Un Woody Allen séduisant (Magic in the Moonlight), un documentaire sur un photographe qui part sur les traces de ses grands-pères militaires morts depuis longtemps (Patria obscura), un autre documentaire sur la Cannon, mythique usine à fabrication de séries B (The Go-Go Boys), une production funèbre d’animation de Guillermo del Toro (La Légende de Manolo) et le portrait d’une adolescente qui se découvre en compagnie d’une Bande de filles signée Céline Sciamma, voilà le programme de la semaine, auxquels on ajoute un tank commandé par Brad Pitt (Fury) et une comédie (pas drôle, comme d’habitude s’empresse-t-on d’ajouter) de Kad & O (On a marché sur Bangkok)…
Magic in the Moonlight (Etats-Unis, comédie, 1h38min) (3,5/5) est une nouvelle illusion romantique plaisante (et magique!) de Woody Allen avec pour la première fois dans son cinéma Colin Firth et Emma Stone (nouvelle muse, elle est déjà du prochain) rejoints par Eileen Atkins, Marcia Gay Harden, Simon McBurney et Jacki Weaver tous si parfaits que l’on aurait aimé les voir un peu plus fouillés et enrichis de dialogues et de situations comme Woody Allen sait en imaginer. Mais cela aurait pu se faire au détriment de la mécanique de cette jolie fantaisie, donc it’s all for the best !
Patria obscura de Stéphane Ragot (4/5, critique)
The Go-Go Boys d’Hilla Medalia (Israël, documentaire, 1h30) (3/5) : la passionnante histoire des studios Cannon racontée par ses patrons (Menahem Golan escroc passionné du 7ème art et son cousin Yoram Globus) qui ont marqué Hollywood avec plus de 300 films produits, surtout dans les années 80 à Cannes (si!). Parmi les intervenants citions Michael Dudikoff et le retour de l’American Ninja au cinéma, ça ne se manque pas !
Bande de filles de Céline Sciamma (France, drame, 1h52) (2,5/5) avec quatre fortes natures Karidja Touré, Assa Sylla, Lindsay Karamoh et Mariétou Touré révélées par la réalisatrice de Naissance des Pieuvres et Tomboy pour un récit initiatique qui commence bien (dont on retiendra la séquence ‘Diamonds’ de Riahanna même si elle semble plaquée artificiellement) mais affaibli par les quelques clichés du film de banlieue (grand frère oppresseur, dealer caricatural…) qui en gâchent un peu la force.
La Légende de Manolo de Jorge R. Gutierrez (Etats-Unis-Mexique, animation, 1h35min) (2,5/5) avec les voix de Diego Luna, Zoe Saldana, Channing Tatum et autres dans ce film qui rappelle Les Noces funèbres et ne s’en démarque pas suffisamment pour s’affirmer malgré de belles idées.
Fury de David Ayer, avec Brad Pitt (2,5/5, critique)
On a marché sur Bangkok d’Olivier Baroux, avec Kad Merad (1,5/5, critique)
Les autres sorties par ordre alphabétique :
La Belle époque d’Albert Tudieshe (France, comédie dramatique, 1h26min)
Dans les années 2000, Karl un jeune homme de 20ans accompagné de ses deux acolytes Pac et Sisko, vivent leurs quotidiens partagés entre sexe, drogue et alcool et soirées entre potes…
http://youtu.be/GiuiUqubO20
Chante ton Bac d’abord de David André (France, documentaire, 1h22min)
L’histoire tumultueuse d’une bande de copains de Boulogne-sur-Mer, une ville durement touchée par la crise. Un an entre rêves et désillusion. Imaginées par ces adolescents issus du monde ouvrier ou de la classe moyenne, des chansons font basculer le réel dans la poésie, le rire et l’émotion.
Le Grimoire d’Arkandias, comédie d’aventures d’Alexandre Castagnetti et Julien Simonet (France, comédie, 1h32min) avec Christian Clavier, Isabelle Nanty, Anémone et Armelle
Dans le village de Ronenval, tout semble normal. Trop normal pour Théo qui ne rêve que d’une chose : échapper à son destin de boloss. Un jour, il déniche à la bibliothèque un livre de magie qui contient les secrets de fabrication d’une bague d’invisibilité.
Happy New Year de Farah Khan (Inde, musical, 3h03), avec la superstar de Bollywood Shah Rukh Khan
Alors que le monde entier est focalisé sur la compétition mondiale de danse à Dubai, 5 des participants sont en réalité là pour mener le plus grande casse de l’histoire. Mais pour que leur participation au concours reste crédible, il faut qu’ils commencent à apprendre à danser !
Heart of a Lion (Suède-Finlande, drame, 1h39) de Dome Karukoski
Lorsque Teppo rencontre la jolie blonde Sari, il tombe immédiatement amoureux. Mais ce n’est pas une histoire d’amour comme les autres. Car Teppo est le leader d’un groupe néo-nazi, et une surprise l’attend à la rencontre du fils de Sari.
Le Juge de David Dobkin (Etats-Unis, drame, 2h21min) avec Robert Downey Jr, Robert Duvall, Billy Bob Thornton, Vincent D’Onofrio, Vera Farmiga, Leighton Meester, Balthazar Getty et Grace Zabriskie
Fils de magistrat, Hank Palmer, grand avocat, revient dans la petite ville de son enfance, où son père, qu’il n’a pas revu depuis longtemps, est soupçonné de meurtre. Il décide alors de mener l’enquête pour découvrir la vérité et, chemin faisant, renoue avec sa famille avec laquelle il avait pris ses distances …
Lili Rose (France, comédie dramatique, 1h30min) de Bruno Ballouard, avec Salomé Stévenin, Mehdi Dehbi et Bruno Clairefond
Ouvrier ou joueur de poker, Samir et Xavier vivent au jour le jour. Jeune femme brillante et future mariée, Liza a un avenir tout tracé. Ils et elle se retrouvent par hasard le temps d’un week-end pour un séjour aussi improbable qu’initiatique.
Le Moment et La Manière d’Anne Kunvari (France, documentaire, 59 min)
Anne luttait contre un cancer depuis 14 ans dont elle savait qu’elle ne guérirait plus. Avec la réalisatrice, une amie de longue date, elles décident de filmer ce que signifie la vie avec un cancer chronique, comment on apprivoise la maladie et comment on garde, malgré tout, le goût de vivre.
http://youtu.be/sU1gzeLmKV4
Of Men and War (Des hommes et de la guerre) de Laurent Bécue-Renard (France, documentaire, 2h22min)
Douze hommes perclus de colère, une escouade irascible : Ulysse, Ajax, Hector, Achille… Depuis la nuit des temps, toujours dans la même fleur de l’âge, ces guerriers ne cessent de rentrer de fronts lointains où ils combattent au nom du père. Ils s’en reviennent cette fois de Mésopotamie, ayant bataillé sous le drapeau du Nouveau Monde, et répondent aux noms de Justin, Trevor, Brooks, Steve… Mais alors que le corps regagne la mère patrie, l’esprit s’égare dans les limbes traumatiques. Dans Of Men and War (Des hommes et de la guerre), Homère prend la figure paternelle de Fred le psy, le métèque, l’iconoclaste, l’ancien combattant, l’accoucheur, seul à même, des lunes durant, de faire émerger du chaos, les récits qui ramèneraient chacun de ces frères d’armes sur leur chemin d’Ithaque…
Au rayon des reprises :
le classique de l’humour 80ies S.O.S. Fantômes d’Ivan Reitman fête son trentième anniversaire, avec le quatuor d’enquêteurs du paranormal Bill Murray, Dan Aykroyd, Harold Ramis et Ernie Hudson. Vont-ils croiser les effluves en traquant les fantômes de la romance fantastique L’Aventure de Mme Muir de Joseph L. Mankiewicz avec Gene Tierney, Rex Harrison et George Sanders ? Enfin, Les garçons de la rue Paul est un classique du hongrois Zoltan Fabri (1969) qui se déroule à Budapest en 1902, où deux bandes rivales de jeunes garçons se disputent le contrôle d’un terrain vague et alors que les choses sont en train de déraper, le gouvernement de la ville prend en charge le lieu dans le but d’y construire un bâtiment.
