Voici la courte liste des personnalités du cinéma qui célébreront un anniversaire important pendant la semaine à venir, entre le 7 et le 13 novembre 2016 :
Le mardi 8 novembre
Walter Mirisch (95 ans) : ce producteur américain peut être à juste titre considéré comme l’éminence grise d’Hollywood. Il doit son influence et sa réputation immaculée aux films mythiques qu’il a produits avec ses frères pendant les années 1960 à travers leur société de production, la Mirisch Company. On lui doit ainsi des classiques tels que La Loi du seigneur et La Rumeur de William Wyler, L’Homme de l’ouest de Anthony Mann, Les Sept mercenaires et La Grande évasion de John Sturges, West Side Story de Robert Wise et Jerome Robbins – Oscar du Meilleur Film en 1962 –, La Panthère rose, Quand l’inspecteur s’emmêle et La Party de Blake Edwards, ainsi que Les Russes arrivent les russes arrivent, Dans la chaleur de la nuit – Oscar du Meilleur Film en 1968 –, L’Affaire Thomas Crown et Un violon sur le toit de Norman Jewison. Avant et après cette décennie sous le signe du succès, Mirisch avait été responsable de films de genre comme Les Révoltés de la cellule 11, L’Invasion des profanateurs de sépultures et Face au crime de Don Siegel, Association criminelle de Joseph H. Lewis et Un jeu risqué de Jacques Tourneur dans les années ‘50, ainsi que Scorpio de Michael Winner, Du sang dans la poussière et Monsieur Majestyk de Richard Fleischer, La Bataille de Midway de Jack Smight, Même heure l’année prochaine de Robert Mulligan, Dracula de John Badham et La Fille sur la banquette arrière de Arthur Hiller une vingtaine d’années plus tard. Walter Mirisch a gagné l’Oscar du Meilleur Film pour Dans la chaleur de la nuit, le prix Irving G. Thalberg en 1978 et le prix humanitaire Jean Hersholt en 1983. Il a été le président de l’Académie du cinéma américain entre 1973 et ’77. Et il a reçu le prix honorifique Cecil B. DeMille de l’Association de la presse étrangère d’Hollywood en 1977.
Paolo Taviani (85 ans) : avant les frères Dardenne, les frères Coen et les frères/sœurs Wachowski, il y avait les frères Taviani. Ce réalisateur italien et son frère aîné Vittorio ont depuis près d’un demi-siècle mis en scène quelques uns des films les plus marquants du cinéma transalpin. Alors que leur cinéma vit récemment une renaissance insoupçonnée, grâce à César doit mourir – Ours d’or au Festival de Berlin en 2012 – et le sublime Contes italiens sorti en France en juin 2015, ils ont su s’imposer dès les années ’60 et Un homme à brûler avec Gian Maria Volontè, puis Les Subversifs, Sous le signe du scorpion, Allonsanfàn avec Marcello Mastroianni, Padre padrone – Palme d’or au Festival de Cannes en 1977 –, La Nuit de San Lorenzo – Grand prix au Festival de Cannes en 1982 et prix du Meilleur Film et des Meilleurs réalisateurs de la National Society of Film Critics en ’84 –, Kaos Contes siciliens, Good morning Babilonia avec Vincent Spano, Le Soleil même la nuit avec Julian Sands, Fiorile, Les Affinités électives avec Isabelle Huppert et Le Mas des alouettes avec Moritz Bleibtreu.
Richard Curtis (60 ans) : ce ne sont guère les trois films réalisés par cet Anglais né en Nouvelle Zélande qui assureront sa réputation à l’avenir, puisque ni Love actually, ni Good morning England et encore moins Il était temps ont su marquer les esprits – à l’exception éventuelle du premier qui est adulé par les fans de comédies romantiques. En tant que scénariste, par contre, il est l’un des esprits les plus brillants de sa génération, comme le prouvent ses nombreux scénarios pour la télévision (« Black Adder », « Spitting image », « Mr. Bean ») et pour le cinéma (The Tall guy de Mel Smith, Quatre mariages et un enterrement de Mike Newell, Coup de foudre à Notting Hill de Roger Michell, Le Journal de Bridget Jones de Sharon Maguire et Bridget Jones L’Âge de raison de Beeban Kidron, Cheval de guerre de Steven Spielberg et Favelas de Stephen Daldry). Richard Curtis a été nommé à l’Oscar du Meilleur scénario original en 1995 pour Quatre mariages et un enterrement, qui lui avait valu le prix de la Writers Guild américaine.
Le jeudi 10 novembre
Jacques Rozier (90 ans) : ce réalisateur français n’a tourné que cinq longs-métrages de fiction et pourtant, son premier, Adieu Philippine est en 1963 un des films phares de la Nouvelle Vague, depuis repris et étudié à satiété. Rozier se fait curieusement rare par la suite, avec seulement deux films dans les années ’70, Du côté d’Orouët et Les Naufragés de l’île de la Tortue qu’il était venu présenter aux côtés de l’acteur Pierre Richard à la Cinémathèque Française en avril dernier, puis Maine Océan – prix Jean Vigo en 1986 – et Fifi Martingale, présenté au Festival de Venise en 2001 et seulement distribué en province.