Cannes décerne ses récompenses au 7e art, à Critique Film nous attribuons également des palmes… au bon et au moins bon de la télévision. Toute l’année, les rédacteurs vont ont livré des critiques tour à tour acerbes ou dithyrambiques sur vos séries préférées, ils vous donnent aujourd’hui leur avis sur les réussites et les échecs de cette saison 2012-13. Chaque jour de la semaine, chacun d’entre eux va vous livrer son palmarès du pire et du meilleur en mots et en images !
Le premier à nous dévoiler les gagnants et les perdants des catégories bien à nous est… roulement de tambours : Matthieu (Community, Games Of Thrones, Fringe)
Palme du Cliffhanger le plus haletant
Homeland, l’arrestation de Brody dans New Car Smell
La deuxième saison de Homeland est peut-être un peu partie dans tous les sens, mais le moins qu’on puisse dire c’est que Gordon et Gansa nous ont donnée du cliffhanger en quantité et qualité. L’arrestation de Brody dès le quatrième épisode était un grand moment pour la série, prouvant que les scénaristes n’avaient pas peur d’accélérer plutôt que de laisser traîner l’action. Bien que cette tendance à vouloir toujours aller vite a finalement nuit à la saison dans son ensemble, les cliffhangers du début de saison (la découverte de la confession de Brody dans le deuxième épisode en est un autre) étaient extrêmement efficaces.
Trailer New Car Smell
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=h4sOfF0JSrw[/youtube]
Palme du personnage qui ne sert à rien
Joey Quinn (Dexter)
Mais quand va-t-il enfin mourir ? Le personnage inutile par excellence, qui sert juste d’excuse pour coucher avec des jolies actrices d’une saison à l’autre… Si encore l’acteur était bon ou si le personnage avait une once de personnalité il serait peut-être tolérable, mais non. Plus qu’une saison pour le tuer, Dexter !
Une des « magnifiques » storylines de Quinn
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=j498TYnTmqk[/youtube]
Palme de la nouveauté qui avait une bonne idée de départ mais…
Revolution
Comme souvent, une série de science-fiction qui tente d’être le nouveau Lost avec un concept assez intéressant, a échoué. Contrairement à ses prédécesseurs The Event ou Flashforward, Revolution a été renouvelée, mais à quoi bon ? Un personnage central inintéressant au possible, des dialogues ridicules et une crédibilité approchant le zéro absolu… encore une bonne idée de J.J. Abrams qui ne marche pas.
Trailer Revolution
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=c3cMGHC-4ZY[/youtube]
Palme du petit bijou que personne ne regarde
Rectify
Rectify est un peu sortie de nulle part, deuxième production dramatique de Sundance écrite par Ray McKinnon (le révérend dans Deadwood), mais c’est une des meilleures séries de l’année. Centrée sur une performance extraordinaire par Aden Young qui joue un homme profondément changé par ses 20 années passées dans le couloir de la mort, avec une réalisation impeccable et des dialogues profonds et étonnamment drôles par moments… Sundance ne pouvait pas rêver meilleur départ dans le monde des séries.
Trailer Rectify
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=SvACn9-3Evg[/youtube]
Palme du Bad Guy
Hannibal Lecter (Hannibal)
Dans une année marquée par les mauvaises séries de serial killers (The Following), Hannibal est une excellente surprise, en grande partie grâce à l’excellente interprétation du rôle par Mads Mikkelsen (Le Chiffre dans Casino Royale). Là où le Hannibal du Silence des Agneaux était toujours dans l’excès, le Hannibal de Mikkelsen est calme, composé et dérangeant.
Palme du meilleur acteur/meilleure actrice
Tatiana Maslany (Orphan Black)
Orphan Black n’est pas la série de l’année, mais Tatiana Maslany est certainement une révélation. Imaginez ce qu’on demandait à Anna Torv dans Fringe mais multiplié par 1000 : Maslany interprète 4 différentes versions d’un personnage qui se font passer les unes pour les autres sans arrêt. Grâce à des maniérismes plus ou moins subtils, il est toujours possible d’indentifier quelle version est censée être à l’écran, ce qui est admirable quand on a des scènes comme celle où Allison se fait passer pour Sarah, et Maslany se comporte juste assez différemment pour que l’on reconnaisse la situation. Et c’est sans parler de ce qu’elle fait lorsqu’elle incarne Helena et semble débarquée d’une autre planète.
Générique Orphan Black
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=AwAnvlD2gQo[/youtube]
Palme de la meilleure série (chaînes généralistes)
Drama : Hannibal
Ce qui fait le charme d’Hannibal, au delà du personnage éponyme, c’est un style visuel très distinct et une qualité de production qui égale les séries du câble et rappelle parfois Breaking Bad. L’atmosphère est très particulière, comme si l’action de la série se déroulait dans un long cauchemar plus ou moins surréel, notamment grâce aux séquences dans lesquelles Will se met dans la peau d’un tueur. Faire de Will Graham le personnage principal est d’ailleurs l’une des choses qui donne sa saveur à Hannibal, s’intéressant aux conséquences psychologiques de se plonger dans l’esprit de ces gens plutôt que de sombrer dans le gore gratuit.
Trailer Hannibal
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=dF8b_0AjaSQ[/youtube]
Comédie : 30 Rock
30 Rock, un monument des sitcoms de ces dix dernières années, s’est achevée cette année. On est habitué à ce que les comédies s’essoufflent au bout de quatre ou cinq saisons (How I Met Your Mother, The Office…), et 30 Rock a aussi connu des périodes un peu faibles, mais sa dernière saison est peut-être la meilleure que la série ait faite. Sachant qu’elle n’avait pas à se soucier du renouvellement de la série, Tina Fey s’en est donné à cœur joie, s’essayant notamment à un peu de satire politique, avec succès. Une belle conclusion pour une série qui n’en méritait pas moins.
Palme de la meilleure série du câble
Drama : Breaking Bad
La cinquième saison n’était peut-être pas aussi fascinante que la précédente, mais Breaking Bad reste au-dessus du reste (bénéficiant d’une chute de qualité du côté de Homeland et Mad Men). La cinquième saison, bien que moins rigoureuse dans sa narration, était la plus marquante visuellement, se distinguant notamment avec des montages qui perfectionnent la forme et des passages marquants comme le suicide de Peter Schueller et la scène de la piscine de Fifty-One. Le cliffhanger du dernier épisode est de plus une excellente façon de nous lancer dans la dernière saison qui arrive cet été.
Montage Crytal Blue Persuasion
[vimeo]http://vimeo.com/48739828[/vimeo]
Comédie : Girls
La deuxième saison de Girls, après avoir cherché ses pas pendant les trois premiers épisodes, nous a offert une série d’épisodes impressionnantes. It’s a Shame About Ray, qui profite de l’occasion d’un dîner chez Hannah pour explorer les nouvelles dynamiques de la saison, en particulier entre Ray et Shoshanna, Boys qui tente des nouvelles combinaisons de personnages, notamment avec le road trip de Ray et Adam, et surtout One Man’s Trash, sorte de film indépendant condensé, entièrement centré sur cette rencontre d’Hannah avec un riche médecin. Cette saison de Girls est enfin au niveau de ce que les réactions initiales à la première saison nous avaient fait espérer.
Palme du meilleur épisode de série
Drama : Episode 4 (Top of the Lake)
Sundance a décidément bien choisi la manière dont elle s’est lancée dans le monde des séries. Top of the Lake a peut-être faibli dans sa conclusion un peu trop sensationnaliste et sa vision du monde manichéenne, mais le quatrième épisode est tout simplement un chef d’oeuvre. On y apprend les vraies raisons qui poussent Robin à être obsédé par cette fille disparue, et Elisabeth Moss mériterait facilement un Emmy pour sa performance dans cet épisode.
Trailer Top of the Lake
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=9gUkHakRbD8[/youtube]
Comédie : One Man’s Trash (Girls)
Encore une fois, un épisode qui montre l’ambition structurelle de la série, capable de consacrer un épisode à deux personnages, dont l’un n’est jamais apparu précédemment.
Dernière scène One Man’s Trash
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=9Mv23iw6Z7o[/youtube]
Palme de la catégorie qui n’existe pas mais qui devrait !
Palme de la série annulée trop tôt : Ben and Kate
Ben and Kate était une de ces rares comédies qui trouve immédiatement ses marques, avec un cast de haute qualité, un ton clairement établi dès le pilote, et des personnages très bien campés et joués par le cast central, particulièrement Dakota Johnson (Kate). Pas la comédie la plus ambitieuse, mais une qui méritait certainement plus que 13 épisodes.
Bande annonce de Ben And Kate
[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=yuuY9vIeYmA[/youtube]
À demain pour le palmarès de Florence. En attendant n’hésitez pas à réagir sur ce classement!