Mes Héros
France : 2011
Titre original : –
Réalisateur : Eric Besnard
Scénario : Eric Besnard
Acteurs : Josiane Balasko, Gérard Jugnot, Clovis Cornillac, Pierre Richard
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h27
Genre : Comédie
Date de sortie : 12 décembre 2012
Globale : [rating:3][five-star-rating]
Eric Besnard retrouve Clovis Cornillac pour la troisième fois et lui confie le plus beau rôle de ce film où pourtant chaque comédien s’avère irréprochable. C’est incontestablement ce qui sauve le film de son étiquetage « téléfilm du dimanche soir » que le scénario balisé comme une autoroute et bien franchouillard aurait pu lui faire coller.
Synopsis : Aussi active dans ses combats humanitaires que son mari Jacques dans la cueillette des champignons, Olga se retrouve en garde à vue après une énième engueulade avec ce dernier. Elle fait appel à son fils Maxime, ambulancier à son compte qui peine à joindre les deux bouts, pour la sortir de là. Toute la famille se retrouve avec en prime un invité en la personne de Tiemoko, gamin noir menacé d’expulsion car sa mère est en situation irrégulière…
Sauvé par les comédiens
Cousu de fil blanc, le scénario ne va réserver aucune surprise et ouvrir sur un happy-end de bon aloi et d’un angélisme un peu trop appuyé. La réalisation va emboiter le pas à ce discours aseptisé pétri de bons sentiments. Mais ce cinéma qui lorgne immanquablement plus du côté de Jean Becker (« Dialogue avec mon jardinier ») de que Philippe Lioret (« Welcome ») assume pleinement ses engagements et l’ensemble fonctionne plutôt bien, d’une part grâce à une pudeur salvatrice qui ne cherche jamais à émouvoir plus que de raison, d’autre part en offrant des rôles à des comédiens excellents qu’on prend un immense plaisir à suivre dans ces aventures.
Le regard de Clovis
Tous les personnages sont en effet suffisamment bien cernés, avec leurs contradictions, leurs faiblesses et leur vécu, pour que leur crédibilité demeure entière. Sur le thème du vieux couple usé à force de trop se connaître et se connaissant trop pour parvenir à se supporter tout en restant inséparable, le scénario tisse une histoire où l’élément perturbateur (l’arrivée du gamin) pourrait presque servir de prétexte s’il n’ancrait le propos dans une actualité sociale bien réelle et brûlante, également présente à travers le personnage de Maxime. Car il s’agit avant tout de cerner la manière avec laquelle cette famille va se retrouver, se dévoiler face à cet « intrus », en laissant échapper ce que la carapace des apparences maintenait enfoui.
Aidés par un dialogue finement ciselé, les comédiens s’en donnent à cœur joie. Josiane Balasko excelle dans la peau d’Olga, fausse acariâtre à la générosité débordante, militante chevronnée et convaincue. Le couple qu’elle forme avec Gérard Jugnot, renvoyant à leur histoire cinématographique commune, a la solidité de ces comédiens qui se connaissent par cœur et leur complicité sonne comme un pléonasme. Face à eux, Clovis Cornillac, décidément caméléon, offre une magnifique composition, beaucoup plus nuancée qu’il n’y paraît. La caméra, littéralement amoureuse de son visage, multiplie les gros plans sur ce regard profond et paumé à la fois. Ce qu’il dégage est à l’image du film : d’une infinie tendresse. Pierre Richard vient quant à lui apporter cette touche de folie qu’on lui a toujours connue. Avec drôlerie et humanisme, Eric Besnard réussit à sauver son propos un peu trop balisé grâce à cette brochette de talents.
Résumé
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