C’est la rentrée ! Nos chers bambins ne vont pas tarder à retrouver les bancs de l’école. La vie en général reprend son cours normal après la pause estivale. Et les distributeurs nous gâtent avec de bons petits films à ne plus savoir où en donner de la tête et des yeux. Vraiment ? Disons que cette semaine à cheval entre les mois d’août et de septembre recèle quelques pépites cinématographiques. A condition de bien vouloir faire un effort pour les dénicher. Il y en a même tellement que nos recommandations divergent pour une fois légèrement de celles de notre critique maison Jean-Jacques. Ses coups de cœur nous paraissent certes tout à fait légitimes, mais l’abondance des films a priori dignes d’intérêt à l’affiche depuis hier nous les fait passer pour l’essentiel dans les autres suggestions.
Par conséquent, ce sont surtout ces trois films-ci qui nous font de l’œil cette semaine : le documentaire Paradis de Alexandre Abaturov ou comment associer astucieusement deux sujets proprement brûlants et dans l’air du temps, les feux de forêts rendus plus violents et fréquents par le réchauffement climatique et les lacunes de l’administration russe, plus préoccupée à mener la guerre en Ukraine qu’à sauver ses propres citoyens en Sibérie / loin des images choc de pauvreté, de violence et de destruction permanentes, le film palestinien Alam de Firas Khoury nous montre une jeunesse désireuse d’envisager son avenir au delà de la précarité sociale et géopolitique au Moyen-Orient / enfin, on continue notre tour du monde vers le sud avec le beau conte tragique Banel & Adama de Ramata-Toulaye Sy, qui avait été sélectionné en compétition au dernier Festival de Cannes.
Au moins quatre autres films valent cependant le détour cette semaine. Dont le gros coup de cœur de Jean-Jacques, Sages-femmes de Léa Fehner, sur un métier difficile qu’on ne montrera jamais suffisamment et qu’on ne soutiendra jamais assez non plus en termes sociaux et financiers. Puis, le drame sportif touchant venu du Japon La Beauté du geste de Sho Miyake, l’objet filmique indéfinissable – mais les films de Alex Van Wamerdam ne le sont-ils pas tous – venu des Pays-Bas N° 10 et, sous réserve de l’avis peu enthousiaste de Jean-Jacques, Ama Gloria de Marie Amachoukeli.
Enfin, qu’est-ce que Robert McCall, le personnage de justicier ultra-violent que Denzel Washington incarne pour la troisième fois après Equalizer en 2014 et Equalizer 2 en 2018, tous deux déjà de Antoine Fuqua, et San Sebastião, le héros de la reprise de la semaine Le Dieu noir et le diable blond de Glauber Rocha ont en commun ? Une façon peu orthodoxe de se défaire du mal. Le double programme le plus original de cette fin d’été serait donc d’enchaîner ces deux films dans une sorte de EqualDeus – excusez la création linguistique peu élégante !
Alam de Firas Khoury (Palestine, Drame, 1h40, distribué sur 55 copies) avec Mahmood Bakri, Sereen Khass et Saleh Bakri
Ama Gloria de Marie Amachoukeli (France, Drame familial, 1h24, distribué sur 135 copies) avec Louise Mauroy-Panzani, Arnaud Rebotini et Ilça Moreno Zego (critique)
Banel & Adama de Ramata-Toulaye Sy (Sénégal, Drame, 1h27, distribué sur 120 copies) avec Khady Mane, Mamadou Diallo et Théophile Moussa Sowie (critique)
La Beauté du geste de Sho Miyake (Japon, Drame sportif, 1h39, distribué sur 79 copies) avec Yukino Kishii, Tomokazu Miura et Masaki Miura
Equalizer 3 de Antoine Fuqua (États-Unis, Action, 1h49, distribué sur 400 copies) avec Denzel Washington, Dakota Fanning et David Denman
N° 10 de Alex Van Wamerdam (Pays-Bas, Drame, 1h40, distribué sur 30 copies) avec Tom Dewispelaere, Frieda Barnhard et Hans Kesting
Paradis de Alexandre Abaturov (France, Documentaire, 1h29, distribué sur 19 copies)
Le Rêve de Daisy de Ricard Cusso (Australie, Animation, 1h29, distribué sur 302 copies)
Sages-femmes de Léa Fehner (France, Drame, 1h38) avec Marine Gesbert, Héloïse Janjaud et Myriem Akheddiou (critique)
Super bourrés de Bastien Milheau (France, Comédie, 1h19, distribué sur 280 copies) avec Pierre Gommé, Nina Poletto et Vincent Moscato
Reprise
Le Dieu noir et le diable blond (1963) de Glauber Rocha (Brésil, Drame, 2h03, distribué sur 9 copies) avec Geraldo Del Rey, Yona Magalhaes et Othon Bastos