Ça y est, l’été est arrivé ! Vous vous en rendrez compte au plus tard quand vous mettrez un pied dehors. Les fortes chaleurs de la première canicule officielle de la saison risqueront d’y mettre rapidement vos capacités physiques et mentales en difficulté. Ces températures supérieures à 30° vont prendre en étau la France entière tout au long de cette semaine de cinéma. Ce qui constitue une excuse comme une autre pour se réfugier dans nos chères salles obscures, convenablement climatisées pour la plupart d’entre elles. Or, le programme des sorties de ce mercredi revêt de même ses habits d’été, à savoir peu de films et peu de chefs-d’œuvre potentiels à ne rater sous aucun prétexte.
Néanmoins, nous pensons en avoir trouvé suffisamment pour constituer notre trio habituel de recommandations. Celles-ci ont pour point commun de ne pas forcément bien traiter leurs personnages féminins. En effet, les femmes sont la cible privilégiée de la violence meurtrière des hommes et dans le policier français La Nuit du 12 de Dominik Moll, et dans le thriller indirectement iranien Les Nuits de Mashhad de Ali Abbasi. Même s’il a un peu moins enthousiasmé notre cher confrère Jean-Jacques que le lauréat du prix d’interprétation féminine au dernier Festival de Cannes, le conte fantastique chilien To Kill the Beast de Agustina San Martin fournit un beau contre-poids à autant de sauvagerie féminicide. A moins que son volet bestial ne fasse écho de façon ingénieuse à l’une des deux reprises de cette semaine, le jouissif Hurlements de Joe Dante …
Les autres films à l’affiche dès aujourd’hui nous laissent déjà plus dubitatifs. Face aux grosses machines commerciales, un énième conte de super-héros Marvel côté américain et des comédies puériles côté français, la contre-programmation s’avère peu convaincante. Peu de choses nous attirent ainsi vers le nouveau Woody Allen, Rifkin’s Festival, qui a mis près de deux ans pour trouver son chemin sur nos écrans de cinéma depuis son avant-première au Festival de San Sebastian à la rentrée 2020. De même, le film chilien Jesus Lopez de Maximiliano Schonfeld a terminé depuis un certain temps son parcours des festivals spécialisés dans le cinéma latino-américain, y compris celui de Biarritz, où il avait reçu le prix du meilleur film en 2021.
Il ne nous reste donc plus qu’à vous conseiller de sauter sur l’occasion de découvrir enfin sur grand écran la romance douce-amère que Stanley Donen a filmé au milieu des années 1960 entre Audrey Hepburn et Albert Finney dans Voyage à deux, déjà de retour en salles, deux ans après sa dernière ressortie !
Ducobu président ! de Elie Semoun (France, Comédie, 1h25) avec Elie Semoun, Emilie Caen et Gérard Jugnot
Jesus Lopez de Maximiliano Schonfeld (Argentine, Drame, 1h27) avec Lucas Schell, Joaquin Spahn et Sofia Palomino
Menteur de Olivier Baroux (France, Comédie fantastique, 1h33) avec Tarek Boudali, Artus et Pauline Clément
La Nuit du 12 de Dominik Moll (France, Policier, 1h54) avec Bastien Bouillon, Bouli Lanners et Anouk Grinberg
Les Nuits de Mashhad de Ali Abbasi (Allemagne, Thriller, 1h56, distribué sur 123 copies) avec Mehdi Bajestani, Zar Amir Ebrahimi et Arash Ashtiani (critique)
Retrouver le chemin de Laurent Granier (France, Documentaire, 1h25)
Rifkin’s Festival de Woody Allen (États-Unis, Comédie dramatique, 1h28, distribué sur 260 copies) avec Elena Anaya, Louis Garrel et Gina Gershon
Thor Love and Thunder de Taika Waititi (États-Unis, Fantastique, 1h58) avec Chris Hemsworth, Christian Bale et Natalie Portman
To Kill the Beast de Agustina San Martin (Chili, Drame, 1h20) avec Ana Brun, Sabrina Grinschpun et Julieth Micolta (critique)
Reprises
Hurlements (1980) de Joe Dante (États-Unis, Horreur, 1h30) avec Dee Wallace, Patrick Macnee et Dennis Dugan
Voyage à deux (1966) de Stanley Donen (États-Unis, Comédie dramatique, 1h52) avec Audrey Hepburn, Albert Finney et Jacqueline Bisset