Et si la meilleure forme de résistance était le rire ? Il n’est certes pas évident de trouver une source d’humour, aussi noir soit-il, dans l’actualité très sombre de cet été meurtrier. En même temps, il demeure quelque chose de profondément absurde dans notre société, un grain de folie qui ne se prête pas aux carnages mais à la dérision. Le nouveau film de Philippe Falardeau en tire amplement profit, puisque dans Guibord s’en va-t-en guerre toutes les vaches sacrées – ou presque – du Canada sont sacrifiées sur l’autel d’un comédie sans pesanteur. C’est hélas quasiment la seule occasion que présente le programme de ce mercredi de s’amuser sans arrière-pensées, à moins que vous soyez encore réceptifs envers un énième film d’animation hollywoodien avec des animaux qui agissent comme des humains ou que le conte macabre espagnol Carmina de Paco Leon vous fasse de l’œil.
Puisque le cinéma français ne fait pas du tout de la résistance cette semaine, représenté qu’il est par une seule misérable production indépendante, notre coup de cœur de défenseur d’un cinéma hors des sentiers battus se porte sur le film coréen Black stone de Roh Gyeong-tae, que deux membres de notre rédaction ont vu et apprécié et que nous mettons en avant sur notre site depuis plusieurs jours déjà. Pour rester dans le thème de résister à la morosité, à l’injustice ou à l’inégalité, de féroces personnages féminins s’indignent avec panache dans Déesses indiennes en colère de Pan Nalin et, d’une manière plus classique, le vaillant combat olympique du coureur Jesse Owens est retracé dans le solide La Couleur de la victoire de Stephen Hopkins.
Enfin, que serait une sélection de sorties estivales sans quelques films qui justifient la mauvaise réputation qu’a, à tort ou à raison, cette saison a priori plus adaptée aux loisirs sur une plage ou dans des pays lointains ? Première pièce à conviction, Genius de Michael Grandage qui n’a pas su nous enthousiasmer dans le climat plus frais de Berlin lors de sa première en compétition au mois de février et qui ne risque pas non plus de faire des vagues maintenant, malgré un casting quatre étoiles. Et puis une suite – une de plus – qui cherche à singer la recette et le succès de Insaisissables de Louis Leterrier, sorti il y a trois ans, mais qui souffre d’un effet certain de déjà-vu. Quitte à se perdre dans les méandres du temps et de l’espace, nous lui préférons donc clairement le film d’animation brésilien Rio 2096 Une histoire d’amour et de furie de Luiz Bolognesi, à des années lumière de toute euphorie factice pour les Jeux olympiques qui s’y ouvriront très prochainement.
A tous les vents du ciel de Christophe Lioud (France, Drame, 1h47, distribué sur 20 copies) avec Noémie Merlant, Daniel Lobe et Naomi Amarger
Black stone de Roh Gyeong-tae (Corée du Sud, Drame, 1h32, distribué sur 10 copies) avec Won Ta-hee, Lee Hae-sung et Baek Hyun-joo (critique de Jean-Jacques & critique de Atlantide)
Carmina de Paco Leon (Espagne, Comédie dramatique, 1h40, distribué sur 36 copies) avec Carmina Barrios, Maria Leon et Paco Casaus
Comme des bêtes de Chris Renaud et Yarrow Cheney (Etats-Unis, Animation, 1h27, distribué sur 713 copies)
La Couleur de la victoire de Stephen Hopkins (Canada, 2h03, Drame sportif, distribué sur 192 copies) avec Stephan James, Jason Sudeikis et Jeremy Irons
Déesses indiennes en colère de Pan Nalin (Inde, 1h44, Comédie dramatique, distribué sur 47 copies) avec Sarah-Jane Dias, Rajshri Deshpande et Sandhya Mridul
Genius de Michael Grandage (Royaume-Uni, 1h44, Drame, distribué sur 115 copies) avec Colin Firth, Jude Law et Nicole Kidman (critique)
Guibord s’en va-t-en guerre de Philippe Falardeau (Canada, Satire politique, 1h44, distribué sur 65 copies) avec Patrick Huard, Irdens Exantus et Suzanne Clément (critique)
Insaisissables 2 de Jon M. Chu (Etats-Unis, Gangster, 2h09, distribué sur 604 copies) avec Jesse Eisenberg, Mark Ruffalo et Woody Harrelson
Rio 2096 Une histoire d’amour et de furie de Luiz Bolognesi (Brésil, Animation, 1h15, distribué sur 10 copies)
The Wave de Roar Uthaug (Norvège, Action, 1h50) avec Kristoffer Joner, Thomas Bo Larsen et Ane Dahl Torp
Reprise
L’Insoutenable légèreté de l’être de Philip Kaufman (Etats-Unis, Drame historique, 2h50, distribué sur 2 copies) avec Daniel Day-Lewis, Juliette Binoche et Lena Olin
Présentation des sorties du 27 juillet avec #Guibord s’en va-t guerre et #BlackStone dont nous sommes partenaires https://t.co/oX18gMmaH4
Les sorties du 27 juillet 2016: Et si la meilleure forme de résistance était le rire ? Il n’est certes pas év… https://t.co/UgkyBu1bIn