L’Ecume des jours
France : 1968
Titre original : L’Ecume des jours
Réalisateur : Charles Belmont
Scénario : Charles Belmont
Acteurs : Jacques Perrin, Annie Buron, Marie-France Pisier
Distribution : Inconnue
Durée : 1h50
Genre : Comédie dramatique
Date de sortie : Inconnue
2/5
Adapter le roman éponyme de Boris Vian n’est pas chose aisée. L’univers décalé de l’auteur ne se transpose pas naturellement sur un écran; les images d’un film peinant à traduire les mots d’un livre.
Synopsis : Colin et Chloé vivent un amour fou. Mais la jeune fille est bientôt victime d’une étrange maladie: un nénuphar pousse dans ses poumons, l’empêchant peu à peu de respirer.
Cela ne décourage pas les réalisateurs puisque Michel Gondry tourne actuellement son « Écume des jours » avec Duris et Tautou. Charles Blemont a réalisé lui en 1968, son premier long métrage en réunissant Jacques Perrin, Bernard Fresson et Sami Frey dans le trio d’amis.
Un monde fantasque et poétique
Boris Vian prend prétexte d’histoires d’amour (Colin – Chloé, Chick – Alise , Nicolas – Isis) et d’histoires d’amitié (Colin – Chick, Colin – Nicolas) pour aborder sans concession l’amour, l’amitié, l’argent, la maladie et la mort.
Avec Chick « adorateur » de Jean-Sol Partre, Vian ridiculise le profiteur de l’argent de Colin, celui qui dilapide son argent dans l’achat compulsif de livres, de pipes et de caleçons ayant appartenu à l’écrivain-philosophe., celui qui finit même par s’identifier à son idole en oubliant sa vie réelle;
Avec Colin il critique le velléitaire romantique qui vit d’oisiveté tant que l’argent dure, qui use des autres (Nicolas à son service, Isis qui prend soin de Chloé…), s’immisce dans leur vie (il pousse Chick au mariage), qui souffre de la maladie de Chloé mais se laisserait bien séduire par Isis ou Alise..).
Enfin Vian fait de la maladie et de la mort un des thèmes central de son propos: avec la maladie de Chloé, victime d’un nénuphar dans le poumon qui va l’empêcher de respirer, avec le travail qu’a du prendre Colin pour subvenir aux besoins du traitement (annonceur de mauvaises nouvelles … il annonce notamment les morts ….).
Dans lequel on n’entre pas vraiment
Même s’il a élagué l’ouvrage (pas de trace de la souris grise, de la maison qui rétrécit, du cercueil malmené par l’église. Faute d’argent..), Charles Belmont a su récréer une part de l’univers de Vian en faisant vivre des personnages somme toutes normaux dans des situations fantasques, loin de toute logique.
Mais tout cela reste assez artificiel. Sans vraiment s’ennuyer on n’est cependant que très peu impliqué par l’existence de ces personnages.
Les admirateurs du livre se diront frustrés de toute sa dimension poétique. Les autres ne rentreront pas plus dans l’œuvre.