Le Prénom
Français : 2011
Titre original : Le Prénom
Réalisateur : Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte
Scénario : Alexandre de La Patellière, Matthieu Delaporte
Acteurs : Patrick Bruel, Charles Berling, Valérie Benguigui
Distribution : Pathé Distribution
Durée : 1h49
Genre : Comédie
Date de sortie : 25 avril 2012
Globale : [rating:4][five-star-rating]
L’adaptation cinématographique d’une pièce de théâtre est un genre souvent décrié, voire même méprisé. C’est un genre qui a pourtant donné au cinéma français quelques uns de ses plus grands succès, depuis Pagnol et sa trilogie, de nombreux films de Sacha Guitry jusqu’à, plus récemment, Le père Noël est une ordure, Le dîner de cons et Potiche. Force est donc de reconnaître qu’il serait ridicule de bouder son plaisir lorsqu’une bonne pièce fait l’objet d’une bonne adaptation pour le cinéma.
Synopsis : Vincent, la quarantaine triomphante, va être père pour la première fois. Invité à dîner chez Élisabeth et Pierre, sa sœur et son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance.
En attendant l’arrivée d’Anna, sa jeune épouse éternellement en retard, on le presse de questions sur sa future paternité dans la bonne humeur générale… Mais quand on demande à Vincent s’il a déjà choisi un prénom pour l’enfant à naître, sa réponse plonge la famille dans le chaos.
Du théâtre au cinéma
Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte écrivent ensemble pour le cinéma depuis 7 ans. C’est ensemble qu’ils ont écrit pour le théâtre une pièce intitulée Le prénom. Cette pièce, mise en scène par Bernard Murat, a été un gros succès durant la saison 2010 / 2011, avec plus de 250 représentations au théâtre Edouard VII. A l’affiche de la pièce, Patrick Bruel, Valérie Benguigui, Jean-Michel Dupuis, Guillaume de Tonquédec et Judith El Zein. Très vite, les deux auteurs ont décidé de porter eux-mêmes leur pièce à l’écran, même si leur expérience en matière de réalisation se limitait, et encore pour le seul Mathieu Delaporte, à un seul film, La jungle. Toutefois, avec un seul changement dans la « troupe », Charles Berling reprenant le rôle de Jean-Michel Dupuis, la tâche leur était facilitée. Restait quand même un défi non négligeable : arriver à conserver le rythme du théâtre de boulevard dans un environnement différent, celui du cinéma qui ne permet pas les mêmes outrances dans le jeu des comédiens, qui n’autorise pas les clins d’œil plus ou moins appuyés au public.
Du rire et de l’émotion
Même si les premières images sont celles d’un livreur de pizzas traversant Paris sur son scooter, on ne peut pas dire que le film parte sur les chapeaux de roue. Pendant une bonne demi-heure, on rit de temps en temps mais sans enthousiasme démesuré. Certes, il y a Adolphe, ce prénom très difficile à porter que Vincent (Patrick Bruel), un homme d’affaires dans la quarantaine triomphante, prétend vouloir donner à son premier enfant, au grand dam de sa sœur Elizabeth (Valérie Benguigui), prof de lettres dans un collège, de son beau-frère Pierre (Charles Berling), professeur à l’Université et de Claude (Guillaume de Tonquédec), l’ami de la famille. Cela permet de commencer à montrer les personnalités de chacun des personnages : Vincent, sur de lui et plutôt odieux, Pierre, donneur de leçons, Valérie, à fleur de peau, Claude, ayant du mal à s’affirmer. Cependant, c’est lorsqu’arrive, avec son retard habituel, Anna (Judith El Zein), la femme de Vincent, que le film prend réellement son envol. Cette histoire de prénom a chauffé les esprits, les barrières que l’on s’impose dans les relations familiales et amicales finissent par tomber et on a droit alors à des attaques en règle, chacun se permettant de dire à l’autre ce qu’il a sur le cœur. C’est bien sûr souvent très drôle mais c’est aussi, presqu’aussi souvent, très émouvant.
Une réalisation réussie
A la vision du film, on sent le plaisir qu’ont éprouvé les acteurs à jouer cette pièce pendant un an. Charles Berling, le petit nouveau, n’a manifestement pas eu beaucoup de mal à se mettre au diapason. Tout cela est enlevé et bien servi par une réalisation qui a su relever élégamment le défi évoqué plus haut : certes, on sait que, d’une certaine façon, on est au théâtre, mais on arrive à l’oublier grâce aux mouvements de caméra et aux changements de plans qui nous plongent sans conteste dans le monde du cinéma.
Résumé
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Bien tentant!