Les Voies du destin
Australie, Grande-Bretagne : 2013
Titre original : The Railway Man
Réalisateur : Jonathan Teplitzky
Scénario : Frank Cottrell Boyce, Andy Paterson, d’après le récit autobiographique de Eric Lomax
Acteurs : Colin Firth, Nicole Kidman, Stellan Skarsgård, Hiroyuki Sanada
Distribution : Metropolitan FilmExport
Durée : 1h56
Genre : Biopic, Drame
Date de sortie : 11 juin 2014
Note : 2,5/5
Dans Le Pont de la Rivière Kwaï, David Lean évoquait le sort de prisonniers de guerre anglais internés dans un camp de prisonniers en Birmanie et affectés a la construction d’un pont en pleine jungle. S’il s’agissait d’une fiction adaptée d’un roman de Pierre Boulle, des milliers de soldats britanniques et écossais ont bien été victimes des exactions de l’armée japonaises, responsable de nombreux morts et causant des traumatismes indélébiles.
Synopsis : Le lieutenant écossais Eric Lomax, a été fait prisonnier par les Japonais à Singapour durant la Seconde Guerre mondiale et envoyé dans un camp en Thaïlande. Là-bas, il a été forcé de contribuer à la construction du fameux pont sur la rivière Kwaï. Des années plus tard, il souffre toujours d’un stress post-traumatique. Sa deuxième femme, Patricia Wallace, décidée à l’aider à surmonter ses démons, découvre que le jeune officier japonais qui hante sa mémoire est toujours vivant. Doit-elle donner à Eric une chance de se confronter à celui qui l’a torturé ?
Un homme torturé par son passé
Le récit s’ouvre au début des années 80 en Grande-Bretagne avec le coup de foudre entre un officier écossais si passionné par les trains qu’il en connaît par cœur tous les horaires et celle qui deviendra son épouse, Patti. Leur amour lui permettra de trouver une stabilité et de se confronter à un passé qu’il n’a cessé de revivre, sans jamais pouvoir l’affronter concrètement. Quarante ans après ses conditions de détention dans la jungle, Eric Lomax est toujours traumatisé. Lorsqu’il apprend que son oppresseur vit toujours et qu’il est devenu guide touristique sur le lieu de ses forfaits, il va se décider à l’affronter.
Colin Firth incarne cet homme brisé par de multiples actes de torture et la honte de ce qu’on lui a fait subir. Son interprétation et celle de Stellan Skarsgaard, autre survivant de cette barbarie, permettent de faire ressentir la douleur de ces hommes guéris physiquement mais comme éteints moralement, telle une armée de fantômes incapables de vivre sereinement après les nombreuses tortures. Ils se retrouvent dans un club de vétérans qui revivent en silence l’horreur. Personne n’en parlait car pour eux, personne n’aurait pu croire en leurs traumatismes. Nicole Kidman livre une belle prestation en épouse déterminée à comprendre son mari et l’aider à briser le cercle du silence. Hiroyuki Sanada, acteur japonais notamment remarqué dans Le Dernier Samouraï avec Tom Cruise mais aussi la série culte San Ku Kai, incarne sans effet celui qui tente d’expier ses fautes en transmettant ses souvenirs. Jeremy Irvine (Cheval de guerre) prête ses traits aux visages du jeune et idéaliste Eric Lomax qui ne sera plus le même à sa sortie de l’enfer.
Un mélodrame inspiré d’une histoire vraie
Inspiré d’une histoire vraie, cette variation intimiste du Pont de la Rivière Kwaï signée Jonathan Teplitzky mêle passé et présent pour comprendre une tragédie méconnue qui n’est pas sans rapport avec le récent 12 years a slave,sans posséder la même force viscérale. Si son sujet est original, la mise en scène est victime d’une approche exagérément mélodramatique, notamment dans les flash-backs et hallucinations du protagoniste central. Le suspense autour des intentions de vengeance de Lomax s’avère d’autant plus inutile que dans la réalité, la rencontre entre la victime et le bourreau fut moins anxiogène que dans cette libre adaptation des faits réels.
Résumé
Ce drame académique adapté des mémoires de son protagoniste central est un appel à la réconciliation porté par des acteurs irréprochables mais limités par un scénario qui manque parfois de subtilité.
