Critique : Paris-Manhattan

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Paris-Manhattan

Paris-Manhattan

Paris-Manhattan

France : 2011
Titre original : Paris-Manhattan
Réalisateur : Sophie Lellouche
Scénario : Sophie Lellouche
Acteurs : Alice Taglioni, Patrick Bruel, Marine Delterme
Distribution : SND
Durée : 1h 17min
Genre : Comédie, Romance
Date de sortie : 18 juillet 2012

3/5

Une comédie romantique servie par un duo jouant les trentenaires assumés, avec une présence de fond et de forme de l’illustre Woody Allen.

Synopsis : Alice, trentenaire, accumule les histoires d’amour ratées. Tous les hommes qu’elle rencontre, jouent les figurants, à l’exception d’un : Woody Allen. Le réalisateur l’accompagne depuis ses 15 ans. Ensemble ils entretiennent une vraie relation nourrie de discussions métaphysiques sur la vie, les autres. La passion d’Alice pour Woody Allen l’entraîne dans un monde inventé, irréel, la coupant de potentielles rencontres jusqu’au jour où cette dernière croise Victor.

Paris-Manhattan

Sur un trio

Alice, jouée par Alice Taglioni, est une célibataire qui mène une vie de femme active. D’abord dans son travail qui la passionne et auquel elle ajoute une touche d’originalité. Tenant une pharmacie familiale elle donne à ses clients des films de Woody Allen pour les aider à guérir de leurs différents maux, offrant de nombreuses scènes drôles.

Le film commence avec une Alice aux abords de la vingtaine, où elle rencontre un homme qui lui plait mais qui craque finalement pour sa sœur aînée, Hélène, interprétée par Marine Delerme. Deux ans plus tard ces derniers se marient. On retrouve enfin Alice vers la trentaine, le moment où elle rencontre deux hommes aux antipodes.

D’abord Victor, joué par Patrick Bruel. Ce dernier est un grand pessimiste, fataliste, très lucide sur le monde qui l’entoure. Il ne se masque plus derrière des subterfuges de superficialité. Il se montre tel qu’il est. Alice s’intéresse à lui parce qu’il ne connait rien de l’œuvre de Woody Allen. Une belle amitié se noue entre les deux, mêlant des phases de séduction. Ensuite, Alice rencontre Vincent, un ami de son beau-frère. Féru d’art, intelligent, ayant une bonne situation, beau, Vincent semble avoir tout ce  qu’Alice recherche. Débute entre eux une histoire. Mais comme avec Woody Allen, Alice idéalise Vincent et s’enferme dans une relation manquant de saveur et de folie.

D’ailleurs l’opposition dans les rapports qu’entretient Alice avec ses deux prétendants est également visible dans la manière de filmer. Quand cette dernière est avec Vincent, les plans sont serrés, fermés, proches des personnages, comme pour montrer l’enfermement d’Alice tandis qu’avec Victor, Alice est filmée de manière aérienne, ouverte pour illustrer toute la fraicheur, la liberté et les possibilités de bonheur entrevues si elle le choisit.

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Sur une famille

Au-delà d’une histoire d’amour, Sophie Lellouche propose aussi une vraie comédie, axée sur les membres de la famille d’Alice. D’abord le père très protecteur qui n’hésite pas à donner des cartes avec le numéro de sa fille à tous les hommes célibataires qu’il rencontre, même ceux pouvant être atteints d’une pneumonie. Très intrusif mais très protecteur envers Alice, Michel Aumont offre des moments délicieux aux spectateurs. Ensuite la mère, interprétée par Marie-Christine Adam, semble être une femme plutôt autoritaire dans une main de velours, réservant des moments de folie comme lorsqu’elle part en expédition chez son aînée pour mener à bien son enquête sur l’infidélité présumée de son beau-fils. Justement, sa fille, la sœur d’Alice, Hélène, grande avocate, ayant réussie sa vie professionnelle, et semblant vivre le parfait amour équilibré avec son mari, met en avant son côté « maman poule », s’inquiétant de la relation qu’entretient sa fille depuis plus d’un an avec un certain Achille qu’elle soupçonne d’être un repris de justice ou encore un dealer. Finalement, il y a du comique absurde dans ce film ce qui le rend plutôt drôle et frais.

Woody Allen tient un rôle à part entière dans le film puisqu’il entretient des discussions profondes et enflammées avec Alice, l’aidant à formuler ses questions, ses idées et ses choix. Il est figuré par un immense poster affiché en face du lit de cette dernière. Le flegme de Woody Allen dans ses réponses, ou plutôt ses réponses lavées de toute supercherie, font mouche et amènent le spectateur à soit rire soit s’interroger sur ses propres démons. Que demander de plus à un film sans prétention ?

Résumé

 Un bon film sans prétention, agréable et drôle, servi par un casting intéressant et une présence marquée du réalisateur, et à ses heures philosophe, Woody Allen.

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