Masks
Allemagne : 2011
Titre original : –
Réalisateur : Andreas Marschall
Scénario : Andreas Marschall
Acteurs : Michael Balaun, Lucyana Bialy et Lisa Blaschke
Distribution : Sony Pictures Home Entertainment
Durée : 1h52
Genre : Horreur, Thriller
Date de sortie : 01 février 2013 – uniquement en vidéo
Globale : [rating:4][five-star-rating]
Les amateurs et férus du genre vont vraiment apprécier cette sortie DVD. Le réalisateur Andreas Marschall s’est fait connaître avec Tears of Kali (Premier Prix à l’Amsderman Fantastic Film Festival en 2004). Masks, lui n’a pas démérité en obtenant le Prix Spécial et celui du Public au PIFFF en 2011. Véritable hommage au pur giallo italien des années 70, va-t-il convenir à un public désormais rôdé aux films d’horreur ?
Synopsis : Après plusieurs échecs dans divers conservatoires d’art dramatique, Stella est enfin retenue dans un atelier privé aux méthodes extrêmement particulières…
Un Giallo véritable déclaration d’amour au Giallo
Masks s’inspire complètement de Suspiria du maître Dario Argento. Il ne s’agit pas d’un plagiat, mais d’une filiation totalement volontaire et assumée par le réalisateur. L’occasion rêvée de retrouver les codes du giallo. Un récit avec un esthétisme très précis : un tueur aux gants de cuirs noirs exécute des meurtres violents à l’arme blanche (mis en avant par des plans rapprochés) en s’attaquant principalement à des femmes à la fois victimes de prédilection et très sublimées.
L’histoire est celle de Stella qui rejoint un atelier de théâtre dans une immense demeure. Celle-ci a toute la symbolique esthétique du giallo: très chargée d’innombrables pièces à l’accès labyrinthique, et bardée de rideaux du rouge le plus dense. En ses lieux, il s’agit de « se laisser guider par des masques et atteindre la puissance orgiaque », par des cours dispensés par des femmes et une méthode d’un certain Matteusz Gdula. Stella accepte un apprentissage réservé à certaines élues dans un espace réservé et clos. Mais un tueur redoutable dont on ne voit que les mains gantées exécute des étudiantes. A l’épée, couteau ou au scalpel, il tranche et perce leurs gorges, bouches, et oreilles ! Cet ensemble donne lieu à des scènes très sanglantes. L’usage d’une paire de ciseaux au format XXL ne manquera pas de marquer les esprits.
Le risque de dérouter mais une qualité artistique intacte
La prouesse de Masks est de bluffer le spectateur en le plongeant dans un giallo non pas modernisé mais intemporel. Une prise de risque très courageuse qui peut déconcerter. Le film suit scrupuleusement une ligne intangible pendant presque deux heures. Autant dire que le rythme n’a rien d’endiablé et comporte des longueurs. Et si les meurtres sont spectaculaires, il ne faut pas compter sur Masks pour espérer un suspens vertigineux.
Le scénario accuse en effet des faiblesses flagrantes. Lorsque la jeune Stella disparaît, un enquêteur vient s’immiscer dans la demeure. Mais ses maladresses et improbables méthodes ont de quoi faire ricaner. D’ailleurs lorsqu’il se fera poignarder, c’est un soulagement de le voir disparaître et envoyer aux oubliettes. Quant au fiancé de Stella, il intervient si mollement et si tardivement que l’on souhaitera à personne de vivre une telle perspective de vie en couple !
Pour autant, Masks ne mérite pas une impitoyable sévérité. Certes, le film s’égare un peu dans une narration et une atmosphère alambiquée. Le simple revers d’un remarquable exercice de style qui entend faire triompher la dimension très contemplative au détriment de l’action. Cette faille est d’ailleurs compensée, car le film réserve un final sublime. La musique résulte d’une composition superbement travaillée qui berce et s’accorde à un défilé d’images de grand art. Enfin, ce film à une épaisseur de sens : une parabole sur les thèmes du théâtre et des croyances.
Résumé
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