Million Dollar Baby

Million Dollar Baby

USA : 2004
Titre original : Million Dollar Baby
Réalisateur : Clint Eastwood
Scénario : Clint Eastwood
Acteurs : Clint Eastwood, Hilary Swank, Morgan Freeman
Distribution : Mars Distribution
Durée : 2h12
Genre : Drame
Date de sortie : 23 mars 2005

Million Dollar Baby, film dramatique aux multiples récompenses (César du meilleur film, Oscar du meilleur film, meilleur réalisateur, …) est un long-métrage qui confirme encore une fois le talent de Clint Eastwood. Réalisateur depuis quarante ans maintenant, l’homme aux multiples casquettes s’est intéressé au sein de ce film à la consécration d’une boxeuse (et dans un même temps d’une actrice), aux relations compliquées, au passé difficile… Hilary Swank, personnage central, connait grâce au film un succès mondial.

Synopsis : Rejeté depuis longtemps par sa fille, l’entraîneur Frankie Dunn s’est replié sur lui-même et vit dans un désert affectif, en évitant toute relation qui pourrait accroître sa douleur et sa culpabilité. Le jour où Maggie Fitzgerald, 31 ans, pousse la porte de son gymnase à la recherche d’un coach, elle n’amène pas seulement avec elle sa jeunesse et sa force, mais aussi une histoire jalonnée d’épreuves et une exigence, vitale et urgente : monter sur le ring, entraînée par Frankie, et enfin concrétiser le rêve d’une vie.
Après avoir repoussé plusieurs fois sa demande, Frankie se laisse convaincre par l’inflexible détermination de la jeune femme. Une relation mouvementée, tour à tour stimulante et exaspérante, se noue entre eux, au fil de laquelle Maggie et l’entraîneur se découvrent une communauté d’esprit et une complicité inattendues…

La violence au cœur du film

La violence, thème principal, est toujours bien traitée par les plans et les images sombres et travaillées. Les matchs qui, montrés constamment dans le film, sont prenants et amènent bien le suspens. Même pour ceux qui ne vénèrent pas la boxe, Clint Eastwood arrive à les tenir en haleine et à les surprendre, grâce au suspens et aux plans intelligemment bien filmés (les pieds toujours en mouvement, les gros plans sur Maggie…).

Le son des coups de poings est de plus très bien placé et crédible sans être exagéré. Quant au maquillage, on y croit : le sang, les bleus, le nez cassé, … bravo aux maquilleurs. Grâce à sa mise en scène, Clint Eastwood sait toucher le spectateur et le rendre sensible : quand la championne souffre, on le ressent (surtout à l’hôpital, où pour les plus empathiques, le tuyau dans la gorge est presque insurmontable…).

Heureusement, pour alléger ce drame violent, il y a quelques touches humoristiques : un personnage assez gringalet qui s’entraîne aussi dans la salle de boxe, il nous fait rire car il pense pouvoir être champion alors qu’il ne sait pas se défendre… jusqu’au jour où il tombera sur plus fort que lui. Mais sa volonté le rend attachant et ce personnage apporte une touche de légèreté, ce qui est essentiel au film.

La relation coach/boxeuse

Maggie est déterminée, passionnée et pleine de volonté, elle veut faire de la boxe et ne veut être entraînée que par un seul coach : Franckie Dunn. Tout deux ayant un passé douloureux, ils vont s’entraider et partager leur passion jusqu’à la fin. Le film est calme et réservé, mais les sentiments sont présents, sans tourner non plus au mélodrame. Par contre, Clint Eastwood, joue toujours le même rôle : celui d’un homme réservé, rongé par son passé, calme et réfléchi. Mais il se dévoilera au fil des scènes jusqu’à craquer et montrer sa souffrance.

La relation qu’il entretient avec Maggie est forte mais ambigüe : c’est d’abord une relation sportive, puis père/fille, jusqu’à devenir une relation amoureuse…  L’homme qui est montré ici n’est que le « coach ». Il est père, mais sa fille l’a renié depuis longtemps alors que Maggie est rejetée par sa famille assez « beauf », qui ne cesse de la critiquer. La scène de l’hôpital avec les papiers et l’avocat est d’ailleurs assez affligeante, et Maggie remet les membres de sa famille en place, à son plus grand regret…. Ainsi, Maggie et Franckie se complètent et se sont trouvés : il remplace un père absent, elle est la fille dont il s’est éloigné…  D’ailleurs, il l’aime tellement qu’il arrêtera la boxe lors d’un passage tragique.

Franckie, rempli d’amertume, parviendra à dévoiler ses sentiments et ses ressentis au fil du film, mais toujours avec une certaine retenue. La complicité, est parfaitement montrée grâce aux dialogues et à la mise en scène. Le rôle de Maggie est magnifique : admirative, passionnée et forte jusqu’au dernier moment, elle saura toujours être digne. C’est d’ailleurs sa passion, sa malveillance, et son trop plein d’assurance qui la turont.

Le narrateur de l’histoire

Morgan Freeman est un élément principal dans l’histoire, puisqu’il est le narrateur. Il relate de forts évènements : la complicité entre Maggie et Franckie, l’ascension de la boxeuse, les événements tragiques, … Il est d’ailleurs très bien situé par rapport aux autres personnages : c’est le bras droit de Franckie (il était boxeur et a été coaché par lui) il vit dans la salle de boxe, il aide Maggie à vivre de sa passion, … Il sait donc tout, et est parfaitement placé pour être le narrateur.

Son personnage est juste, ironique, simple, droit, poignant et fort. C’est un fin observateur qui saura raisonner tous les personnages (On pense à la scène dans les vestiaires : Morgan Freeman debout, confiant et illuminé tel Dieu face à Clint Eastwood assis dans le noir, et dévasté). Il entretient la distance parfaite avec tous les personnages pour être le narrateur. Sa voix circule en voix off tout au long du film et on ne saura qu’à la fin du long-métrage qu’il ne fait que raconter ces évènements à une certaine personne …

Résumé :

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