Les derniers jours
Espagne : 2012
Titre original : Los últimos días
Réalisateur : ALex Pastor, David Pastor
Scénario : Alex Pastor, David Pastor
Acteurs : Quim Gutiérrez, José Coronado, Marta Etura
Distribution : Rezo Films
Durée : 1h40
Genre : Action, Science-Fiction
Date de sortie : 7 août 2013
Globale : [rating:3/5][five-star-rating]
Le second long métrage des frères Pastor reste dans la lignée du premier : même genre, même thème. L’infection virale serait-elle une obsession pour eux ? Ils réalisent et scénarisent un film violent et doux, décadent et prévisible et réaliste à souhait. Ils aiment les fins heureuses, leur ville natale et l’apocalypse. Ils sont comme des agents qui – sous couverture du cinéma – abordent des sujets sérieux et actuels au nombre desquels on peut retenir la crise financière, l’insécurité urbaine et la pression dans les milieux professionnels. Ils dénoncent la crainte de l’autre comme une réticence à faire confiance. Ils mettent en exergue la méfiance du voisin comme une peur de créer des liens. Ils soulèvent la question du rapport humain et de sa capacité à rester bon. Ils sont lucides sur ce qui nous menace tous à l’heure actuelle : la perte de contrôle.
Synopsis : Depuis la propagation d’un étrange et foudroyant virus, le monde est devenu terrifiant : sortir est désormais impossible. Dans leurs maisons, leurs bureaux, les gares, les gens sont condamnés à vivre cloitrés et doivent se battre pour leur survie. A Barcelone, Marc, piégé dans son bureau, se retrouve séparé de sa femme Julia. Contraint de faire équipe avec Enrique, son pire ennemi, il part à sa recherche dans les entrailles de la ville …
Virus mondial non identifié
L’histoire est celle de la propagation d’un virus – dont les scientifiques ne parviennent pas à déterminer l’origine – sur l’ensemble de la planète Terre. En somme, il s’agit d’un nouveau scénario de la fin du Monde comme il en existe déjà des dizaines au cinéma. Comme tous les virus, celui-ci est dévastateur et invisible. La presse l’a surnommé « la panique ». On parle d’agoraphobie généralisée ; ce qui pourrait être considérer comme un oxymore. La formule révèle une impossibilité à sortir d’un bâtiment de sorte que les barcelonais sont prisonniers de leur lieu de travail ou d’habitation. Les plus chanceux sont barricadés dans des centres commerciaux et des supermarchés. Tous sont contraints de se déplacer dans les tunnels souterrains du métro et des égouts. En bref, l’ennemi se trouve à l’extérieur. Ne franchissez pas les portes sous peine de mort rapide. Le scénario laisse a priori peu de chances aux personnages principaux qui doivent parcourir Barcelone en long et en large pour retrouver leur famille.
Retrouvera, retrouvera pas
Dans le rôle du mari aimant qui donnerait sa vie pour embrasser une dernière fois sa femme, on retrouve le jeune comédien espagnol Joaquim Gutiérrez Ylla (Inside, Azul) dont les talents d’acteur sont indéniables. Il est au centre de l’histoire et vous happe dès le début. Sa très belle épouse, et partenaire pour la seconde fois au cinéma, est interprétée par Marta Marta Etura (The Impossible, Azul). Quant à José Coronado (Todos estamos invitados, Tuya siempre), il livre une prestation émouvante dans le rôle de l’ennemi qui conclue un pacte avec le héro pour finalement devenir son ami. Le trio espagnol nous mène par le bout du nez espérant des retrouvailles comme si l’espoir nourrissait un homme. Tous trois se raccrochent à la vie qu’ils appréhendent de manière différente. Reste que la famille est une valeur prépondérante pour les frères Pastor qui s’y accrochent comme pour justifier leur collaboration sur ce second film.
Mourra, mourra pas
Le film ne traite pas seulement de la survie dans un monde devenu hostile mais aussi de l’hypothèse de la fin d’un cycle. Il y a donc des morts par millions sans que cela ne soit véritablement révélé. La question soulevée par les cinéastes est celle de savoir quel est le cycle de vie suivant. Ils proposent une ville où la nature reprend ses droits lorsque le virus disparaît. Au passage, ce dernier repart comme il est arrivé après avoir décimé la race humaine. Les réalisateurs suggèrent que les préadolescents prennent la relève. La fin de l’histoire semble un peu bâclée tant les éclipses temporelles sont grandes. Cela ne nous empêche pas de comprendre l’essence du message transmis. Ce film pourrait être un avertissement du type « tout le monde ne s’en sortira pas… » avec un soupçon d’espoir du genre « … mais tout finira par s’arranger. ». L’unique solution est de passer à l’action ensemble et non les uns contre les autres.
Résumé
Au final, les prises de vue (notamment vers le haut et par le haut) sont très bien étudiées. On apprécie l’optimisme et la poésie qui se dégagent de la scène de fin et vient apaiser nos esprits avant de pousser la porte de la salle obscure. Alors que tout se met à tourner carré (attentats terroristes, meurtres de masse, kidnappings de journalistes, viols collectifs, tabassage de pompiers,…), on est en droit de se demander ce qui va finalement nous mener à notre perte. Comme un pressentiment que le pire reste à venir. Un conseil : gardez le contrôle.
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