Guillermo Del Toro a dû se plier aux exigences de la Warner et accepter une conversion en 3D de son blockbuster, Pacific Rim.
Lors du Comic Con, Del Toro déclarait fièrement avoir refusé la 3D sur Pacific Rim. Pour le réalisateur, « forcer un effet 3D sur des robots ou des montres si grands n’entraînerait qu’une miniaturisation de la perspective, ce qui leur donnerait une échelle humaine ». La perte de la parallaxe est l’inconvénient premier pour Guillermo Del Toro. Mais l’argument technique n’est pas celui que retiendra la Warner, qui a décidé de convertir Pacific Rim en post-production.
Depuis son explosion au cinéma avec le phénomène Avatar, la 3D a enchaîné les déceptions et les vives critiques. Pire encore, le relief rapporterait moins que prévu, parallèlement à la crise qui frappe de plein fouet de nombreux pays développés. Seul Avengers a réussi à profiter pleinement de ses revenus grâce à la 3D, lui permettant de dépasser le milliard et demi de recettes. La 3D comme argument commercial est toujours d’actualité. La Warner l’a appris à ses dépends avec The Dark Knight Rises. La major a fait confiance à Chris Nolan, désireux d’opter plutôt pour l’IMAX. Seulement, si le troisième opus de la saga de Batman a bien dépassé, non sans difficulté, le milliard, ses recettes auraient été bien plus importantes avec le relief, à l’instar d’Avengers. D’autant que la Warner a constaté en prime l’étonnant score réalisé par la Fox avec la ressortie en 3D de Titanic en Chine, qui battait tous les records.
La conversion en relief de Pacific Rim est avant tout un argument commercial destiné aux nouveaux marchés asiatiques, mais également à la Russie où les ventes de tickets explosent. Dans les négociations, la Warner a probablement certifié à Del Toro que l’arrivée du relief ne mettrait pas en péril la qualité du film. Le cinéaste sera bien sûr en charge de la conversion en relief, et le film ne sortant pas avant le 12 juillet 2013 au cinéma, Del Toro et son équipe auront un temps convenable pour travailler la 3D sur le film.
Le constat d’échec de cette nouvelle, c’est le choix de convertir en 3D plutôt que de tourner en 3D. Le budget étant conséquent, il est plus rentable pour un studio de convertir et d’amorcer ainsi les recettes lors de la sortie au box-office. L’option de la facilité, mais aussi une qualité de relief plus moindre, ce qui rend la conversion quasi inutile si ce n’est pour quelques effets de jaillissement. Guillermo Del Toro a cru tenir son projet à bout de bras, mais la décision de la Warner prouve que le studio est bien le seul maître à bord, capable d’avoir les arguments nécessaires pour se donner raison.