Nos plus belles vacances
France : 2011
Titre original : Nos plus belles vacances
Réalisateur : Philippe Lellouche
Scénario : Philippe Lellouche
Acteurs : Philippe Lellouche, Vanessa Demouy, Gérard Darmon
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h34
Genre : Comédie, Famille
Date de sortie : 07 mars 2012
Globale : [rating:1.5][five-star-rating]
Plongée au cœur d’un été de canicule dans la Bretagne intérieure et plongée dans les souvenirs d’enfance du réalisateur et de son frère, Nos plus belles vacances peut faire écho à beaucoup, qui n’est pas sensible à la petite musique nostalgique ?
Synopsis : Juillet 1976, année de la canicule. Claude, juif d’Algérie arrivé en France quinze ans plus tôt, emmène sa jeune femme Isabelle, ses deux garçons et sa belle mère en Bretagne. C’est Isabelle, ayant pris Claude en flagrant délit d’adultère, qui a choisi pour ces vacances le petit village où elle est née. Dès le lendemain de leur arrivée, Bernard et Bernadette, Jacky et Marie-France, deux couples d’amis les y rejoignent. Au Rocher Abraham, ils sont accueillis avec méfiance par les autochtones à l’accent rugueux comme leurs mains… Principalement au café Pondemer, le café du village où les hommes se retrouvent. Juifs pieds-noirs, bretons catholiques, Parisiens, provinciaux… : la cohabitation n’est pas facile. Mais ce sont des hommes avant tout. Des vrais. Alors peu à peu, avec beaucoup d’humour, avec humanité, avec empathie, les choses vont évoluer, des liens se tisser… Le passé, les vieilles rancœurs, les inimitiés, seront balayés ! Laissant la place à l’amitié, aux émotions, aux amours de vacances… Des moments de vie qu’on n’oublie pas. Sentiments humains que chacun de nous connaît… Et le couple Claude-Isabelle qui se ressoude. Au Rocher Abraham, à vingt cinq kilomètres de la mer, même Bibou et Simon deux frères complices, vont vivre un bel été. Leurs plus belles vacances ! Pour Simon surtout, qui va connaître ses premiers émois, son premier baiser, son premier amour.
Souvenirs, souvenirs…
Philippe Lellouche retrouve son été 76 dans la campagne bretonne. Été des premières fois : premières vacances loin de la mer, premiers émois amoureux, première conscience de ses racines française, juive, parisienne, bretonne, première découverte (première fierté ) de son père. Tout semble pourtant mal commencer pour lui et son frère, jeunes parisiens aisés qui commencent par se demander ce que ses parents sont venus faire chez les ploucs…
Et puis il y a Marie-France, la petite voisine, Véronique, la jolie cousine, son père qui en se mettant au service des uns et des autres fait disparaître l’hostilité des paysans refermés sur eux-même. Plus que de lui-même en fait c’est de son père dont Lellouche nous parle. Son père juif pied-noir marié à une bretonne qu’il vient de tromper allègrement, son père qui se révèle en redécouvrant sa femme, en aidant ses nouveaux voisins grâce à son sens des affaires.
Chronique familiale des jours forcément heureux – ou en tout cas que le temps et le souvenir ont rendu heureux, chronique douce et tendre du monde des adultes vu par des enfants, le film avait tout pour plaire. Malheureusement …
La réalisation s’égare…
Et se laisse emporter trop souvent vers le film comique un peu lourd. La représentation de la Bretagne profonde des années 70 force énormément le trait. Le jeu des acteurs y est pour beaucoup. Ils semblent rivaliser pour le rôle du meilleur « demeuré » de l’année, c’est une caricature pesante et gênante plus que la peinture d’une campagne encore repliée sur elle-même toute de méfiance et de préjugés. Une campagne des années 70 loin des autoroutes et loin des villes.
Il faut dire un mot justement de la reconstitution de ces années 70, si proches et si lointaines à la fois. Elle est extrêmement pointue, fidèle. Trop à vrai dire car à force de tissus aux imprimés orangés, de chemises décidément toujours tartignoles, de chansons plus ou moins massacrées, on frôle réellement l’overdose. Il manque une légèreté qui aurait rendu le tout naturel. On a plut^t l’impression et c’est dommage que c’est le fruit du travail soigneux mais un peu laborieux des jeunes stagiaires d’un école de décoration.
Résumé
Un cinéaste qui parle autant de bons sentiments est forcément attachant. Ici Philippe Lellouche a été un peu trop maladroit pour nous emporter avec lui vers son enfance mais Nos plus belles vacances évoque aussi beaucoup les adultes, leurs vies, leurs amours pas forcément simples, leurs espoirs et leurs détresses intimes aussi. Ce sera peut-être la genèse de son second film. Qu’il maîtrisera alors peut-être mieux.
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