Le Prince d’Egypte

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Le Prince d'Egypte de Steve Hickner, Simon Wells, Brenda Chapman

Le Prince d'Egypte de Steve Hickner, Simon Wells, Brenda Chapman Le Prince d’Egypte

USA : 1998
Titre original : The Prince of Egypt
Réalisateur : Steve Hickner, Simon Wells, Brenda Chapman
Scénario : Philip LaZebnik
Acteurs : Val Kilmer, Emmanuel Curtil, Ralph Fiennes
Distribution : United International Pictures (UIP)
Durée : 1h39
Genre : Animation
Date de sortie : 16 décembre 1998

Globale : [rating:4][five-star-rating]

Un gros film d’animation hollywoodien sérieux traitant de la Bible, c’est audacieux. En faire une merveille, c’est autre chose. Pari à moitié réussi pour le premier dessin animé de DreamWorks…

Synopsis : À travers l’histoire de deux frères, tous deux princes du plus grand empire sur terre, évocation de l’épopée de Moïse. Si l’un des deux frères a régné sur l’Égypte, l’autre a eu un destin encore plus extraordinaire. Quand leur parenté, fondée sur un mensonge, leur est révélée, tout les sépare : leur foi, leur passé et leur avenir et provoquera ainsi la chute d’une dynastie…

Le Prince d'Egypte de Steve Hickner, Simon Wells, Brenda Chapman

Réalisé en même temps que FourmiZ et sorti peu de temps après, Le Prince d’Égypte est le premier des cinq films d’animation signés DreamWorks à être réalisés en 2D traditionnelle et non en images de synthèse. Le pari était risqué, le succès fut sobre mais l’audace d’un tel projet reste intacte. Il faut dire que mettre en scène un dessin animé tout public basé sur l’un des passages les plus connus de la Bible était sacrément osé…

Un adversaire de taille face à Disney

Nous sommes donc en 1998 et l’animation a déjà bien commencé à changer pour ne pas dire à évoluer. Plus propre, ayant déjà eu maintes fois recours à une aide numérique pour accentuer la fluidité de certains plans et bénéficiant de doublages de qualité (surtout aux États-Unis), les dessins animés des années 90 sont devenus avant tout de nouvelles prouesses technologiques, privilégiant la technique à l’émotion. Cette année-là pourtant, c’est la chute pour l’empire Disney qui n’a produit que le sympathique Mulan et une flopée de suites ringardes en direct-to-video (dont Le Roi Lion II), laissant d’autres films s’immiscer quelque peu (Excalibur, l’épée magique, Les Razmoket le film, Perfect Blue…). DreamWorks saisit donc l’occasion pour proposer son premier film 2D et livre une sublime adaptation de la vie de Moïse, libérateur des Hébreux sous le joug du Pharaon Ramsès II ramenant son peuple à la terre promise par Dieu…

Bien que sévèrement raccourci au niveau de sa fidélité par rapport à l’Ancien Testament (enfin, plus par rapport aux très romancés Dix Commandements de Cecil B. DeMille), Le Prince d’Égypte n’en demeure pas moins une excellente adaptation qui reprend les grands moments de cette épopée biblique avec une cohérence exemplaire malgré sa courte durée (seulement 1h30). Nous y suivons donc l’adoption de Moïse, alors bébé, par le Pharaon Séthi Ier qui élèvera comme son propre fils le jeune hébreu. Ce n’est que bien des années plus tard que Moïse fera face à son passé et ses origines d’esclave et, pris d’une épiphanie face au fameux buisson ardent, décidera de libérer son peuple des griffes de son frère Ramsès, devenu un véritable tyran régnant sur l’Égypte entière… Projet fou et inhabituel, surtout de la part de gros studios américains, le film évite la caricature et la vulgarisation de son histoire pour ne se consacrer qu’à une mise en scène époustouflante et une fidélité à toute épreuve du passage biblique.

Le Prince d'Egypte de Steve Hickner, Simon Wells, Brenda Chapman

Un film pour les plus grands avant tout

Moins passionnant et moins précis que les fabuleux Dix Commandements, Le Prince d’Égypte reste toutefois abordable, surtout pour le jeune public qui, malgré la violence de certaines situations (peintures de bébés jetés à la mer, serpents dévorés par un autre, eau changée en sang, thème de la mort dévastant les premiers nés…), ne devrait pas être choqué. En effet, les studios émettent tout de même une réserve quant aux moments dits trash en ponctuant constamment le film d’inévitables chansons censées être entrainantes mais tombant hélas à chaque fois à l’eau (agrémenté de traductions françaises abominables, merci Patrick Fiori). En résulte un film imparfait mais plié à la dure loi du dessin animé et de ses immuables codes.

En revanche, les doublages sont qualitatifs, les décors magnifiques et l’animation reste époustouflante, DreamWorks rajoutant des passages humoristiques et d’autres moments d’action inoubliables tels que la course-poursuite en chars de Moïse et Ramsès, la mer scindée en deux (magnifique mélange avec images de synthèse) ou encore une séquence de rêve animée en hiéroglyphes, originale et bien mise en scène… Vous n’aurez en revanche pas droit à de nombreux passages volontairement omis comme la scène de l’Idole, la remise des Dix Commandements à Moïse et la traversée du désert finale. Le film reste néanmoins dans l’ensemble une magnifique épopée animée avec grâce et talent qui n’a vraiment eu le succès escompté.

Résumé

Avec des thèmes durs comme la rédemption, l’esclavagisme et même la mort, Le Prince d’Egypte prouve que DreamWorks évite à tout prix les fééries de Disney afin de proposer son propre type de dessin animé plus adulte et moins gnan-gnan, quitte à y laisser des plumes en fin de parcours…

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=qLzddG14bGo&feature=related[/youtube]

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