Lola Montès

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Lola Montès photo du film

Lola Montès l'affiche du filmLola Montès

Allemagne, France : 1955
Titre original : Lola Montès
Réalisateur : Max Ophüls
Scénario : Max Ophüls
Acteurs : Martine Carol, Peter Ustinov, Anton Walbrook
Distribution : Sophie Dulac Distribution
Durée : 1h50
Genre : Drame
Date de sortie : 23 décembre 1955

Globale : [rating:3][five-star-rating]

Max Ophüls a réalisé Lola Montès, son dernier film,  en 1955 après une carrière courte mais comportant des films désormais classiques. Lola Montès n’a guère à l’époque trouvé les faveurs du public mais les critiques lui ont été favorables soutenues par les journalistes des « cahiers du cinéma ».

Synopsis : Un cirque gigantesque à la Nouvelle-Orléans, vers 1880. On y représente la vie extraordinaire de Lola Montès, ‘une des courtisanes les plus fêtées de son époque et qui fut anoblie comtesse de Landsfeld par le roi de Bavière avant d’être chassée de ce pays par des émeutiers. Aujourd’hui, elle est réduite à jouer, sous la conduite d’un écuyer complaisant et lui aussi amoureux d’elle, sa « scandaleuse carrière de femme fatale ».

Lola Montès photo du film

Et c’est vrai que  derrière la fresque de la vie tumultueuse d’une courtisane du 19ème siècle (Lola Montès a réellement existé)  il s’agit incontestablement d’un film très personnel pour Max Ophüls et d’un film novateur dans sa narration, dans ses procédés techniques et dans le traitement du personnage titre.

Exhibitionnisme cruel  et destin abimé servis par une réalisation géniale

Chez Ophüls la caméra est généralement toute en mouvance et en fluidité (un peu à l’image du titre d’un de ses chefs d’oeuvre « la ronde »).

Avec Lola Montès il use abondamment des panoramiques et des travellings  pour recréer autant que l’atmosphère du cirque où se produit Lola, celle vertigineuse de la chute de son héroïne réduite à singer sa vie devant un public avide de scandale.

L’utilisation du Cinémascope encore récent (les 1ers films américain (La tunique) et français (Nouveaux horizons) sont sortis en  1953)  permet des largeurs de plans et des effets de reliefs remarquables.

C’est le seul film d’Ophüls en couleurs et l’utilisation de celles-ci, saturées à l’extrême, plongent le spectateur au cœur du drame noir d’un destin brisé.

Articulés en flash-backs autour du spectacle de cirque, chaque épisode de la vie de Lola nous fait voir son existence comme la course perdue d’avance contre une blessure d’adolescence. Rejetée à  la mort de son père par une mère qui prépare sa nouvelle union avec un officier, elle refuse un mariage arrangé, épouse l’amant de sa mère, est trompée, quitte et se fait quitter par des amants plus ou moins de passage, aime un roi, se fait chasser par une révolution…. Femme amoureuse peut-être oui, femme de plaisir peut-être oui mais femme malheureuse, femme blessée, femme utilisée certainement.

Le crépuscule d’une femme

Lola Montès c’est définitivement Martine Carol. Actrice souvent cantonnée aux rôles de blondes fatales mais de femmes maitrisant son ascension (Caroline chérie….) , elle est ici toujours fatale mais brune et au bord du gouffre. Son regard porte d’une manière presque effrayante la dureté d’un destin qu’elle n’a pu maitriser. Réduite à vivre en s’exposant aux regards avides d’une foule curieuse. Les scène de cirque sont d’une violence inouïe et le saut final de Lola, sans filet, font immanquablement penser à un suicide délibéré.

Et pourtant Lola va continuer, liée désormais à un Monsieur Loyal qui l’aime tout autant qu’il l’a prostitue en quelque sorte. Montrée tel un animal aux spectateurs d’une foire mais le mal est fait pour celle qui a connu les hommages, l’amour et se retrouve malade, usé

Aujourd’hui Lola Montès serait à la une de la presse people et du net,  exposée  aussi brutalement dans son intimité au vu de tous, démunie, vedette cependant encore d’un spectacle où chacun vient se repaitre de sa déchéance.

Résumé

 Ophüls a crée un des plus beaux films de l’histoire du cinéma sur le désespoir, la fuite en avant d’un destin qui s’échappe inexorablement, réminiscence peut-être sous-jacente de sa propre vie qui le conduit souvent à l’exil. Et Martine Carol y trouva un rôle douloureusement  prémonitoire.

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