Il fut un temps où la Fête du cinéma rimait avec une surabondance de sorties pour tous les goûts et tous les publics, histoire de profiter un maximum de l’engouement provoqué autrefois par cette opération commerciale créée par la Fédération Nationale des Cinémas Français en 1985. En comparaison, l’édition 2023 risque de ne pas faire date, le programme des sorties étant plutôt moyen, voire médiocre. Pourtant, loin de nous l’idée de vous déconseiller d’aller au cinéma au tarif préférentiel de cinq euros la séance à partir du dimanche 2 au mercredi 5 juillet inclus ! Car l’offre globale entre des films à l’affiche depuis quelques semaines, des sorties fraîches et des films de patrimoine devrait tout de même vous permettre d’assouvir pleinement vos désirs cinéphiles à moindres coûts.
Il n’en reste pas moins qu’on ne vous conseillera pleinement que deux films parmi ceux à l’affiche depuis hier : le film d’animation sur la guerre entre l’Iran et l’Iraq au début des années 1980 La Sirène de Sepideh Farsi, présenté récemment aux Festivals de Berlin et d’Annecy, ainsi que la nouvelle farce douce-amère de Nanni Moretti, Vers un avenir radieux, sélectionné en compétition à Cannes où il a au moins rencontré les faveurs de notre critique maison Jean-Jacques.
Quant à la dizaine d’autres films se disputant votre temps et votre attention pendant ces quelques jours de fête, il y aurait autant à écrire en leur faveur qu’à vous mettre en garde contre leur fond ou leur forme. A commencer par ce diptyque franco-allemand informel de jeunes hommes en colère, conçu par des réalisateurs plutôt confirmés, puisque Xavier Gens en est à son quatrième film à sortir en salles en France et que Fatih Akin a même déjà eu cet honneur une dizaine de fois. Or, le rapport discutable à la violence nous rend tout de même circonspects à l’égard de Farang et de Rheingold.
Côté cinéma hollywoodien, c’est davantage la lassitude de l’éternelle répétition qui nous gagne face aux cinquièmes aventures du personnage phare de Harrison Ford dans Indiana Jones et le cadran de la destinée de James Mangold et à un autre film d’animation qui cherche à mêler le mal-être adolescent aux codes du cinéma fantastique dans Ruby L’Ado Kraken de Kirk DeMicco et Faryn Pearl.
Et si votre salut de spectateur se situait, une fois de plus, du côté des films de répertoire, de retour en salles dans de belles copies restaurées ? Entre le classicisme sublimement épuré de Jean-Pierre Melville dans Le Samouraï et le trip horrifique complètement déjanté de Nobuhiko Ôbayashi dans House, le grand écart est accompli de manière grandiose !
A moins que vous n’optiez pour le film le plus atypique à sortir cette semaine, le documentaire au titre poétique How To Save A Dead Friend de Marusya Syroechkovskaya, sur la jeunesse russe en crise.
Chonchon Le Plus mignon des cochons de Mascha Halberstad (Pays-Bas, Animation, 1h13)
Dernière séance à Bucarest de Ludi Boeken (Israël, Drame, 1h15) avec Julia Levy-Boeken, Cristian Balint et Paul Diaconescu
Elle s’appelle Barbara de Sergio Tréfaut (Portugal, Drame, 1h21) avec Joana Bernardo, Hugo Bentes et Lola Dueñas
Farang de Xavier Gens (France, Action, 1h39, distribué sur 197 copies) avec Nassim Lyes, Loryn Nounay et Olivier Gourmet
How To Save A Dead Friend de Marusya Syroechkovskaya (Suède, Documentaire, 1h43)
Indiana Jones et le cadran de la destinée de James Mangold (États-Unis, Aventure, 2h34) avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge et Antonio Banderas
La Maison des égarées de Shinya Kawatsura (Japon, Animation, 1h45, distribué sur 80 copies)
Passages de Ira Sachs (France, Drame, 1h32, distribué sur 60 copies) avec Franz Rogowski, Ben Whishaw et Adèle Exarchopoulos
Rheingold de Fatih Akin (Allemagne, Biographie filmique, 2h18, distribué sur 142 copies) avec Emilio Sakraya, Mona Pirzad et Hussein Eliraqui
Ruby L’Ado Kraken de Kirk DeMicco et Faryn Pearl (États-Unis, Animation, 1h30)
La Sirène de Sepideh Farsi (France, Animation, 1h41, distribué sur 66 copies)
Les Vengeances de maître Poutifard de Pierre François Martin-Laval (France, Comédie, 1h25) avec Christian Clavier, Isabelle Nanty et Gabrielle Lazur
Vers un avenir radieux de Nanni Moretti (Italie, Comédie dramatique, 1h35) avec Nanni Moretti, Margherita Buy et Silvio Orlando (critique)
Reprises
House (1977) de Nobuhiko Ôbayashi (Japon, Horreur, 1h28) avec Kimiko Ikegami, Miki Jinbo et Kumiko Oba
Le Samouraï (1967) de Jean-Pierre Melville (France, Thriller, 1h45) avec Alain Delon, François Périer et Nathalie Delon