Quelques jours après avoir renoncé à sortir officiellement la comédie d’Evan Goldberg et Seth Rogen, Sony a finalement autorisé quelques salles à montrer L’Interview qui tue! le 25 décembre prochain.
L’Alamo Drafthouse à Austin, au Texas et le Plaza Atlanta en Géorgie ont annoncé officiellement sur leurs comptes twitter cette information qui devrait faire boule de neige et encourager d’autres salles à faire de même. Tim League, le fondateur de l’Alamo Drafthouse a ainsi écrit que «Sony a autorisé quelques projections de The Interview le jour de Noël» concluant avec le hashtag explicite #Victory. Il a précisé dans une autre déclaration qu’il s’agissait du «plus beau cadeau de Noël que l’on aurait pu nous offrir. Nous nous sommes battus tous ensemble, distributeurs et exploitants, pour défendre fermement nos principes et la liberté d’expression» Le Plaza Atlanta postait ces quelques signes : «Sortie en exclusivité de The Interview le 25/12. Le Plazza sera l’une des rares salles dans tous le pays à le sortir».
Michael Lynton, le patron de Sony Pictures, a officiellement confirmé cette information affirmant : «Nous n’avons jamais abandonné l’idée de sortir L’interview qui tue! et nous sommes heureux que notre film sorte dans quelques cinémas le jour de Noël» (ah bon?) précisant par ailleurs que Sony cherche à développer «l’exploitation sur un plus grand nombre de plateformes de diffusion et de salles de cinéma pour atteindre un maximum de spectateurs»
Le film va donc pouvoir être exploité officiellement à la date de sortie prévue par Sony qui l’avait officiellement déprogrammé le mercredi 17 décembre, après que les cinq plus grandes chaînes avaient annoncé qu’elles ne le projetteraient pas, craignant ces menaces d’attentats qui auraient pu susciter une désaffection du public en cette période exposée pour ce film mais aussi pour les autres sorties du moment. Si Sony était victime de circonstances expliquant ce choix controversé, leur reculade officielle avait déclenché une vague de réprobation de la communauté hollywoodienne.
Steve Carell s’était lamenté de cette «très triste journée pour la création», Jimmy Kimmel craignait de son côté que n’importe quel film risquait de souffrir le même sort en cas de menace anonyme. Pour Judd Apatow, cette décision de Sony était «un geste de lâcheté qui donnait raison aux terroristes et établissait un précédent terrifiant» et pour Stephen King qu’elle était «préoccupante pour de nombreuses raisons» se réjouissant avec ironie que Sony n’était pas l’éditeur des Versets Sataniques de Salman Rushdie lors de sa parution condamnée par une fatwa. Michael Moore apostrophait lui les censeurs avec humour : «Chers pirates, comme vous dirigez désormais Hollywood, je voudrais moins de comédies romantiques, de films de Michael Bay et plus de Transformers du tout». Zach Braff, Neil Gaiman, Mia Farrow et bien d’autres s’étaient joints à la vague de vives réactions, Damon Wayans Jr le faisant lui aussi par le biais du rire : «Nous ne négocions pas avec les terroristes. Nous faisons ce qu’ils nous demandent» L’un des plus virulents, avec Aaron Sorkin, fut l’acteur Rob Lowe qui est au générique du film : «Wow. Tout le monde a cédé. Les pirates ont gagné. C’est une victoire franche et nette pour eux. Wow.» Enfin, pour Sean Penn, la boîte de Pandore était ouverte. «En cédant à ces pressions, nous faisons de nos pires cauchemars une réalité. Cette décision est historique et privilégie les intérêts à court terme.». Le président Barack Obama avait lui aussi dénoncé cette reculade. Les services de renseignement du gouvernement ont d’ailleurs affirmé avoir la certitude de l’implication de la Corée du Nord dans le piratage malgré les dénégations officielles de Pyongyang.
George Clooney avait exprimé son soutien à Sony sur le site Deadline expliquant que Sony n’avait pas été suffisamment soutenu par les autres grandes sociétés de production, leurs dirigeants refusant notamment de signer une pétition qu’il avait lancée après la cyber-attaque massive du 24 novembre qui fut la première pierre dans la ‘guerre’ contre le long-métrage avec Seth Rogen et James Franco, craignant probablement d’être eux-mêmes victimes d’une semblable attaque et/ou d’être assimilés aux propos maladroits dans les emails révélés par les pirates.
À quand la sortie en salles en France maintenant ?
Sony renonce à sortir L’Interview qui tue