A l’approche de la sortie en Blu-ray et DVD du deuxième opus de Ninja Turtles, le reboot des Tortues Ninja produit par Michael Bay, Metropolitan vient d’avoir la bonne idée de sortir sur support Blu-ray Les tortues ninja II et III, respectivement sortis sur les écrans en 1991 et 1993 ; deux films qui, s’ils sont un peu « oubliés » du grand public de nos jours, ont tout de même à eux deux réunis plus d’un million de spectateurs dans les salles françaises au début des années 90. Séquence nostalgie…
Les tortues ninja II – Les héros sont de retour
États-Unis, Hong Kong : 1991
Titre original : TMNT II – The secret of the Ooze
Réalisateur : Michael Pressman
Scénario : Todd W. Langen
Acteurs : Paige Turco, David Warner, Ernie Reyes Jr.
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h42
Genre : Aventures, Comédie
Date de sortie cinéma : 17 juillet 1991
Date de sortie Blu-ray : 12 octobre 2016
Les quatre héros en carapace se trouvent confrontés au maléfique clan des « Foot » et à leur terrible chef Shredder qui est en possession d’un gel radioactif qui lui permet de créer de féroces mutants. Avec l’aide de April O’Neil, du professeur Jordan Perry et de Keno, le livreur de pizzas, les Tortues Ninjas vont relever le défi et affronter Shredder et son clan dans un combat sans merci…
Les tortues ninja III : Nouvelle génération
États-Unis, Hong Kong : 1993
Titre original : Teenage mutant ninja turtles III
Réalisateur : Stuart Gillard
Scénario : Stuart Gillard
Acteurs : Elias Koteas, Paige Turco, Stuart Wilson
Éditeur : Metropolitan Vidéo
Durée : 1h436
Genre : Aventures, Comédie
Date de sortie cinéma : 21 juillet 1993
Date de sortie Blu-ray : 12 octobre 2016
Grâce à un sceptre magique, les fameuses tortues se retrouvent dans la province de Shingu dans le Japon du XVIIe siècle. De nouvelles aventures à travers le temps les attendent…
Sorti dans les salles françaises huit mois à peine après le premier opus, Les tortues ninja II – Les héros sont de retour avait tout de même réuni 800.000 enfants heureux pendant l’été 1991, qui y avaient traîné leurs parents dépités. Nouvelle co-production entre les États-Unis et Hong Kong, tournée pour le compte de la Golden Harvest (Bruce Lee dans les années 70, Jackie Chan dans les années 80), le film de Michael Pressman n’est certes pas du niveau du film original, mais se reverra tout de même aujourd’hui avec un certain plaisir déviant. Si l’intrigue est certes cousue de fil blanc, on apprécie surtout le design des tortues, de Splinter le rat et surtout de Rahzar et Tokka, les deux nouvelles créatures qui avaient alimenté les fantasmes de beaucoup d’enfants à une époque où les photos d’exploitation n’avaient pas encore été remplacées par Internet. Toujours créés et animés par le Jim Henson’s Creature Shop, ces personnages dégagent un charme et une bonhomie tout en rondeur qui les rend vraiment attachants. Le film reste ce qu’il est, bien moins impressionnant et beaucoup plus « nanardesque » que dans vos souvenirs de gosses, mais certains passages vaudront probablement encore le détour à vos yeux d’adultes, dans le genre désuet du nanar justement : c’est par ailleurs tout à fait délicieux de retrouver David Warner dans la peau d’un savant fou enlevé par Shredder. Au rayon des différences entre les deux épisodes, on note que la continuité semble être le cadet des soucis de la Golden Harvest : les voix des tortues ne sont plus les mêmes, Paige Turco succède à Judith Hoag dans la peau d’April O’Neil, Shredder change également d’interprète et Elias Koteas (Casey Jones) n’est carrément plus de l’aventure.
Si les deux premiers opus de la franchise avaient été tournés quasiment coup sur coup, Les tortues ninja III quant à lui arrivera un peu trop tard pour s’assurer un carton au box-office : sorti en 1993, soit deux ans après le deuxième épisode, le film ne récoltera « que » 42 millions de dollars de recettes (et 300.000 entrées en France), soit environ deux fois moins que Les tortues ninja 2, mais surtout cinq fois moins que le premier épisode sorti en 1990. C’est tout à fait logique si l’on y réfléchit : une mode en chasse rapidement une autre chez les enfants, qui grandissent vite, et le « boom » des Tortues Ninja via la très populaire série TV date déjà de 1987. Mais c’est aussi un peu dommage, car d’un point de vue formel et narratif, Les tortues ninja III est très supérieur à l’épisode précédent : l’humour fonctionne mieux, Paige Turco trouve enfin un « vrai » personnage dans le sens où April O’Neil ne fait plus de la simple figuration, Elias Koteas est de retour dans un double-rôle intéressant, l’intrigue et les scènes d’action sont plus ambitieuses. Tout y serait mieux si les Tortues à proprement parler n’avaient pas autant l’air d’être en plastique… Probablement dans un souci d’économie, la Golden Harvest a en effet choisi de délaisser le Creature Shop de Jim Henson au profit de All Effects Company, qui foire complètement le rendu général des Tortues Ninja sur cet épisode (peau, regards, expressions du visage, carapaces… tout fait « toc »). Vous l’aurez compris : pour obtenir le film idéal, il aurait fallu utiliser les formidables Tortues conçues par Jim Henson sur le deuxième épisode, mais les greffer au scénario du troisième, plus fantaisiste et ambitieux.
Cela dit, on ne doute pas que les nostalgiques de Leonardo, Donatello, Raphaël et Michelangelo se rueront sur ce coffret édité par Metropolitan Vidéo !
Le Blu-ray
[4,5/5]
Probablement peu convaincus par leur potentiel commercial à l’unité, les têtes pensantes de chez Metropolitan Vidéo ont eu l’excellente idée de les sortir sur support Haute Définition dans un « bi-packs » regroupant les deux films. Les tortues ninja 2 et Les tortues ninja 3 sont donc proposés sur un seul et même disque Blu-ray, mais dès les premiers plans, on constatera que le boulot de restauration a été fait avec soin, et que le bond qualitatif par rapport aux éditions DVD antérieures (éditées par Fox en 2003) est vraiment saisissant. Le grain d’origine est bien là, le piqué est d’une belle précision, et les couleurs sont naturelles et profondes. Bref, on est en présence d’un très beau Blu-ray. Côté son, c’est la classe également : les VF d’origine sont proposées dans les mixages DTS-HD Master Audio 2.0 qui satisferont clairement ceux les ayant découvert en salles, tandis que les VO bénéficient de nouveaux mixages DTS-HD Master Audio 5.1 particulièrement explosifs. Le dynamisme est omniprésent, la spatialisation a été finement pensée et le résultat est vraiment très sympathique.
On ne regrettera pas réellement l’absence de suppléments, dans le sens où l’on pourra aisément considérer la présence de chaque film (selon ses préférences) comme un supplément bienvenu à celui qui l’accompagne.