Les adaptations de romans au cinéma sont très en vogue en ce moment, les deux arts restant irrésistiblement liés, mais il est plus rare qu’un écrivain prolonge l’aventure en adaptant sa propre œuvre littéraire au cinéma.
David Foenkinos se lance un pari risqué car l’univers du livre doit être retrouvé dans un autre registre, un autre art, et devant un public qui attend avec impatience de ressentir quelque chose de familier devant l’écran, comme si il se revoyait tourner les pages du roman.
Ce qui est sûr, c’est que l’auteur est plus à même de rendre hommage à son propre livre en l’adaptant au cinéma car il est sensiblement habité par l’histoire, les personnages, l’ambiance de son œuvre.
De plus, lauréat de dix prix littéraires et avec 700 000 exemplaires vendus, le roman a mis la barre très haut.
L’écrivain se lance dans la réalisation pour la première fois, il accompagne son « bébé » jusqu’au bout, il le fait naitre en livre et le laisse s’épanouir sur grand écran.
David Foenkinos avait déjà plusieurs cordes à son arc : scénariste, auteur et directeur de casting… mais c’est avec La Délicatesse qu’il va en quelques sortes « naitre » en tant que réalisateur.
La Délicatesse est d’ailleurs une histoire sur la renaissance, il raconte, toujours en cohérence avec l’univers du livre (en ayant par exemple recours aux ellipses et passages de temps) l’histoire d’une femme écorchée vive qui va peu à peu se laisser apprivoiser par un homme qu’elle n’aurait jamais imaginé aimer.
Markus est en quelques sortes un « homme pansement » mais l’improbabilité de leur amour et du lien qui se crée entre eux fait la magie du film et paradoxalement son réalisme bouleversant.
Renaitre tient du miracle et l’amour entre le duo Tautou-Francois Damiens est également miraculeux par son improbabilité.
Le projet de David Foenkinos est t-il à la hauteur de sa plume, les amoureux du livre nous le diront.