle, c’est au moment où sa mémoire va refaire surface et le placer
au centre de la machination. Sa camarade, Janet Cooper, pour qui son coeur balance, est interprétée par Daisy Betts (Spirits, Out of the Blue). Cette actrice n’a pas un grand palmarès à son actif et je pense que les réalisateurs auraient vraiment pu choisir une actrice avec un minimum de potentiel. Si on veut qu’un série ne tombe pas dans le cliché ou l’oubli, il ne faut pas négliger les acteurs des rôles principaux. Gros point faible. Daisy Betts n’a, d’après moi, pas de talent. Elle ne fait aucun effort pour donner vie à son personnage. Pleurnicharde et agaçante, on la prendrait entre quatre yeux pour la secouer. Bien sur, son personnage, au même titre que celui de Joe, va se révéler intrigant. Sa famille lui cacherait quelques petits secrets.

Dans la catégorie militaire qui n’a pas froid aux yeux, je vous présente, le sergent Graham McNair, joué par Chadwick Boseman (the Express). Encore un nouveau propulsé au devant de cette série. Chadwick ne fait que des apparitions dans des séries, à grosses audiences pour la majorité, Cold Case, Urgences… Je tire mon chapeau pour ce choix. Il sait comment faire apprécier son personnage et redonner un peu de crédibilité à la série.

Le reste du casting est assez apréciable et on aura le plaisir de voir Alan Ruck (Greek, Spin City) qui nous livre une très belle prestation. Mais aussi talentueux Reggi Lee (Tonnerre sous les tropiques, Prison Break), mais pour lui je ne dirais rien sur son rôle, de peur de vous gâcher le mystère.

Lorsque l’on crée une série sur un thème qui a déjà engendré quelques carton d’audience, il faut assurer. Et ce n’est pas en reprenant l’idée de la phrase culte du “Prisonnier” pour la transformer en “We’re not a bunch of rats in a maze! We’re human beings”, que ça va marcher.