Plus encore que le programme de la semaine, pour une fois joliment équilibré, c’est l’avenir informatique de notre cher site qui nous préoccupe en ce mercredi. Vicitme d’un vilain piratage depuis lundi, Critique-film.fr tourne en effet au ralenti. Espérons que les choses rentreront dans l’ordre rapidement et que cette chronique verra le jour virtuel dans les meilleurs délais. Toutes nos excuses pour ce contretemps informatique entièrement indépendant de notre volonté !
Car le mois de décembre ne rime pas seulement avec un échantillon de films de plus en plus porteurs, culminant cette année-ci avec la sortie du nouveau Star Wars dans deux semaines, mais également avec le démarrage de la saison des prix outre-Atlantique. A partir de l’annonce des prix du National Board of Review le 1er décembre jusqu’à celle des nominations des Golden Globes neuf jours plus tard, de nombreuses organisations de critiques ou de professionnels communiqueront leur choix du meilleur de l’année 2015 du cinéma américain : les critiques de New York et de Los Angeles, ainsi que l’influent syndicat des acteurs.
De ce point de vue-là, parmi les sorties de la semaine, seul Le Pont des espions de Steven Spielberg peut espérer repartir avec l’un ou l’autre trophée, notamment pour l’interprétation de Mark Rylance. Il est par contre surtout notre coup de cœur grâce à sa façon subtile de se faire passer pour un film démodé qui en dit pourtant long sur l’époque dans laquelle nous vivons. Quant à Mia madre de Nanni Moretti, notre cher confrère Jean-Jacques ne l’a visiblement pas apprécié. Le comité italien de sélection pour l’Oscar du Meilleur Film étranger lui a également préféré un autre film pour représenter son pays. Tandis que Kill your friends de Owen Harris est méchamment jouissif, nous risquons d’être davantage subjugués par deux films français qui sortent du lot cette semaine : Taj Mahal de Nicolas Saada sur la prise d’otages dans un hôtel en Inde et Marguerite & Julien de Valérie Donzelli, en dépit de son accueil catastrophique à Cannes.
Le cinéma français se porte effectivement très bien, avec la locomotive Babysitting 2 de Nicolas Benamou et Philippe Lacheau qui a le potentiel commercial de tirer cette semaine vers le haut en termes de box-office. Il reste néanmoins à voir si la transposition, voire la transformation de la prémisse au Brésil rencontrera le même succès que le premier Babysitting, sorti en avril 2014. Après avoir réalisé deux longs-métrages de fiction, l’actrice Mélanie Laurent s’attaque au documentaire. Pour la bonne cause aurait-on tendance à dire, puisque Demain sent un peu trop l’engagement filmique saupoudré d’une pincée d’opportunisme au vu de la conférence sur le changement climatique qui se tient actuellement au Bourget. Non, du côté documentaire, l’option plus stimulante serait sans doute Poétique du cerveau de Nurith Aviv sur la dimension biologique du souvenir.
Pratiquement seul pour occuper la partie américaine du marché, même s’il ne risque guère de faire de l’ombre au dernier épisode de Hunger games sorti la semaine passée, Le Pont des espions est entouré de quelques autres films étrangers dignes d’intérêt. En dehors de l’italien Mia madre et de l’anglais Kill your friends, il y a le film d’animation Le Prophète produit par Salma Hayek et réalisé par Roger Allers, l’un des co-réalisateurs du Roi lion. Cette histoire touchante d’amitié ferait un double programme pour enfants curieux avec Les Voyages de Gulliver, le classique de Dave Fleischer, qui ressort cette semaine. Enfin, l’autre film en reprise est Le Portrait de Dorian Gray de Albert Lewin, jusqu’à ce jour l’une des adaptations les plus saisissantes de l’histoire cynique signée Oscar Wilde.
Babysitting 2 de Nicolas Benamou et Philippe Lacheau (France, Comédie, 1h33) avec Philippe Lacheau, Alice David et Vincent Desagnat
Before I disappear de Shawn Christensen (Etats-Unis, Drame, 1h33, distribué sur 10 copies) avec Paul Wesley, Fatima Ptacek et Shawn Christensen
Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent (France, Documentaire, 1h59, distribué sur 154 copies)
Du bruit dans la tête de Vincent Pluss (Suisse, Drame, 1h30, distribué sur 6 copies) avec Céline Bolomey, Gabriel Bonnefoy et Frederic Landenberg
Kill your friends de Owen Harris (Royaume-Uni, Thriller, 1h43, distribué sur 76 copies) avec Nicholas Hoult, James Corden et Joseph Mawle (critique)
Marguerite & Julien de Valérie Donzelli (France, Comédie dramatique, 1h50, distribué sur 116 copies) avec Anaïs Demoustier, Jérémie Elkaïm et Aurélia Petit
Mia madre de Nanni Moretti (Italie, Drame, 1h47, distribué sur 184 copies) avec Margherita Buy, John Turturro et Giulia Lazzarini (critique)
New territories de Fabianny Deschamps (France/Chine, Drame, 1h35, distribué sur 10 copies) avec Eve Bitoun, Yilin Yang et Dimitri Sani
Poétique du cerveau de Nurith Aviv (France, Documentaire, 1h07, distribué sur 5 copies)
Le Pont des espions de Steven Spielberg (Etats-Unis, Drame historique, 2h21, distribué sur 352 copies) avec Tom Hanks, Mark Rylance et Amy Ryan (critique)
Le Prophète de Roger Allers (Etats-Unis, Animation, 1h30, distribué sur 64 copies)
Taj Mahal de Nicolas Saada (France, Drame, 1h30, distribué sur 75 copies) avec Stacy Martin, Louis-Do De Lencquesaing et Gina McGee
Reprises
Le Portrait de Dorian Gray (1945) de Albert Lewin (Etats-Unis, Drame, 1h51, distribué sur 1 copie) avec Hurd Hatfield, George Sanders et Donna Reed
Les Voyages de Gulliver (1944) de Dave Fleischer (Etats-Unis, Animation, 1h20, distribué sur 12 copies)