Lovely Molly

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Lovely Molly

Etats-Unis : 2012
Titre original : The Possession
Réalisateur : Eduardo Sanchez
Scénario : Eduardo Sanchez, Jamie Nash
Acteurs : Gretchen Lodge, Johnny Lewis, Alexandra Holden
Distribution : Image Entertainment
Durée : 1h39mn
Genre : Drame, Horreur
Date de sortie : prochainement

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Le réalisateur Eduardo Sanchez bénéficie d’une renommée internationale depuis Le Projet Blair Witch (coréalisé avec Daniel Myrick ; 1999). C’est dire que ses films sont attendus au tournant. Très porté sur le cinéma indépendant, et après Altered (2006), Lovelly Molly ne déçoit pas. Il ne provoque pas non plus l’enthousiasme.

Synopsis : Quand Molly Reynolds, jeune mariée, retourne dans sa famille, des souvenirs terrifiants de son enfance refont surface. Commence alors pour Molly une longue descente aux enfers où la frontière entre psychose et possession se trouble.

La possession prétexte à un drame psychologique terrifiant

Une séquence vidéo ouvre le film. Molly (Gretchen Lodge) se filme avec un couteau sous sa gorge : « Ce n’est pas moi, je ne peux pas le contrôler ». Un flash-back rappelle son mariage à Tim (Johnny Lewis; récemment décédé) et leur installation dans la maison paternelle. Un bonheur de courte durée. Des événements irrationnels se manifestent. Puis des voix inquiétantes, oppressantes et incessantes émergent. Une mélodie se greffe lentement en formant une lancinante chanson : « Lovely Molly ». Molly plonge lentement dans une déstructuration évolutive psychique et physique. L’excellente interprétation est d’un réalisme totalement convaincant.

A cette spirale psychique dangereuse très proche de la schizophrénie, le film tente d’établir une corrélation avec les thèmes de l’envoûtement et de la possession. Hors, c’est un passé traumatique qui resurgit. Les manifestations qui pouvaient servir à entretenir l’ambigüité restent classiques des films traitant du paranormal (alarme qui se déclenche sans raison; porte se fermant ou se verrouillant brutalement). Ressentant une puissante présence et comme appelée par la mort, Molly n’est pas envahie d’une force d’outre-tombe digne de la possession.

Une réalisation très rodée

Le réalisateur Eduardo Sanchez a des facilités déconcertantes. Son aisance saute aux yeux. Et c’est en véritable expert que le film acquiert une parfaite fluidité en alternant à loisir les formats cinématographiques et vidéos. Ces dernières ont une double fonction. D’une part, s’inscrire dans une chronologie, comme autant de flash-back pour étoffer la résurgence d’un trauma enfoui. Et d’autre part, devenir l’outil auquel Molly s’agrippe pour tenter d’amener la preuve de ce qu’elle voit et entend. Cette combinaison a la vertu de se télescoper en maintenant un climat mystérieux tout en prenant le spectateur comme témoin du désespoir grandissant de l’héroïne.

Le style du Projet blair Witch paraît parfois appuyé (La scène dans les bois est à cet égard flagrante), mais il s’agit d’une marque de fabrique avec lequel le réalisateur semble jouer. Il en apporte la preuve en réservant vers la fin une tournure violente et sanglante où la subjectivité n’est plus de mise. Le bruitage a fait l’objet d’une attention remarquable car le film s’appuie sur son impact. Très bruts et courts, des sons s’emploient totalement à surprendre. Les voix se mêlent à des respirations dans des variations et mutent en un fredonnement du chant ensorcelant de « Lovely Molly ».

Résumé

Lovelly Molly est irréprochable dans sa réalisation et son interprétation. Son développement va malheureusement sur des lignes très fragiles de l’envoûtement et de la possession. Son versant purement dramatique et tragique tient bon, mais ne résiste pas à la référence absolue qu’est Répulsion de Roman Polanski (1965). C’est pourquoi on peut le qualifier de film honorable mais pas mémorable.

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