L’année 1918 a surtout acquis son importance historique, grâce à la fin de la Première Guerre mondiale, dont le centenaire sera célébré en grande pompe en novembre prochain. Il y a un siècle naissaient également quelques futures légendes du cinéma, dont vous trouverez ici une liste nullement exhaustive et forcément subjective de dix noms, entrés pour l’éternité au panthéon du Septième Art ou au contraire en voie d’être honteusement oubliés. A noter que pour la première fois depuis 2015, aucun de ces monstres sacrés quasiment centenaires est encore parmi nous, alors que Olivia De Havilland et Kirk Douglas se portent a priori toujours plutôt bien à désormais 101 ans et que Danielle Darrieux n’était décédée que cinq mois après son grand anniversaire en mai dernier.
Jeff Chandler
(* 15 décembre 1918 / + 17 juin 1961)
Cet acteur américain, à la taille imposante et à la chevelure prématurément grisonnante, avait véhiculé pendant les années 1950 une image de la virilité que l’on peut hélas considérer comme un peu désuète de nos jours. Principalement à l’affiche dans des films de genre, tels que des westerns, des films de guerre et des mélodrames, Chandler avait également connu un certain succès en tant que chanteur. Parmi ses films les plus mémorables, citons La Flèche brisée, pour lequel il fut nommé à l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle en 1951, et L’Oiseau de paradis de Delmer Daves, Les Pirates de Macao de Edward Ludwig, Les Frères Barberousse de Charles Lamont, Au mépris des lois et A l’assaut du Fort Clark de George Sherman, Les Conducteurs du diable et A l’est de Sumatra de Budd Boetticher, Sans ton amour, La Muraille d’or, La Maison sur la plage, Brisants humains et La Rançon de la peur de Joseph Pevney, Le Signe du païen de Douglas Sirk, Les Piliers du ciel de George Marshall, La Robe déchirée, Le Salaire du diable et Escale à Tokyo de Jack Arnold, Un seul amour de George Sidney, Les Lâches meurent aussi de Helmut Käutner, Caravane vers le soleil de Russell Rouse, Tout près de Satan de Robert Aldrich, Violence au Kansas de Melvin Frank, Les Lauriers sont coupés de José Ferrer et Les Maraudeurs attaquent de Samuel Fuller. A seulement 42 ans, Jeff Chandler était décédé d’une septicémie, à la suite d’une opération pour une hernie discale.
William Holden
(* 17 avril 1918 / + 16 novembre 1981)
De toutes les personnalités sur cette liste, cet acteur américain nous a sans doute quittés de la façon la plus tristement tragique. Une des plus grandes vedettes du cinéma américain des années ’50, William Holden était encore un acteur recherché au début des années ’80, quand il s’était coupé le front en tombant dans son appartement, en état d’ébriété, finissant par se vider de son sang sans nécessairement s’en rendre compte. C’était donc une fin minable pour un pur produit de la machine hollywoodienne, qui a admirablement su se réinventer au cours de sa prestigieuse carrière, longue de plus de quarante ans. William Holden avait décroché son premier rôle important, grâce à l’insistance légendaire de l’actrice Barbara Stanwyck, dans L’Esclave aux mains d’or de Rouben Mamoulian en 1939. Après s’être d’ores et déjà fait un nom avant la guerre, par exemple dans Une petite ville sans histoire de Sam Wood, il s’était réellement imposé dès le début des années ’50, à travers des classiques comme Boulevard du Crépuscule de Billy Wilder et Comment l’esprit vient aux femmes de George Cukor. Jusqu’à la fin de la décennie, il a su enchaîner les succès, tels que Stalag 17 et Sabrina de Billy Wilder, La Lune était bleue de Otto Preminger, La Tour des ambitieux de Robert Wise, Les Ponts de Toko-Ri de Mark Robson, Une fille de province et Un magnifique salaud de George Seaton, La Colline de l’adieu de Henry King, Picnic de Joshua Logan, Le Pont de la rivière Kwaï de David Lean – Oscar du Meilleur Film en 1958 –, La Clé de Carol Reed, Les Cavaliers de John Ford et Le Monde de Suzie Wong de Richard Quine. Après une relative traversée du désert pendant les années ’60, entrecoupée seulement de Deux têtes folles de Richard Quine et de Alvarez Kelly de Edward Dmytryk, William Holden avait décroché un nombre conséquent de beaux rôles de vieillesse à partir de La Horde sauvage de Sam Peckinpah en 1969, jusqu’à S.O.B. de Blake Edwards en 1981, en passant par Deux hommes dans l’ouest de Blake Edwards, Breezy de Clint Eastwood, La Tour infernale de John Guillermin, Network Main basse sur la TV de Sidney Lumet et Fedora de Billy Wilder. Il a été nommé à trois reprises à l’Oscar du Meilleur acteur, pour Boulevard du Crépuscule, Stalag 17 et Network Main basse sur la TV. Il l’avait gagné en 1954 pour Stalag 17.
Robert Aldrich
(* 9 août 1918 / + 5 décembre 1983)
Pour un réalisateur jamais nommé aux Oscars et dont le dernier film remonte à près de quarante ans, cet Américain a su rester présent dans l’esprit des cinéphiles, voire des productions contemporaines, comme l’année dernière avec la mini-série « Feud » de Ryan Murphy autour du tournage de Qu’est-il arrivé à Baby Jane ?. Puisque la Cinémathèque Française lui a déjà rendu hommage à plusieurs reprises, dont la dernière fois à la rentrée 2009, comptons donc plutôt sur les salles de répertoire parisiennes pour fêter dignement son centenaire cet été ! Car même s’il est resté cantonné dans un cinéma de genre au ton viscéral, Robert Aldrich est responsable de plusieurs œuvres fort mémorables du cinéma. A ses débuts pendant les années ’40 l’assistant de quelques réalisateurs célèbres comme William A. Wellman (Les Forçats de la gloire), Jean Renoir (L’Homme du sud), Robert Rossen (Sang et or), Lewis Milestone (Arc de Triomphe), Joseph Losey (M et Le Rôdeur) et Charles Chaplin (Les Feux de la rampe), Robert Aldrich travaille au début des années ’50 comme metteur en scène à la télévision naissante. Il se fait remarquer par ses premiers longs-métrages de cinéma en 1954, grâce au coup triple de Alerte à Singapour, Bronco Apache et Vera Cruz. Dès lors, il tourne en moyenne un film par an jusqu’au début des années ’80, dont la plupart ont su trouver leur public d’admirateurs : En quatrième vitesse, Le Grand couteau, Feuilles d’automne, Attaque !, El Perdido, Qu’est-il arrivé à Baby Jane ? et sa suite Chut chut chère Charlotte, Le Vol du Phénix, Les Douze salopards, Faut-il tuer Sister George ?, Pas d’orchidées pour Miss Blandish, Fureur apache, Plein la gueule, La Cité des dangers, La Dernière lueur du crépuscule, Bande de flics et Deux filles au tapis. En 1959, il a été le président du jury au Festival de Berlin et dans les années ’70, il a été pendant quatre ans le président de la Directors Guild of America.
Rita Hayworth
(* 17 octobre 1918 / + 14 mai 1987)
L’une des plus grandes femmes fatales de l’Histoire du cinéma a connu une existence guère aussi flamboyante que celle de ses personnages sublimement désirables. L’une des premières personnalités atteintes de la maladie d’Alzheimer, cette actrice américaine était en somme la victime de ses cinq mariages, tous malheureux, et du système impitoyable des studios, dans son cas la Columbia. De sa sensualité magnétique restera par contre à jamais sa danse mythique dans Gilda de Charles Vidor, dont la silhouette a été pendant longtemps l’image de marque du distributeur de films de répertoire Action Gitanes. Avant cette séquence qui avait fait date dans le film noir et les fantasmes que ce genre poisseux peut parfois susciter, Rita Hayworth avait débuté au milieu des années ’30 sous son nom de naissance Rita Cansino. C’est à partir de Seuls les anges ont des ailes de Howard Hawks en 1939 qu’elle devenait la femme fatale par excellence, accompagnant les soldats américains par milliers sous forme de photos à regarder avant de partir au combat. Elle était également à l’affiche dans Suzanne et ses idées de George Cukor, La Blonde framboise de Raoul Walsh, Arènes sanglantes de Rouben Mamoulian, L’Amour vient en dansant de Sidney Lanfield, Six destins de Julien Duvivier et La Reine de Broadway de Charles Vidor. Après le choc Gilda, la carrière de Rita Hayworth commençait curieusement à ralentir, malgré d’autres rôles d’envergure dans La Dame de Shanghai de Orson Welles, Les Amours de Carmen de Charles Vidor, L’Affaire de Trinidad de Vincent Sherman, Salomé de William Dieterle, La Belle du Pacifique de Curtis Bernhardt, L’Enfer des tropiques de Robert Parrish, La Blonde ou la rousse de George Sidney, Tables séparées de Delbert Mann, Ceux de Cordura de Robert Rossen, Le Plus grand cirque du monde de Henry Hathaway, Piège au grisbi de Burt Kennedy, Opération Opium et Peyrol le boucanier de Terence Young et La Colère de Dieu de Ralph Nelson. Rita Hayworth était entre autres mariée avec l’acteur et réalisateur Orson Welles, l’aristocrate Prince Ali Khan, le chanteur Dick Haymes et le producteur James Hill.
Ida Lupino
(* 4 février 1918 / + 3 août 1995)
Dans les annales des femmes fatales, cette actrice anglaise a de même indubitablement sa place. C’est toutefois en tant que réalisatrice – l’une des premières dans une profession dominée par des hommes dans le Hollywood des années ’50 – qu’elle a également su se distinguer, même si l’essentiel de sa deuxième partie de carrière s’est fait à la télévision. Après de nombreux rôles au fil des années ’30, par exemple dans Le Joyeux bandit de Rouben Mamoulian, Artistes et modèles de Raoul Walsh, Les Aventures de Sherlock Holmes de Alfred L. Werker et La Lumière qui s’éteint de William A. Wellman, Ida Lupino devient l’une des reines du film noir dès les années ’40, grâce à Une femme dangereuse et La Grande évasion de Raoul Walsh. Elle enchaîne sur Le Vaisseau fantôme de Michael Curtiz, La Péniche de l’amour de Archie Mayo, La Manière forte de Vincent Sherman, La Vie passionnée des sœurs Brontë de Curtis Bernhardt, La Femme aux cigarettes de Jean Negulesco, L’Araignée de Michael Gordon, La Maison dans l’ombre de Nicholas Ray, Ici brigade criminelle de Don Siegel, Femmes en prison de Lewis Seiler, Le Grand couteau de Robert Aldrich et La Cinquième victime de Fritz Lang. Trois brèves apparitions dans Junior Bonner de Sam Peckinpah, La Pluie du diable de Robert Fuest et Soudain les monstres de Bert I. Gordon mises à part, elle passe la fin de sa vie professionnelle sur le petit écran, où elle participe à une quarantaine de séries. Son parcours derrière la caméra est, lui aussi, des plus respectables, puisqu’il comprend des films comme Outrage, Jeu set et match avec Claire Trevor, Le Voyage de la peur avec Edmond O’Brien et Bigamie avec Joan Fontaine, ainsi que près de 80 épisodes pour diverses séries de télé. Elle était mariée entre autres aux acteurs Louis Hayward et Howard Duff.
Samuel Z. Arkoff
(* 12 juin 1918 / + 16 septembre 2001)
L’aîné du producteur mythique Roger Corman, cet ancien avocat américain s’est fait un nom comme ce dernier dans le cinéma indépendant fièrement commercial. Au sein de sa société de production et de distribution American International Pictures, il avait supervisé entre les années ’50 et ’70 la mise en chantier de dizaines, voire de centaines de films de genre destinés à un public adolescent. La plupart d’entre eux appliquaient à la lettre la recette Arkoff, qui exigeait à la fois de l’action, de la révolte, des tueries, des discours, des fantasmes et du sexe. Il suffit de lire leurs titres pour s’en convaincre : Vive le rock de Edward L. Cahn, Le Fantastique homme colosse et L’Empire des fourmis géantes de Bert I. Gordon, Crimes au musée des horreurs de Arthur Crabtree, Un baquet de sang, La Chambre des tortures, L’Empire de la terreur, Le Corbeau et Les Anges sauvages de Roger Corman, Le Cirque des horreurs et Brûle sorcière brûle de Sidney Hayers, Le Vainqueur de l’espace de Antonio Margheriti, Le Maître du monde de William Whitney, Panique année zéro de Ray Milland, Beach party de William Asher, Le Croque-mort s’en mêle de Jacques Tourneur, La Planète des vampires et L’Espion qui venait du surgelé de Mario Bava, Les Hauts de Hurlevent, L’Abominable Dr. Phibes et Le Retour de l’abominable Dr. Phibes de Robert Fuest, Dillinger de John Milius, L’Exécuteur noir de Gordon Douglas, L’Île du docteur Moreau de Don Taylor et Amityville La Maison du diable de Stuart Rosenberg.
Massimo Girotti
(* 18 mai 1918 / + 5 janvier 2003)
D’un côté, le jeune premier et héros athlétique de péplums et de l’autre, le vieil homme à l’allure distinguée : la filmographie de cet acteur italien se laisse assez clairement départager en deux camps distincts. C’est pourtant avec un rôle à la sensualité contemporaine dans un classique du néoréalisme italien, Les Amants diaboliques de Luchino Visconti, que Massimo Girotti se fait un nom dès 1943. Mais en effet, après son passage chez Roberto Rossellini (La Proie du désir), Giuseppe De Santis (Chasse tragique et Onze heures sonnaient), Pietro Germi (Jeunesse perdue et Au nom de la loi), Luigi Zampa (Les Années difficiles), Michelangelo Antonioni (Chronique d’un amour) et Luigi Comencini (Les Volets clos), il s’essayait également aux péplums, comme Spartacus de Riccardo Freda. Après sa participation à L’Amour d’une femme de Jean Grémillon, Senso de Luchino Visconti, Marguerite de la nuit de Claude Autant-Lara et La Novice de Alberto Lattuada, il devait attendre la fin des années ’60 pour retrouver des personnages à la hauteur de son talent chez Pier Paolo Pasolini (Théorème et Medée), puis chez Bernardo Bertolucci (Le Dernier tango à Paris), Visconti pour la troisième et dernière fois (L’Innocent), Joseph Losey (Mr. Klein), Ettore Scola (Passion d’amour), Roberto Benigni (Le Monstre) et Ferzan Ozpetek (La Fenêtre d’en face).
Suzanne Flon
(* 28 janvier 1918 / + 15 juin 2005)
Pendant la première moitié des années 2000, cette actrice française était une sorte de mémé par excellence du cinéma national. Or, alors que nous apprécions bien sûr ses interprétations dans des films comme Les Enfants du marais, Un crime au paradis et Effroyables jardins de Jean Becker, Je suis né d’une cigogne de Tony Gatlif, La Fleur du mal et La Demoiselle d’honneur de Claude Chabrol, Joyeux Noël de Christian Carion et Fauteuils d’orchestre de Danièle Thompson, ce serait oublier un peu trop vite son long et illustre parcours depuis l’immédiat après-guerre. Car elle a été présente avec une appréciable régularité sur les écrans français dans les années ’50 chez John Huston (Moulin Rouge) et Orson Welles (Dossier secret), puis chez Claude Autant-Lara (Tu ne tueras point), Henri Verneuil (Un singe en hiver), Welles encore (Le Procès), Roger Vadim (Château en Suède), John Frankenheimer (Le Train), Robert Enrico (Tante Zita) et Gilles Grangier (Sous le signe du taureau), ainsi qu’à partir des années ’70 chez Claude Pinoteau (Le Silencieux), Joseph Losey (Mr. Klein), José Giovanni (Comme un boomerang), James Ivory (Quartet), Jean Becker (L’Été meurtrier), Pierre Granier-Deferre (Noyade interdite), Alain Jessua (En toute innocence) et Tony Gatlif (Gaspard et Robinson). Suzanne Flon a gagné deux fois le César de la Meilleure actrice dans un second rôle, en 1984 pour L’Été meurtrier et en 1990 pour La Vouivre. Elle avait gagné la Coupe Volpi de la Meilleure actrice au Festival de Venise en 1961 pour Tu ne tueras point.
Ingmar Bergman
(* 14 juillet 1918 / + 30 juillet 2007)
Les rétrospectives pour le plus illustre des centenaires 2018 sont d’ores et déjà préparées, puisque le Festival de La Rochelle présentera ses films au début de l’été, en partenariat avec la Cinémathèque Française, qui devrait donc reprendre cet hommage au plus tard à la rentrée. De même, l’invitée d’honneur du prochain Festival de Bergame au mois de mars, l’actrice norvégienne Liv Ullmann, était si intimement liée au maître suédois que l’on peut y voir un hommage indirect. Toujours est-il que l’influence et la réputation de Ingmar Bergman perdurent, ce qui n’est nullement étonnant avec une œuvre si majestueusement riche ! Nous attendons par conséquent avec impatience de pouvoir nous replonger dans ses films denses et intenses, depuis la première dizaine, assez méconnue, jusqu’à ses téléfilms de vieillesse, en passant par une série quasiment inégalée de chefs-d’œuvre tels que Monika, La Nuit des forains, Sourires d’une nuit d’été, Le Septième sceau, Les Fraises sauvages, Le Visage, La Source, A travers le miroir, Les Communiants, Le Silence, Persona, L’Heure du loup, La Honte, Cris et chuchotements, Scènes de la vie conjugale, Face à face, Sonate d’automne, De la vie des marionnettes et Fanny et Alexandre. Comme pour prouver davantage que le génie d’un cinéaste comme Ingmar Bergman ne se laisse pas mesurer en nombre de prix qu’il a reçus, son palmarès est étrangement bancal, avec bon nombre de prix honorifiques, tels qu’un Lion d’or d’honneur à Venise dès 1971, le prix Irving G. Thalberg de l’Académie américaine la même année, ainsi qu’une « Palme des Palmes » à Cannes en 1997. Mais sinon, ce sont plutôt les nominations qui prévalent : neuf aux Oscars, quatre aux César, quatre sélections en compétition à Venise et cinq à Cannes, à peine contrebalancées par un Ours d’or à Berlin en 1958 pour Les Fraises sauvages et un César du Meilleur Film étranger pour Fanny et Alexandre en 1984.
John Forsythe
(* 29 janvier 1918 / + 1er avril 2010)
Un peu comme celle de son confrère italien, la carrière de cet acteur américain s’articule en deux parties qui n’ont pratiquement rien en commun. D’abord, il y a eu John Forsythe, l’acteur honnête de productions modestes des années 1950 et ’60, qui a néanmoins su nous interpeller avant-guerre dans Destination Tokyo de Delmer Daves, puis dans La Ville enchaînée de Robert Wise, Le Crime de la semaine de Jack Arnold, Fort Bravo de John Sturges, Mais qui a tué Harry ? et L’Étau de Alfred Hitchcock, La Fille de l’ambassadeur de Norman Krasna, L’Aigle noir de William Dieterle, Madame X de David Lowell Rich, ainsi que De sang froid et The Happy Ending de Richard Brooks. Sa véritable consécration allait cependant avoir lieu sur le petit écran, où il avait été abondamment actif dès la fin des années ’40. Après un dernier rôle marquant au cinéma dans Justice pour tous de Sidney Lumet en 1979, Forsythe allait obtenir le rôle phare de toute une époque sous forme du patriarche Blake Carrington dans les neuf saisons de « Dynastie ». Comparée à l’impact de cette série phénomène, sa participation vocale à une autre série à succès dans les années ’70, « Drôles de dames » peut presque paraître anecdotique. C’est sans surprise pour « Dynastie » qu’il a eu l’essentiel de ses récompenses, à savoir trois nominations à l’Emmy et six aux Golden Globes. Il a gagné deux Golden Globes en 1983 et ’84, respectivement pour la deuxième et troisième saison de la série phare.