Cette semaine est une semaine importante avec deux des films les plus attendus de l’année 2014, le thriller de l’année (Gone Girl) et le prix du jury ex-aequo à Cannes 2014 Mommy (et décrétée Palme du cœur par de nombreux spectateurs) mais aussi un nouveau documentaire de Frederick Wiseman qui nous offre les clés de la National Gallery… Veuillez quitter le lieu aussi propre que vous l’aurez trouvé…
Gone Girl (Etats-Unis, 2h29) (4,5/5) est un bonheur de film noir avec deux acteurs qui livrent des performances extraordinaires, Ben Affleck en mari fadasse et Rosamund Pike en épouse badass qui jouent avec Les Apparences, titre français du roman de Gillian Flynn adapté par elle-même et filmé par un cinéaste qui maîtrise son art, déjouant les clichés et les embrassant avec ironie dans un récit riche en suspense et humour détonnant. David Fincher pour son (déjà / seulement) dixième long-métrage livre un tour de force réjouissant, porté par une musique vibrante de Trent Reznor et Atticus Ross (Nine Inch Nails) et une impressionnante distribution. La critique de la société américaine et des réseaux sociaux est délicieusement acerbe. (critique)
Mommy (Canada, 2h18) (4/5) est le nouveau film de l’énergique Xavier Dolan, le cinquième en cinq ans à l’âge de 25 ans. Toujours aussi clivant chez les cinéphiles, il réussit son œuvre la plus accessible et devrait aisément connaître son plus grand succès avec cette cascade d’émotions fortes, parfois trop certes mais avec une réelle maestria à l’image qui fait passer bien des défauts. Ses trois comédiens Antoine-Olivier Pilon (le fils), Anne Dorval (la mère) et Suzanne Clément (la voisine) sont bouleversants et son drame familial touche au delà des attentes malgré les réserves que l’on pouvait avoir sur la majorité de son travail antérieur. Le réalisateur canadien semble avoir trouvé son juste style, plus mesuré et réfléchi que ses précédents films.
National Gallery (Etats-Unis, 2h53min) (5/5) : quelques mois seulement après At Berkeley, le documentariste américain Frederick Wiseman signe une nouvelle plongée extraordinaire dans une institution dont il filme les parties publiques et privées pendant des mois avec cette fois-ci le célèbre musée de Londres. Un nouveau chef d’oeuvre de précision de montage, un régal d’intelligence.
Lou ! Journal infime (France, 1h44) (3/5) est la très agréable adaptation par l’auteur lui-même (Julien Neel) d’une bande dessinée dans un style très proche de celui de Michel Gondry ou du dernier Jeunet (TS Spivet) avec décors stylisés et costumes bigarrées dans une imagerie très colorée. Ludivine Sagnier et la jeune Lola Lasseron forment un joli duo dans cette comédie plaisante et tendre. (critique)
Les autres sorties par ordre alphabétique :
Annabelle de John R. Leonetti (Etats-Unis, 1h38), prequel de The Conjuring, les dossiers Warren avec Annabelle Wallis et Alfre Woodard (épouvante), sur un scénario écrit par un certain Gary Dauberman, belles promesses…
John Form est certain d’avoir déniché le cadeau de ses rêves pour sa femme Mia, qui attend un enfant. Il s’agit d’une poupée ancienne, très rare, habillée dans une robe de mariée d’un blanc immaculé. Mais Mia, d’abord ravie par son cadeau, va vite déchanter…
Le Garçon et le Monde d’Alê Abreu (Brésil, 1h19), grand prix du Festival d’animation d’Annecy cette année
À la recherche de son père, un garçon quitte son village et découvre un monde fantastique dominé par des animaux-machines et des êtres étranges. Un voyage lyrique et onirique illustrant avec brio les problèmes du monde moderne.
Heritage fight (1h30min), documentaire d’Eugénie Dumont au cœur d’une communauté aborigène, les Goolarabooloo, qui doit faire face au projet d’implantation de la plus grande usine à gaz au monde soutenu par le gouvernement.
Minopolska (Pologne, 46 min), programme de courts métrages d’animation (Le chapiteau sous les étoiles, La surprise, Le petit Quartet, Maluch La petite voiture et Le petit western). Ces petits programmes sont toujours des bonheurs !
Papa Was Not a Rolling Stone de Sylvie Ohayon (France, 1h39), comédie dramatique avec Doria Achour, Aure Atika, Marc Lavoine, Sylvie Testud et Jean-Jacques Goldman dans son propre rôle.
Dans les années 80, Stéphanie grandit à La Courneuve auprès d’une mère absente et d’un beau-père brutal. Très vite, elle décide de se sortir de son quotidien morose.
Le Paradis (France, 1h10min), une nouvelle expérience cinématographique d’Alain Cavalier
Et pour ceux qui en auraient le courage, citons (sans bande-annonce, n’exagérons pas) le film concert One Direction: Where We Are – The Concert Film, pour deux projections le week-end du 11 et 12 octobre filmé au stade San Siro de Milan en Italie. Je ne comprends pourquoi je n’ai pas jeté ce paragraphe à la poubelle. Pourquoi, ôh pourkôah ???
Au rayon des reprises :
Blue Collar de Paul Schrader (Etats-Unis, 1978, 1h55min) avec Richard Pryor, Harvey Keitel et Yaphet Kotto en ouvriers automobiles à Detroit qui tentent de s’opposer à l’immobilisme et à la corruption de leur syndicat
My British Comedies – Alec Guinness & Friends, un programme de 7 classiques de la comédie à l’anglaise avec Noblesse oblige, Les Tueurs de dame, L’Homme au complet blanc, De l’or en barre, Passeport pour Pimlico, Whisky à gogo et Tortillard pour Titfield qui ont longtemps fait le bonheur des cinémas Action (ah jeunesse évanouie…)