Malveillance
Espagne : 2011
Titre original : Mientras duermes
Réalisateur : Jaume Balagueró
Scénario : Alberto Marini
Acteurs : Luis Tosar, Marta Etura, Alberto San Juan
Distribution : Wild Side Films / Le Pacte
Durée : 1h42
Genre : Thriller
Date de sortie : 28 décembre 2011
Globale : [rating:3][five-star-rating]
Est-ce un fait historique ? Un héritage culturel ? Une coïncidence? Quoi qu’il en soit, le cinéma espagnol en matière de film sombres, glauques et coup de poing se pose là. Du Labyrinthe de Pan à Balada Triste, ce cinéma nous retourne souvent l’estomac. Pas d’exception pour Malveillance qui pousse l’horreur psychologique à son paroxysme…
Synopsis : César est un gardien d’immeuble toujours disponible, efficace et discret. Disponible pour s’immiscer dans la vie des habitants jusqu’à les connaître par cœur ; discret quand il emploie ses nuits à détruire leur bonheur ; efficace quand il s’acharne jusqu’à l’obsession sur Clara, une jeune femme insouciante et heureuse…
« Fait Dodo, César mon p’tit frère… »
Malveillance est réalisé par Jaume Balaguero. Dis comme ça, vous pensez peut-être à un nom de plat type paella mais il n’en est rien. Jaume, c’est le papa de Fragile , de Darkness et surtout de [Rec], soit l’un des films d’horreur les plus flippants et originaux depuis le Projet Blair Witch. Autant dire qu’en terme de pétoches, il sait de quoi il parle… C’est donc avec la peur au ventre que les chochottes dans mon genre vont voir le film.
Rassurez-vous, ici pas de zombies, de monstres imaginaires ou de clown vengeur à la tronçonneuse. L’horreur dans Malveillance est (presque) uniquement psychologique. A la manière d’un Shining qui va vous torturer l’esprit pendant longtemps et qui ne comporte pourtant que très peu de scènes sanglantes, Jaume a fait de son film un petit souvenir qui va vous faire changer vos habitudes.
Car c’est de cela que l’on parle ici, de quotidien et d’habitudes. L’action se situe en Espagne, mais elle pourrait très bien se passer chez vous, dans votre immeuble. Le film parlera d’autant plus à ceux qui ont un gardien d’immeuble (c’est mon cas), surtout si ce dernier est espagnol (c’est mon cas)…
Malveillance réunit en effet une galerie de personnages familiers, dit « de quartier », avec la petite vieille gaga de ses chiens, les jeunes trentenaires fêtards, la femme de ménage, la jeune et belle célibataire, la famille nombreuse…Jusque là tout est normal donc. Sauf que César lui, n’est pas normal. On découvre ce gardien d’immeuble incapable d’être heureux au fur et à mesure du film, en même temps que l’on découvre les horreurs dont il est capable, sans même trouver ça bizarre. Sans trop révéler du film et pour vous laisser quelques surprises bien affreuses, on peut tout de même avancer que César est ce qu’on appelle un sociopathe, un vrai.
Totalement antipathique, minutieux et attaché aux rituels comme peut l’être un Dexter en grande forme, il s’invite le soir venu dans vos chambres pour vous regarder dormir… ou presque. Après tout, comme tout bon gardien qui se respecte, il a les clés de tous vos appartements, et peux y faire ce qu’il veut pendant que vous êtes au travail.
« Laisse pas traîner ton vice… »
Parce que le coup de maitre de Jaume (qui me fait quand même apprécier un film de « genre » alors que je les fuis comme la peste), c’est de puiser dans vos peurs primaires pour faire son film, et de vous montrer que oui, c’est possible d’avoir un gros monstre sous son lit alors que vous avez mis des années à vous débarrasser de cette image…
Vous n’aimez pas les bestioles rampantes ? N’allez pas voir le film. Vous avez quelques fois eu cette impression étrange d’être observé ? Vous vous demandez toujours s’il n’y a pas des caméras cachées quelque part quand vous n’êtes pas chez vous ? Vous avez peur de savoir ce qui se passe autour de vous quand vous dormez ? Et bien n’allez pas non plus voir ce film dans lequel César vous confirmera que les gens tordus existent réellement et que vos peurs sont fondées… et vous vérifierez deux fois votre appartement avant de vous coucher le soir.
Mais non content de réussir à nous filer la frousse, Balaguero parvient à créer des personnages profonds, travaillés et inattendus comme cette petite fille de 9 ans absolument énervante qui fait pourtant du chantage à notre « héros ». A travers le personnage de Clara, la « victime » de César, on découvre aussi une autre histoire qui viendra agrémenter le suspense et poussera le vice du concierge à son maximum, au-delà des limites. A se demander même, si les personnes qui ont pondu cette histoire ne sont pas eux aussi un peu dérangés…
Vous serez pris par le film jusqu’à la fin pour tenter de comprendre pourquoi César fait ce qu’il fait, comment il parvient à penser à tout, et surtout, jusqu’où il peut aller. Même si le film souffre d’un rythme lent, à la limite de la monotonie, on attend pourtant la prochaine scène avec une certaine appréhension mais aussi une certaine impatience plutôt pas désagréable. Sachez seulement que l’horreur psychologique n’a pas de limite… et qu’il faut bien souvent se méfier des gens « bienveillants ».
Résumé
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Un bon film même si je m’attendais à mieux de la part de Jaume Balagueró. Le suspens est bien là, le jeu d’acteur parfait, mais il manque un petit je ne sais quoi…
J’avais une envie terrible d’aller au cinéma pour voir ce film. J’attendais beaucoup il est vrai, et j’en suis sorti déçu malgré un bon jeu d’acteurs.
En espérant un prochain film de Balagueró plus prenant