Melinda et Melinda
Usa : 1993
Titre original : Melinda and Melinda
Réalisateur: Woody Allen
Scénario : Woody Allen
Acteurs : Radha Mitchell, Chloe Savigny, Will Ferrell
Distribution : Twentieth Century Fox
Durée : 1H35
Genre : comédie / tragique
Date de sortie : 12 janvier 2005
Globale : [rating:3.5]
[five-star-rating]
Melinda et Melinda mêle les deux vies d’une même personne. Réalisé par Woody Allen en 2004, l’auteur de comédies a voulu réaliser un film à double genre et s’est interrogé : dans quel genre trouvera t-on le plus de réalité ? Qui du drame ou de la comédie l’emportera ? Un hommage au théâtre comme vous allez le voir, mais aussi aux artistes.
Synopsis : A New York, au cours d’un dîner entre amis, deux auteurs, l’un de tragédies l’autre de comédies, se remettent en question : « L’existence humaine n’a en vérité rien de drôle, elle est pathétique », dit le premier. « Pas d’accord, répond l’autre. Si les philosophes disent de la vie qu’elle est absurde, c’est parce qu’on finit toujours par en rire, et que nous en avons besoin ! »
Prenons le personnage de Melinda par exemple : cette jolie jeune femme déboussolée fait irruption dans un dîner mondain. Elle s’incruste dans la vie de deux couples, suscitant ici la tentation de l’infidélité, là une délicieuse passion amoureuse. Melinda va révéler l’érosion de leurs sentiments et leurs difficultés à communiquer.
La dimension tragi-comique très bien mise en scène comme au théâtre
Difficile de ne pas aborder le sujet, l’histoire ne tourne autour que d’un seul thème : le genre de la vie.
Pour cela les scénaristes autour de leur table essayent de convaincre : deux Melinda partent de la même situation mais cela va devenir 2 situations controversées : une Melinda mal dans sa peau mais qui aborde la vie de deux manières différentes. Tout est mis en place pour que le spectateur assiste à la fois à une comédie et à une tragédie.
Côté comédie, on perçoit le bonheur des gens, leur courtoisie envers des personnes qu’ils ne connaissent pas vraiment (dont Melinda), leur façon enjouée de parler, les gags, … même l’adultère (sujet phare pour Woody Allen) est devenu une situation comique : la scène dans laquelle Will Ferrell découvre sa femme « businesswoman » au lit avec un autre homme et qu’elle commence à détailler les conditions du divorce face au sourire de Will Ferrell est hilarante !
Des situations comiques (le triangle amoureux), mais aussi du comique de geste (Will Ferrell qui coince son peignoir dans la porte de sa voisine), des quiproquos (le propre de la comédie) une musique jazzy plutôt amusante et légère. Toujours énormément de références, un film rempli de culture… C’est le propre de Woody Allen, et on aime ça !
Côté tragédie, on ressent la tristesse et le profond désespoir de Melinda, soutenue par ses amies. Mais des tensions règnent, et la musique est plus noire, plus tragique. Enfin, les auteurs essayent de se faire connaître mais ils n’y arrivent pas : et ça c’est tragique pour quelqu’un d’aussi talentueux que Woody Allen.
Le pire fait rire (les tentatives de suicide, les ruptures,…). C’est le propre du réalisateur : renverser les pires situations pour en faire une comédie. Même si l’amour fait mal, c’est plutôt drôle quand on y pense (le désespoir est une situation pathétique qui en vient à être drôle).
Les personnages entretiennent bien ces genres
Mais tout ne tourne qu’autour de ces genres et l’histoire devient pesante, puisqu’on ne cherche qu’à savoir si la vie est plus tragique ou comique et… rien d’autre. Ce sont des metteurs en scène qui scénarisent l’histoire : pas étonnant que les protagonistes ressemblent plus à des personnages de théâtre qu’à des acteurs de cinéma. Qu’ils soient tragédiens ou comédiens.
Woody Allen, à travers chacun de ses films, rend hommage aux scénaristes, aux auteurs et aux acteurs : c’est sa touche personnelle dans chacun de ses films. Il leur rend hommage grâce aux deux Melinda qui délaissent les chirurgiens et médecins cartésiens pour les beaux yeux des artistes qui les aident à s’évader de leur vie. Mais ça devient lassant…
Finalement il n’y a pas que Melinda qui a cette double vie. Même si par ailleurs, Radha Mitchell interprète avec brio les deux Melinda, le couple qui l’accompagne dans la dimension comique, est aussi doublé dans la tragédie : Nous avons d’un côté la businesswoman qui contrôle toute sa vie de couple jusqu’à perdre l’amour de son mari et qui va jusqu’à trouver normal de le tromper. Et il y a son contraire dans la tragédie : une femme seule et inactive presque soumise à son mari jusqu’à ce qu’elle apprenne qu’il la trompe.
Ensuite, il y a le comique marié à la businesswoman, le clown burlesque, acteur raté mais profond, simple, drôle et attachant, et enfin le metteur en scène pas connu, imbu de lui-même, ayant l’impression de trimballer le boulet qu’est sa femme, sans couleur, qu’il trompe avec l’une de ses élèves.
Leur seul point commun : ils n’aiment plus leurs femmes… et l’adultère surgit pour en faire la meilleure des situations comiques du film.
La morale commune mais importante
Ces six personnages à la fin du film reçoivent chacun une bonne leçon : même si on a beau frotter la lampe d’Aladin, ce n’est pour autant que tous les vœux s’exaucent. L’espoir fait vivre, on prie pour que de belles choses arrivent. Même si tout finit plutôt bien et que tout s’arrange (il y a une déclaration d’amour parfaite comme Woody seul sait les faire), Woody Allen prouve à travers son film que malgré toutes les situations compliquées, on peut rire de tout.
Enfin, les deux metteurs en scène de la fin finissent par se mettre d’accord : ils reconnaissent qu’il y a des moments comiques dans une vie globalement tragique. C’est comme ça et on est d’accord avec leur point de vue. Le message adressé aux spectateurs est simple : profitez de la vie, faites face aux problèmes et n’oubliez pas de rire !
Résumé :
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