« Michael Cimino est mort, en paix, entouré des siens et de ces deux femmes qui l’aimaient. Nous l’aimions aussi. » C’est avec ces mots que Thierry Frémaux, délégué général du festival de Cannes, a annoncé sur Twitter le décès du réalisateur.
Âgé de 77 ans, Michael Cimino s’était retiré du cinéma depuis 20 ans, si l’on omet son court-métrage réalisé à l’occasion du film collectif Chacun son cinéma en 2007. Pourtant le réalisateur new-yorkais était revenu sur le devant de la scène cinéphile ces dernières années : fin 2013 sortait coup sur coup la version restaurée de La porte du Paradis (1980), présentée l’année précédente à la Mostra de Venise, et le livre d’entretiens avec Jean-Baptiste Thoret « Les voix perdues de l’Amérique ». Dans cet excellent ouvrage, il revenait sur sa carrière à l’occasion d’un road-trip avec le journaliste. Et quelle carrière !
Après avoir écrit le scénario de quelques longs-métrages (sans être forcément crédité) tels que Silent Running de Douglas Trumbull (1972) ou Magnum Force de Ted Post (1973), il se lance dans la réalisation avec Le Canardeur (1974), dans lequel Clint Eastwood et Jeff Bridges doivent retrouver un magot caché dans une vieille école. Cependant c’est son long-métrage suivant qui va le faire connaître auprès de Hollywood, et observé de près par la critique internationale. Voyage au bout de l’enfer (1978) a en effet gagné cinq Oscar – dont ceux du meilleur film et meilleur réalisateur – mais il est aussi considéré comme un des plus grands films de tous les temps. Un véritable chef d’œuvre, une fresque sur la guerre du Vietnam et ses conséquences où se côtoient Robert DeNiro, Christopher Walken ou encore John Cazale.
Son film suivant va vite le faire redescendre de son piédestal. La porte du paradis (1980), va non seulement couler, du fait de son échec cuisant, la United Artists, mais aussi symboliser la fin de l’époque dorée du Nouvel Hollywood et de ses réalisateurs tout-puissants. La critique, elle, détestera – à l’époque, il en est autrement de nos jours. Mais ce western crépusculaire, d’une durée et d’un coût démesuré, abordant un sujet sensible de l’histoire américaine, ne va pas arrêter la carrière de Cimino. Il signera un autre (grand) film en 1985, lui aussi ressorti récemment : L’année du dragon. Mickey Rourke y incarne un vétéran du Vietnam reconverti en policier enquêtant sur les triades de Chinatown. Le long-métrage, écrit par Oliver Stone, ne va pas trouver son public, et le réalisateur sera qualifié de « fasciste » par une partie de la critique. S’en suivront deux films assez moyens : Le Sicilien (1987) avec un Christophe Lambert peu convainquant en tête d’affiche et La maison des otages (1990), au montage charcuté par les producteurs. Après Sunchaser en 1996, il se retire des écrans. Et si l’on pouvait espérer ces dernières années un retour derrière la caméra, ce ne sera plus jamais le cas.
Adieu l’artiste …
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