Alors que les livres sur notre art préféré qu’est le cinéma sont surtout consacrés à des réalisateurs ou acteurs, ou sont des essais (parfois un peu élitistes) consacrés à un film, courant ou genre cinématographique, certains éditeurs proposent par leur choix éditoriaux une nouvelle manière d’explorer l’histoire du cinéma, une porte d’entrée vers un cinéma alternatif, méconnu ou oublié des encyclopédies officielles et de l’intelligentsia.
Alors que Capricci éditent des ouvrages divers sur le producteur William Castle ou le réalisateur Ed Wood, et que Artus Fims nous prépare pour bientôt le livre définitif sur Jesus Franco, célèbre artisan du cinéma d’exploitation européen, deux ouvrages ont été publiés ce mois-ci, respectivement chez Ankama et aux Editions Verticales.
Vous connaissez tous Nanarland. Si, si. Si vous avez cherché, une fois dans votre vie, des informations sur les ninjas, les pâles copies de Rambo, les nanars italiens photocopiant les grands succès du ciné US, les clones de Bruce Lee, le cinéma populaire de Turquie ou les comédies franchouillardes à la française, vous êtes tombé à coup sûr sur Nanarland, site créé par une petite communauté de cinéphages venant de Grenoble, désireuse depuis 2001 de faire découvrir les « mauvais films sympathiques », ces longs-métrages tellement kitsch, mauvais, ringards, nullissimes qu’ils ne peuvent en devenir attachants.
Après le site, l’organisation d’un évènement annuel nommé « La Nuit Excentrique » à la Cinémathèque Française (manifestation reprise depuis cette année par le Grand Rex à Paris) et même l’édition de beaux DVD numérisant quelques uns de leurs films fétiches (www.sheep-tapes.fr), la petite bande grenobloise continue d’étendre leur site via la parution de leur premier ouvrage, NANARLAND – LE LIVRE DES MAUVAIS FILMS SYMPATHIQUES aux Editions Ankama.
Rédigé par les membres du site sous la direction de François Cau, lui-même contributeur de l’édifice www.nanarland.com, le livre réunit pas moins d’une cinquantaine de chroniques pour la plupart inédites regroupées par thèmes de prédilection (chefs-d’œuvre du genre, remakes non officiels, monstres, super-héros, films d’horreur, films polissons et cinéma « d’auteur »). Comportant également extraits d’interviews, répliques cultes et visuels inédits, le livre est somptueusement iconographié et présenté dans un packaging « VHS » du plus bel effet, permettant au néophyte de mieux découvrir cette histoire parallèle du cinéma, dont Nanarland est sans doute l’un des plus beaux guides qui soient.
Le second livre en question, LE BRADY, CINEMA DES DAMNES, paru en début de mois aux Editions Verticales, est le premier ouvrage écrit par Jacques Thorens qui nous conte son expérience de projectionniste dans un cinéma de quartier parisien au début des années 2000 mais pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit de la dernière salle de cinéma populaire de Paris, le Brady, propriété du metteur en scène Jean-Pierre Mocky. Un lieu où se côtoient fous de cinéma bis (gore, fantastique, kung-fu, porno…) et véritable Cour des Miracles composée de SDF, retraités maghrébins, prostituées, soiffards et autres personnages iconoclastes et pittoresques en tous genres. Jacques Thorens nous décrit sur 300 pages la découverte de cette faune parisienne au sein d’une salle parisienne mythique pour toute une génération de cinéphages fans du cinéma d’exploitation.
A l’approche des fêtes de Noël, si vous souhaitez offrir ou vous faire offrir un cadeau original en rapport avec la passion du 7ème Art, voilà de quoi satisfaire pleinement la curiosité des cinéphiles curieux ou désirant découvrir un autre pan de l’histoire du cinéma.
Nanarland – Le livre des mauvais films sympathiques
Auteur : François Cau & www.nanarland.com
Nbre de pages : 272
Parution : 23/10/2015
Isbn : 978-2-35910-841-5
Le Brady, Cinéma des damnés
Auteur : Jacques Thorens
Nbre de pages : 300
Parution : 08/10/2015
Isbn : 978-2-07-010748-3
