Nouveau Départ
USA : 2011
Titre original : We Bought A Zoo
Réalisateur : Cameron Crowe
Scénario : Cameron Crowe
Acteurs : Matt Damon, Scarlett Johansson, Thomas Haden Church
Distribution : Distribution
Durée : 2h03
Genre : Comédie, Drame, Famille
Date de sortie : 18 avril 2012
Globale : [rating:0.5][five-star-rating]
Une bonne daube de temps en temps : rien de tel pour remettre votre cinéphilie en phase et vous aider à relativiser. Tant de bons films deviennent chefs-d’œuvre. Tant de films moyens vous semblent bons. Grâce à Cameron Crowe et son « Nouveau départ », tous les films vont être beaux cette année…
Synopsis : Papa veut oublier maman, qui vient de claquer. Pour ce faire, il quitte tout : la ville où maman lui apparaît à tous les coins de rues, son job pourri, son casse-burnes de frangin, tout ! Flanqué de son ado renfrogné de fils et de sa cadette gâtée pourrie, il découvre son futur paradis dans une maison paumée. Ladite est flanquée de dépendances inattendues : un zoo. Mal en point en plus ! Et pour pas que les animaux finissent à l’abattoir, il faut tout remettre en ordre rapidos !
Et rien à l’arrivée !
Scarlett Johanson pomponnée comme pour un défilé Guerlain, les bottes en caoutchouc aux pieds pataugeant dans la gadoue et le lisier pour s’affairer aux travaux de la ferme, c’est comme Catherine Deneuve éleveuse de dindons dans « Le Choc » de Robin Davis : ça résonne de déraison. L’héroïne qui murmurait à l’oreille des chevaux braille aujourd’hui à la face des tigres et des girafes. Dur !
Il est rare qu’un film fasse autant l’impasse sur les ellipses, cet élément capital de la rhétorique cinématographique permettant de jouer sur le non-dit, le suggéré et susciter l’imagination du spectateur. Ici, en guise d’ellipses, c’est à de la coupe franche qu’il eut été judicieux de procéder, histoire de ne pas montrer avec autant d’ostentation qu’on prend le spectateur pour un demeuré.
Situations grotesques et caricatures de personnages
L’idée de départ est pourtant bonne. Mais le télescopage des univers, qui aurait dû être le sujet du film n’est ici que survolé, jamais survolté. En lieu et place, le scénario remplit cette histoire d’un camaïeu de situations grotesques que vivent des caricatures de personnages. On n’échappe donc ni à la colère de l’ado, contrepoint à la joie démesurée de sa petite sœur à laquelle le père cède tout, ni à la bouseuse transie d’amour pour le précité qui lui balance à la figure toute sa hire citadine assortie de remarques assassines sur le physique pas facile de la pauvre fille, ni au contrôleur des travaux casse-bonbons avec son mètre extensible que quelques esprits freudiens ne manqueront peut-être pas de finement analyser… Et comme les opposés s’attirent et qu’avec un peu d’eau -ici croupie- dans son picrate, on résout tous les problèmes, les couples vont se former et vive le happy end apothéotique où affluent les visiteurs du zoo sauvé !
Difficile de ne pas déconseiller ce navet sans appel à tous les spectateurs, petits et grands. Les adultes vont s’y faire profondément suer et les gamins, qu’il serait bon de ne pas prendre systématiquement pour des crétins, risquent fort de s’endormir devant cette histoire ô combien lénifiante qui ne prend pas même le parti d’offrir du rêve. On ne s’attarde que sur des personnages, l’argument du zoo ne servant que de faire-valoir. Le film se serait déroulé dans une clinique, un hospice ou même un magasin de godasses, il n’aurait pas bénéficié d’un traitement différent. Les ligues de protection animale devraient intenter un procès à une pareille imposture !
Résumé
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