Les sorties du 9 juin 2021

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200 mètres © 2020 Odeh Films / Memo Films / Metafora Productions / Film I Skåne / Way Creative Films / Shellac Films
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L’été approche, les restrictions liées à la crise sanitaire sautent les unes après les autres et le programme des sorties cinéma hebdomadaires est des plus fournis. Que demande le peuple ! Peut-être un peu plus de temps pour venir à bout des nombreux films dignes d’intérêt qui sortent ce mercredi dans les salles obscures françaises, désormais autorisées à se remplir aux deux tiers de leur capacité et à rester ouvertes jusqu’à 23h00. Afin de vous aider au moins un tout petit peu à vous y retrouver, voici donc, comme d’habitude, les trois titres que notre rédaction vous conseille tout particulièrement.

A commencer par notre coup de cœur du Festival de Berlin de l’année dernière, la très belle histoire sur la romance gaie d’un couple de vieux messieurs que Ray Yeung conte dans Un printemps à Hong Kong. Loin des clichés avec lesquels le cinéma LGBTQ+ se bat sans trop de succès depuis des années, voire des décennies, ce film asiatique nous fait voir sans manichéisme une Chine ordinaire dans laquelle l’homosexualité est hélas toujours autant marginalisée.

Puis, la grosse sortie américaine de la semaine mérite pour une fois tout notre soutien. Lion d’or au Festival de Venise, champion des Oscars à Hollywood, Nomadland de Chloé Zhao est cette bête rare du drame social poignant qui a su également séduire un public plus ou moins nombreux. Souhaitons-lui le succès en salles en France qu’il mérite, ne serait-ce que pour l’interprétation toujours aussi impeccable de Frances McDormand. Et espérons que sa réalisatrice reviendra vite aux productions indépendantes, après son détour chez Marvel.

Curieusement, ce n’est pas le film à la critique boomerang Le Père de Nafi de Mamadou Dia qui a l’air d’avoir le plus séduit notre cher confrère Jean-Jacques, très studieux en ce moment. Non, c’est le drame israélo-palestinien 200 mètres de Ameen Nayfeh qui l’emporte d’une courte tête. Hautement mérité, on dirait, puisque ce drame sur un père séparé de sa famille par ce foutu mur entre Israël et les territoires palestiniens sait s’émanciper de l’actualité malheureusement toujours aussi brûlante pour soulever des questionnements beaucoup plus essentiels, dans cette région sous tension permanente et ailleurs dans le monde.

17 Blocks © 2019 Beachside Films / 21 Balloons Productions / Bunny Lake Films / Dulac Distribution Tous droits réservés

Avec la situation du calendrier des distributeurs qui se normalise très progressivement, ce sont également les documentaires qui font leur retour. Il y en a même deux cette semaine à la thématique assez proche et donc susceptibles de former un double programme passionnant sur l’état actuel de la société américaine. Car pour le temps investi dans ces observations au long cours par leurs réalisateurs respectifs, on peut considérer que 17 Blocks et The Last Hillbilly ont adroitement condensé des années de prises de vue. Dans le premier, il est question d’une famille afro-américaine dans un quartier défavorisé de Washington et grâce au deuxième, vous pourriez vous faire une idée sur la culture des péquenauds d’outre-Atlantique et plus spécifiquement du côté du Kentucky.

Côté fiction, Jean-Jacques a de même apprécié le très sombre Vaurien de Peter Dourountzis et donc Le Père de Nafi. Sinon, Fernando Trueba est de retour sur les écrans français, huit ans après L’Artiste et son modèle, avec le drame historique L’Oubli que nous serons dans lequel le très fiable Javier Camara campe un médecin colombien luttant en faveur de la science et contre l’obscurantisme prêché par les puissants de Medellin. Avec la situation précaire dans laquelle se trouve une bonne partie de l’Amérique latine en ce moment, on peut considérer ce film, sélectionné l’année dernière au label du Festival de Cannes, comme bien dans l’air du temps.

Tom Foot © 1974 Bo Widerberg Film / Malavida Films Tous droits réservés

Enfin, face à l’éclectisme déjà considérable des sorties de films récents, les reprises vous permettront de voyager à travers l’Histoire du cinéma au fil de pas moins de cinq décennies consécutives ! Ce large éventail en termes d’années est encore enrichi davantage par les origines fort diverses de ces cinq films venus d’Europe, d’Asie et d’Amérique latine. Les sujets et les genres ne sont pas en reste, puisque du drame social – majoritaire admettons-le – à la comédie sportive, vous êtes à peu près sûrs d’y trouver votre compte !

En détail, la sélection cinéphile de ce mercredi se compose en un ajout à la rétrospective d’ores et déjà abondante des films d’Abbas Kiarostami, à l’affiche depuis la semaine dernière, en la poursuite informelle de la découverte aussi tardive qu’essentielle des filmographies respectives du Japonais Mikio Naruse et du Suédois Bo Widerberg, en une curiosité venue du Pérou et en un grand classique du cinéma italien du début des années 1960.


17 Blocks de David Rothbart (États-Unis, Documentaire, 1h35, distribué sur 50 copies)

200 mètres de Ameen Nayfeh (Palestine, Drame familial, 1h37) avec Ali Suliman, Anna Unterbeger et Lana Zreik (critique)

Conjuring Sous l’empire du diable de Michael Chaves (États-Unis, Horreur, 1h52, distribué sur 518 copies) avec Patrick Wilson, Vera Farmiga et Ronnie Gene Blevins

Le Discours de Laurent Tirard (France, Comédie, 1h28, distribué sur 625 copies) avec Benjamin Lavernhe, Sara Giraudeau et Kyan Khojandi (critique)

L’Instant présent de Florian Hessique (France, Drame, 1h23) avec Alice Raucoules, Florian Hessique et Martin Lamotte

The Last Hillbilly de Diane Sara Bouzgarrou et Thomas Jenkoe (France, Documentaire, 1h20) (critique)

May B de David Mambouch (France, Documentaire, 1h34)

Nomadland de Chloé Zhao (États-Unis, Drame social, 1h48) avec Frances McDormand, David Strathairn et Bob Wells

L’Oubli que nous serons de Fernando Trueba (Colombie, Drame, 2h16) avec Javier Camara, Patricia Tamayo et Juan Pablo Urrego

Le Père de Nafi de Mamadou Dia (Sénégal, Drame, 1h40, distribué sur 25 copies) avec Saikou Lo, Alassane Sy et Penda Daly Sy (critique)

Un printemps à Hong Kong de Ray Yeung (Hong Kong, Drame de vieillesse, 1h32) avec Tai Bo, Ben Yuen et Au Ga Man Patra (critique)

Vaurien de Peter Dourountzis (France, Drame, 1h36) avec Pierre Deladonchamps, Ophélie Bau et Sébastien Houbani (critique)

Reprises

Close Up (1990) de Abbas Kiarostami (Iran, Comédie dramatique, 1h34) avec Hossain Sabzian, Mohsen Makhmalbaf et Abolfazl Ahankhah

La Fille à la valise (1961) de Valerio Zurlini (Italie, Comédie dramatique, 2h01) avec Claudia Cardinale, Jacques Perrin et Gian Maria Volonté

Juliana (1989) de Alejandro Legaspi et Fernando Espinoza (Pérou, Drame, 1h34) avec Edward Centeno, Guillermo Esqueche et Maritza Gutti

La Mère (1952) de Mikio Naruse (Japon, Drame, 1h37) avec Kinuyo Tanaka, Kyoko Kagawa et Eiji Okada

Tom Foot (1974) de Bo Widerberg (Suède, Comédie sportive, 1h29) avec Johan Bergman, Magnus Harenstam et Monica Zetterlund

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