Deux films très attendus, dans des registres très différents, sortent aujourd’hui. Commençons par celui qui suscite deux réactions différentes sur le site. Toni Erdmann de Maren Ade est une comédie enthousiasmante avec un beau duo d’acteurs, sans temps mort malgré sa durée de près de trois heures pour l’auteur de ces lignes mais pour Jean-Jacques, «l’intérêt s’étiole et […] l’ennui s’installe» après une première heure durant laquelle «le film fait mouche, le film fait rire, le film intéresse».
Après les récents échecs artistiques, à plus ou moins grande échelle, des blockbusters tels que SOS Fantômes, Jason Bourne et autres Suicide Squad, Star Trek Sans Limites de Justin Lin relève enfin le niveau. Cet agréable divertissement d’action réunit à nouveau les héros de la deuxième plus célèbre saga de l’espace avec/après Star Wars dans une ambiance plus légère que les deux premiers volets réalisés par J.J. Abrams parti pour une galaxie très, très, lointaine susnommée. Le scénario co-écrit par Simon Pegg relève plus dans son scénario d’un épisode de la série télé que d’un film de cinéma, mais le résultat est franchement plaisant, notamment grâce à la relation Bones / Spock qui rappelle la dynamique des héros de la série d’origine et de Star Trek IV, Karl Urban et Zachary Quinto n’ayant pas à rougir de la comparaison avec DeForest Kelley et Leonard Nimoy. Le film est dédié à ce dernier, disparu en août dernier, mais aussi à Anton Yelchin alias Chekov, décédé en juin à l’âge de 27 ans, renversé par sa propre voiture à son domicile.
Presque un an après La Volante de Christophe Ali et Nicolas Bonilauri, Nathalie Baye se retrouve dans la position a priori opposée dans Moka. Après avoir voulu venger la mort de son fils renversé par une voiture, elle est ici la cible d’une femme interprétée par Emmanuelle Devos (déjà à l’affiche de Complices du même réalisateur) qui cherche celui ou celle qui a tué le sien dans des circonstances similaires. Le résultat est heureusement différent, même si la mise en scène trop sage empêche tout semblant d’enthousiasme malgré le jeu intéressant de Baye en particulier en esthéticienne méfiante.
Dernier train pour Busan est un film de zombies efficace hélas plombé par un méchant excessif et caricatural, des rebondissements et des personnages archétypaux que l’on ne supporterait pas dans une énième production US. Le voir en séance de minuit au Festival de Cannes avec son ambiance enlevée aurait peut-être suscité plus d’enthousiasme de ma part ? Le distributeur français y croit, avec pas moins de 256 copies sur toute la France, énorme pour un film coréen. On leur souhaite tout de même bonne chance malgré nos réserves sur le scénario et son manque d’originalités narratives.
On espérait là encore un peu trop de Instincts de survie avec Blake Lively piégée sur un rocher par un requin méchant méchant. On recommande plutôt de revoir le diptyque Open Water. Là, les rebondissements sont paresseux et prévisibles, la CGI de l’actrice lorsqu’elle surfe est immonde et les zygomatiques sont un peu malmenés par du bon gros rire involontaire.
Les premiers échos sur la nouvelle production Disney, Peter et Elliott le Dragon, sont plutôt franchement positifs avec une dimension magique absente ou au moins très rare ces dernières années, avec une émotion qui pourrait le rapprocher du Géant de Fer. Oh oh oh Géant Vert (pardon). Si le film est réussi, l’on pourra nommer Karl Urban, à l’affiche de ce film, sauveur officiel de l’été des grosses productions US en une seule journée ! Serons-nous amusés, outrés ou ennuyés par la comédie Hors Contrôle, promise (selon l’affiche française) comme étant un croisement entre Projet X et Babysitting, il y a pires références en effet. On a envie d’y croire avec le casting, notamment la délicieuse Aubrey Plaza de Parks & Recreations, pour ce qui ressemble à une version «modernisée» de Serial Noceurs.
D’autres grands moments de cinéma du côté des reprises avec un classique de John Huston avec un soldat et une nonne piégés sur une île et trois films récents qui ressortent en version numérisée : La Ligne rouge qui marqua le retour de Terrence Malick après vingt ans d’absence après la sortie des Moissons du ciel et qui s’est depuis bien rattrapé (voir intégrale aux Fauvettes en cliquant sur ce lien), le premier très gros succès de Pedro Almodóvar avec Talons Aiguilles qui lui a permis de remporter le César du meilleur film étranger et enfin un grand moment du cinéma fantastique des années 80 : Predator de John McTiernan avec Arnold Schwarzenegger, soutenu par ses Expendables à lui, contre un monstre d’envergure, l’un des plus marquants du cinéma contemporain avec l’alien de Ridley Scott.
Dernier train pour Busan de Sang-Ho Yeon (Corée, Action / Fantastique, 1h58, distribué sur 256 copies), avec Gong Yoo, Kim Soo-Ahn, Jung Yumi, Ma Dong-seok, Choi Woo-Shik, Ahn So-hee et Kim Eui-Sung
El Acompañante de Pavel Giroud (Cuba, Drame, 1h44, nombre de copies non communiqué), avec Yotuel Romero, Armando Miguel Gómez et Camila Arteche
Hors contrôle de Jake Szymanski (Etats-Unis, comédie, 1h39, distribué sur 196 copies), avec Zac Efron, Adam Devine, Anna Kendrick et Aubrey Plaza
Instinct de survie – The Shallows de Jaume Collet-Serra (Etats-Unis, épouvante-horreur, 1h 27, nombre de copies non communiqué), avec Blake Lively et Brett Cullen
Moka de Frédéric Mermoud (France, film noir, 1h30, distribué sur 159 copies), avec Emmanuelle Devos, Nathalie Baye, David Clavel, Diane Rouxel, Olivier Chantreau, Jean-Philippe Écoffey et Samuel Labarthe
Peter et Elliott le dragon de David Lowery (Etats-Unis, aventures/fantastique, 1h43, distribué sur 505 copies), avec Oakes Fegley, Bryce Dallas Howard, Robert Redford, Oona Laurence, Wes Bentley et Karl Urban
Star Trek Sans limites de Justin Lin (Etats-Unis, science-fiction, 2h03, distribué sur 600 copies), avec Chris Pine, Zachary Quinto, Simon Pegg, Karl Urban, Sofia Boutella, Idris Elba, Anton Yelchin (notre hommage), Zoe Saldana, John Cho et Shohreh Aghdashloo
Toni Erdmann de Maren Ade (Allemagne, comédie dramatique, 2h42, nombre de copies non communiqué), avec Peter Simonischek, Sandra Hüller et Michael Wittenborn (critique pour) (critique contre)
Les reprises
Dieu seul le sait (1957) de John Huston (Etats-Unis, drame, 1h 48, nombre de copies non communiqué) avec Robert Mitchum et Deborah Kerr
La Ligne rouge (1999) de Terrence Malick (Etats-Unis, drame / guerre, 2h50, distribué sur 10 copies), avec Sean Penn, Jim Caviezel, Nick Nolte, John Cusack, Ben Chaplin, Adrien Brody, George Clooney, Jared Leto, Tim Blake Nelson, Woody Harrelson, Elias Koteas, John Travolta, Thomas Jane, Miranda Otto, Nick Stahl, Dash Mihok, John C. Reilly, John Savage, Kirk Acevedo, Christopher Meloni et Donal Logue
Predator (1987) de John McTiernan (Etats-Unis, fantastique / action, 1h 47, nombre de copies non communiqué), avec Arnold Schwarzenegger, Carl Weathers, Elpidia Carrillo, Bill Duke, Jesse Ventura, Sonny Landham, Shane Black, Kevin Peter Hall alias le Predator et R.G. Armstrong
Talons Aiguilles (1992) de Pedro Almodóvar (Espagne, comédie dramatique, 1h 53, distribué sur 12 copies), avec Victoria Abril, Marisa Paredes, Féodor Atkine, Miguel Bosé, Javier Bardem et Bibi Andersen
Les sorties du 17 août 2016: Deux films très attendus, dans des registres très différents, sortent aujourd’hu… https://t.co/XlBQwgPgRi